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1358. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 33, que la veneration pour les bons auteurs de l’antiquité durera toujours. S’il est vrai que nous raisonnions mieux que les anciens » pp. 453-488

Qu’ils se souviennent encore, ils paroissent l’avoir oublié, de ce que les anciens ont dit sur l’étude de la geométrie, et que Quintilien a fait un chapitre exprès sur l’utilité que les orateurs mêmes pouvoient tirer de l’étude de cette science. […] Un jeune homme de dix-huit ans qui sçait encore par coeur toutes les regles du syllogisme et de la méthode, raisonne-t-il avec autant de justesse qu’un homme de quarante ans qui ne les a jamais sçûës, ou qui les a parfaitement oubliées ?

1359. (1860) Ceci n’est pas un livre « Une préface abandonnée » pp. 31-76

J’oublierais une minute que je me dois au réalisme, — que je suis son homme-lige, son bien, sa chose ? […] … mais tu ne vois donc pas, bélître, que tu as oublié, près de cette cassette si aristocratiquement ouvragée, un pot de chambre égueulé, — et qu’il manque une tache de graisse sur cette draperie de velours… Vite, le pot de chambre ; vite, la tache de graisse ; vite, la faute de français ! 

1360. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Saint-Bonnet » pp. 1-28

Qui pourrait l’oublier ? […] Qu’on le sache et qu’on ne l’oublie pas : il n’y a dans ce livre de Saint-Bonnet sur la douleur ni stoïcisme, ni résignation, — ni le stoïcisme qui est de la résignation orgueilleuse, ni la résignation qui est du stoïcisme humilié, fatigué, abattu.

1361. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Charles Baudelaire  »

Les uns y ont vu une étude très soignée, très épinglée, très atomistique, où rien n’est oublié des sensations et des nuances de sensation par lesquelles on passe dans les états qu’il décrit… et j’aime mieux le croire que d’y aller voir. […] Peintre à froid d’horreurs à froid, mais peintre très habile, qui, dans ses Fleurs du mal, se fait poétiquement un Héliogabale artificiel, comme, dans ses Paradis artificiels, il se fait le Satan qui tente et épouvante et qui se moque après avoir tenté et épouvanté, Baudelaire, qui est de son temps, a trouvé gentil et drolatique de nous raconter une Histoire extraordinaire, digne de Poe et oubliée par lui, et de nous la raconter de manière à nous donner envie de prendre de l’opium, tout en nous disant de n’en rien faire, sous peine de destruction de soi, de déshonneur moral et d’indignité.

1362. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Brizeux. Œuvres Complètes »

Tous les jours ne rencontrons-nous pas dans les littératures des vers ravissants, oubliés ? […] Ce quelque chose, qui est le génie, qui fait qu’on n’oublie plus, et que des vers, cette chose qui passe comme les sons et les souffles, s’attachent à nos mémoires comme une tunique de Nessus, mais une tunique de Nessus voluptueuse, Brizeux ne l’a point, et quoique d’être exclusivement Breton lui eût donné, dans le talent, bien des choses qui lui manquent, ce sentimental cultivé, dont nous regrettons la culture, n’était pas, au fond, plus organisé pour avoir du génie en kimri qu’en français.

1363. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXIII. »

Mais, ne l’oublions pas, rien du dehors n’a dépassé les splendeurs intellectuelles de la France au dix-septième siècle. […] Peut-être cette première inspiration lui convenait mieux, était plus vraie pour lui que celle qui suivit ; mais l’une et l’autre en ont fait un poëte qu’on ne peut oublier.

1364. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XI » pp. 39-46

Mais rien de gravement menaçant au fond pour une nation, pour une société qui les secouera d’un revers de main le jour où ils oseraient oublier qu’ils n’ont jamais été chez eux en terre de France.

1365. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « Mme DESBORDES-VALMORE. (Pauvres Fleurs, poésies.) » pp. 115-123

Tu nourris le jeune platane Sous ma fenêtre sans rideau, Et de sa tête diaphane A mes pleurs tu fais un bandeau : Par toute la grande Italie Où je passe le front baissé, De toi seul, lorsque tout m’oublie, Notre abandon est embrassé !

1366. (1874) Premiers lundis. Tome II « Mort de sir Walter Scott »

Ces sortes de génies, qui ont le don de s’oublier eux-mêmes et de se transformer en une infinité de personnages qu’ils font vivre, parler et agir en mille manières pathétiques ou divertissantes, sont souvent capables de passions fort ardentes pour leur propre compte, quoiqu’ils ne les expriment jamais directement.

1367. (1874) Premiers lundis. Tome II « Revue littéraire et philosophique »

Les temps modernes, qui forment la cinquième et dernière période, à partir de Bacon et Descartes, et qui constituent pour un grand nombre d’enseignements le principal de l’histoire de la philosophie, n’obtiennent pas ici tout le développement qui conviendrait peut-être ; mais c’est la partie la plus abordable, celle à laquelle les discussions habituelles du dehors initieront assez tôt les jeunes esprits, et il était plus utile de leur faire apprécier tous ces immenses travaux précédents qu’on a trop de hâte d’oublier dans la plupart des débats modernes.

1368. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « André Theuriet »

On l’y oublie ; il s’y abrutit lentement, et reste garçon.

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