On peut sourire aujourd’hui de cette première lettre toute gauche encore et plus qu’à demi tudesque, dans laquelle Frédéric mêle son admiration pour Wolff à celle qu’il a pour Voltaire, et où il parle à celui-ci au nom de la douceur et du support « que vous marquez, lui dit-il, pour tous ceux qui se vouent aux arts et aux sciences ». […] Un jour, Voltaire a le front de lui dire que lui, Frédéric, écrit mieux le français que Louis XIV, que Louis XIV ne savait pas l’orthographe, et autres misères de ce genre ; comme si Louis XIV n’avait pas été un des hommes de son royaume qui parlât le mieux, et comme si l’une des plus grandes louanges à donner à l’excellent écrivain Pellisson, ce n’était pas d’avoir été en plus d’un cas le digne secrétaire de Louis XIV. […] Toutes les fois qu’il parle à Voltaire de Mme Du Châtelet, il a bien de la peine à ne pas être grossier ou ridicule : « Je respecte trop les liens de l’amitié, lui écrit-il à Cirey, pour vouloir vous arracher des bras d’Émilie… » Quand il veut être galant, il l’est avec cette légèreté. […] Les grands objets de comparaison étaient restés hors de sa portée et de sa vue : il parlait en cette matière tout à fait en homme qui n’avait vu ni conçu à aucun jour la beauté suprême et véritable. […] Il commence par causer quatre heures de suite avec d’Alembert ; il lui parle avec simplicité, avec modestie, de la philosophie, des lettres, de la paix, de la guerre, de toute chose.
qu’importe la langue que l’on parle, quand on sait vraiment la parler ? […] C’est celle que parlent, en échos, tous les écolâtres qui s’amusent à ce jeu de raquette des vers ! […] IX Idyllique, — il l’est, en effet, et parfois avec un charme à lui ; — mais sauvage, il ne le fut jamais, même quand il voulut le plus l’être, car il a voulu l’être à un certain moment de sa vie dont nous parlerons tout à l’heure, quand il fit son poëme : Les Bretons. […] Et l’on croirait quand il parle ainsi qu’il parle de son talent, qui n’eut jamais que seize ans… Cela finit par devenir trop jeune, comme le filet d’or, aminci quand il ne grandit pas, finit, incertaine auréole, par ne plus ressembler qu’à un fil ! […] Quant à la harpe de Merlin, dont il est parlé beaucoup dans Les Bretons, je ne l’ai pas entendue.
Il leur parlait de leur pays, de leur village ; il se mettait à leur service pour de menus avis. […] Je leur parle de Jésus-Christ, parce que c’est une personne. […] », et parfois il arrive qu’un grand chef demande aux aumôniers de parler aux hommes à la veille d’une action. […] Il pleurait tout en gardant sur le visage une expression d’énergie étonnante… Et, après m’a voir confessé, il me parla longtemps, longtemps. […] » Et ils daignaient alors parler de leurs plaies.
point de questions, je t’en prie ; parle seul. […] Ne parlons que de la parenté immédiate. […] il y a en effet aussi, en France, nombre de gens qui parlent faux. […] Chacun de nous croyait parler avec une véritable conviction ; ce n’était que la colère, une fois allumée, qui le faisait parler, et nous nous abusâmes tous deux. […] parla basso !
Quelqu’un a-t-il mieux parlé le langage des révoltés et des niveleurs ? […] » On voit qu’il parle au diable comme à un camarade malheureux, mauvais coucheur, mais tombé dans la peine. […] Il n’a point l’air de songer qu’on l’écoute, il ne se parle qu’à lui-même. […] C’est pour cela que Heine a parlé si bien de l’Inde, et Gœthe si bien de la Grèce. […] À son lit de mort, il dit à son gendre : « Lockhart, je n’ai plus qu’une minute peut-être à vous parler.
A-t-il en effet parlé vrai ? […] dans ce cas, nous disons qu’il a parlé en chrétien. […] Il ne parle que par signes. […] S’il parle de soi à propos de toutes choses, il parle aussi de toutes choses à propos de soi. […] Il n’était pas le seul à parler ainsi.
Il parle de ses projets, de ses ambitions, de ses rêves de romans. […] Elle parle d’une voix monotone et mécanique qui ne monte, ni ne descend, ni ne s’anime. […] De ses yeux ouverts et vides, elle regarde vaguement défiler les maisons… elle ne parle plus. […] Pioupiou, toute cette cochonnerie-là… Claudin, vois-tu, je te parle sans ironie, je t’envie, tu es dans le vrai. […] Tenez, on parlait devant lui de Broglie, on disait que c’était un bon esprit : — « Oui, un bon esprit faux », fit-il.
Dans la peinture des hommes, la recherche du « caractère dominant », dont parle Taine, n’est autre chose que la recherche de l’individualité, forme essentielle de la vie morale. […] Au théâtre, le dramatique extérieur, à grand fracas, est presque le seul possible : sur la scène, penser ne suffit pas, il faut parler ; si l’on pleure, c’est à gros sanglots. […] Il est vrai que Zola reproche à George Sand de ne parler « que d’aventures qui ne se sont jamais passées et de personnages qu’on n’a jamais vus » ; il est vrai encore que M. […] Jean Valjean porte le seau trop plein de Cosette ; la petite marche à ses côtés, il lui parle : — Tu n’as donc pas de mère ? […] Il parle, agit comme un être ordinaire, et pourtant il y a quelque chose en lui qui échappe.
Voyons donc a quoi l’on pense quand on parle du néant. […] Ne parlons donc plus, nous dira-t-on, de disparition ou d’abolition ; ce sont là des opérations physiques. […] Examinez de près ce que vous avez dans l’esprit quand vous parlez d’une action en voie d’accomplissement. […] Avec la seconde, il est vrai, on renonce à parler d’évolution. Mais, avec la première, on se borne à en parler, on n’y pense pas davantage.
Il y a toujours sans doute beaucoup de tendresse et de douce intimité dans les lettres du philosophe à sa maîtresse ; mais la passion éclatante, épurée, et par moments sublime, a disparu dans une causerie plus molle, plus patiente, plus désintéressée ; les nouvelles, les anecdotes, les conversations sur toutes choses, s’y trouvent comme auparavant ; une analyse ingénieuse et profonde du cœur y saisit toujours et y amuse ; mais la verve de l’esprit supplée fréquemment à la flamme attiédie de la passion ; un gracieux commérage, si l’on peut parler ainsi, occupe et remplit les heures de l’absence ; on s’aime, on se le dit encore, on ne sera jamais las de se le dire ; mais par malheur les cinquante ans sont là qui avertissent désagréablement le lecteur et le désenchantent sur le compte des amants ; les amants eux-mêmes ne peuvent oublier ces fâcheux cinquante ans qui leur font l’absence moins douloureuse, la fidélité moins méritoire, et qui introduisent forcément dans l’expression de leurs sentiments les plus délicats, je ne sais quelle préoccupation sensuelle qui les ramène à la terre et les arrache aux divines extases de l’âme où s’égare et plane en toute confiance la prodigue jeunesse. […] Nous parlâmes beaucoup de M***, je lui prédis qu’avant trois mois elle en entendrait une déclaration en forme. « Vous vous trompez. — C’est vous-même. — Il est froid. — Il s’échauffera. — Personne n’est plus réservé. — D’accord ; mais voici son histoire : il croira vous estimer seulement, et il vous aimera. […] On parla de l’amour paternel. […] Sainte-Beuve, en 1864 ou 1865, en réponse à une consultation que son secrétaire avait été chargé de lui demander : « On parle beaucoup de la statue de Voltaire et elle se fera.
Marcel Prévost et Paul Margueritte Je voudrais vous parler un peu de deux romans presque également distingués, à ce qu’il me semble, par des qualités diverses : Mademoiselle Jaufre, de M. […] «… J’ai obéi (c’est Louiset qui parle). […] Prévost ose encore écrire sérieusement : « Le front las des penseurs (page 32) » ; il nous dit que la clientèle était peu lucrative à Tonneins (idem) ; il nous parle d’« un avenir politique naissant de la notoriété du génie de Paul Delcombe (page 91) », etc., etc… Beaucoup d’écrivains d’un réel talent commettent aujourd’hui des fautes de ce genre. […] Je suis tenté de ne plus croire ceux qui parlent de décadence et qui nous montrent la jeunesse d’aujourd’hui tristement ballottée du naturalisme au dilettantisme.