Malot a eu la force d’écrire quatre cents pages sans nous révéler ce secret, mais le silence qu’il garde le trahit plus que s’il avait parlé… C’est un positif qui doit trouver le christianisme bien vague pour la fermeté de sa pensée. C’est un positif de raison comme de style, qui, à force de positif, a la main gourde dont parle Montaigne. […] quelle corrompue a jamais parlé de sa corruption, à bout portant et comme un ignoble avantage ?
Bataille et Basetti ; je les prendrai et je le raconterai en quelques mots… Il faut bien que les pauvres gens qui ne demandent qu’à lire sachent de quoi il s’agit dans un livre dont on leur parlera certainement, parce qu’il est sur un sujet scabreux et scandaleux. […] Il parle de la splendeur épanouie de cette longue figure byzantine, comme si une figure pouvait être byzantine et épanouie tout à la fois. […] Le fait est commun, et les fabliaux et les comédies parlent gaiement de cette destinée des maris imprudents : mais un Antoine Quérard n’est pas un mari, c’est un amant, et un amant intelligent, coupable, plus vieux que sa maîtresse, et il répugne à sa passion même qu’il établisse gratuitement chez lui M.
… Que cette littérature de feuilleton fût restée modestement au bas de ces journaux que le vent de chaque jour emporte vers ces cabinets où s’en allait le Sonnet d’Oronte, la Critique n’aurait point à en parler… Mais, après le succès fait par les portières de loge ou de salon, que l’auteur nous donne comme des œuvres cette littérature de feuilleton, aussi éphémère que les articles de mode de madame de Renneville, la Critique a vraiment le droit de s’instruire en faux contre tant d’aplomb, et de dire à ces trois volumes : « Vous ne passerez pas ! […] Ce titre curieux montre assez, en voulant la dissimuler, l’enclosure de l’amour-propre : Monsieur, je suis porteur d’une large écorchure… La plaisanterie et l’ironie de cette préface, charpies impuissantes, ne voilent ni ne ferment la blessure dont on parle avec une telle stoïcité. […] , le grand seigneur poltron Rogatchef, le major Carpentier, Cocodès, de Perche, La Gruelle, etc., etc., nous qui ne tenons pas au même point que Feydeau à l’exactitude, nous n’avons pas à en parler, tant ils sont insignifiants !
Ces protestants, quand nous voyons leurs temples qui nous glacent et leurs prêches, toujours sur la morale, nous semblent des esprits calmes et modérés, raisonneurs au point qu’à les comparer avec les héros catholiques dont nous avons décrit les états de conscience violents et l’ivresse joyeuse, nous songions d’abord à parler de leur philosophie plutôt que de leur religion ; mais apprenons à mieux les connaître par l’amitié et l’admiration que nous inspirent de tels actes et de tels cris sublimes. […] Le vieillard presque aveugle ne voyait pas ceux à qui il venait parler de « nos deuils » : « Vous savez tous vraisemblablement qu’au commencement de la semaine qui vient de s’écouler, j’ai perdu un fils mort pour la patrie, comme tant d’autres, dans la force de l’âge, alors qu’il avait toutes sortes de raisons d’aimer la vie et qu’il la faisait aimer aux autres. […] On a parlé beaucoup de sacrifice à propos de nos soldats.
Il traite avec moquerie les critiques qui parlent trop d’eux-mêmes, et qui à cause de cela ne seront jamais que de « jeunes critiques ». […] (Et, chose admirable, je n’ai jamais tant parlé de moi que depuis qu’on me le reproche, justement parce que je veux m’en défendre.)
Suivante un mot connu40, quand on parle de « corps social », on ne fait pas une métaphore ; on exprime une vérité désormais acquise. […] Je crois, en un mot, qu’il importe de renverser les procédés dont je viens de parler : j’entends que l’historien de la littérature doit mettre les données de la sociologie et de la psychologie au service de l’histoire particulière qu’il élabore, et non pas faire le contraire pour le plus grand avantage peut-être de la philosophie, mais au détriment certain de la tâche qui lui incombe.
…… Un jeune créole entre autres m’a rendu service en se chargeant pour moi de quelques démarches indispensables et qui me répugnaient ; je veux parler des sollicitations aux journaux. […] Mais voilà tout à coup que l’homme rouge de Lyon arrive et s’installe à Paris, et que les journalistes à qui j’avais parlé lui prodiguent des éloges aussi bêtes que ses vers.
Il ne nous reste plus qu’à parler de deux machines poétiques : les voyages des dieux et les songes. […] Énée se réjouit d’abord de voir Hector qu’il croit vivant ; ensuite il parle des malheurs de Troie, arrivés depuis la mort même du héros.
Assurément ce n’est pas pour le vain et cruel plaisir de troubler cette espèce de succès d’outre-tombe que nous venons parler des défauts d’un livre dont l’auteur n’a plus rien à apprendre. […] Cette mort fut poétique, en effet, dans un temps où la vie ne l’est plus, et elle parle plus haut à l’imagination que les œuvres de celui-là qui s’appellera Gabriel Ferry dans l’histoire littéraire du xixe siècle.
» On ne peut douter qu’un prince ami de l’humanité, si on avait eu le courage de lui parler ainsi, avant qu’il entendît un de ses panégyriques, n’eût à l’instant congédié l’orateur, et que le peuple assemblé n’eût prononcé des imprécations contre le premier citoyen qui dans la suite oserait renouveler cet usage. […] Outre les orateurs qui, dans toutes ces fêtes, parlaient devant le prince, et mentaient, pour ainsi dire, au nom de l’univers, il y avait encore dans toutes les parties de l’empire une foule de sophistes ou d’orateurs subalternes, flattant et mentant pour leur compte, louant des empereurs qu’ils n’avaient jamais vus et qu’ils ne devaient jamais voir ; ceux-là, on ne les payait pas même de leurs mensonges.
Sans parler de la toison d’or des Argonautes, Atrée se plaint dans Homère de ce que Thyeste lui a volé ses brebis d’or. […] L’or du premier âge n’étant plus un métal, on conçoit le rameau de Proserpine dont parle Virgile, et tous les trésors que roulaient dans leurs eaux le Nil, le Pactole, le Gange et le Tage.