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1375. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (3e partie) et Adolphe Dumas » pp. 65-144

Qui de vous n’a été témoin de ces bruyantes occupations, de ces repas, de ces jeux après l’ouvrage de nos jeunes femmes occupées du soin de blanchir ? […] VI « Cependant Nausicaé aux bras blancs s’occupe d’un autre soin ; après avoir placé sur le beau char les vêtements qu’elle a reployés, elle y attelle les mules au pied vigoureux, y monte, et adresse à Ulysse, en l’interpellant, ces engageantes paroles : « “Étranger, lève-toi maintenant pour aller à la ville, où je te dirigerai vers le palais de mon père, le sage héros. […] On voyait, à l’empressement et à la complaisance de l’enfant, qu’elle était connue et aimée dans le voisinage ; des blanchisseuses occupaient le rez-de-chaussée.

1376. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (1re partie) » pp. 413-491

Plusieurs années après seulement, je m’aperçus que mon malheur ne venait que du besoin, ou, pour mieux dire, de la nécessité de sentir en même temps mon cœur occupé d’un noble amour, et ma pensée d’une œuvre élevée ; chaque fois que l’une de ces deux choses m’a fait défaut, je suis resté incapable de l’autre, dégoûté, ennuyé et tourmenté au-delà de toute expression. […] Quant à la reine Louise, le peuple romain, pour ne pas lui enlever tout à fait sa royauté, l’appelait la “reine des apôtres”, du nom de la place où était situé le palais Muti, occupé depuis un demi-siècle par les descendants de Charles Ier. […] Ils occupèrent ce poste pendant plusieurs lieues, et ne revinrent à Florence qu’après avoir laissé la jeune femme à l’abri de tout péril.

1377. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — III. Le Poëme épique, ou l’Épopée. » pp. 275-353

Elle se moque d’un héros qui s’occupe d’amour, lorsqu’il devroit avoir la tête remplie des grandes vues que les dieux ont sur lui ; qui, dans le temps que la reconnoissance vouloit qu’il s’attachât à Carthage, prétexte leurs ordres pour aller s’établir dans tel coin de la terre plutôt que dans tel autre, & trahit une reine qui s’est livrée à lui, & l’a comblé de biens pour devenir le ravisseur d’une femme promise à un autre prince. […] Les tableaux qu’il trace des romanciers faméliques, des femmes occupées, jour & nuit à les lire, des petits enfans échappés du sein de la nourrice, & tenant déjà dans leurs mains les Contes des Fées ; d’un gentilhomme campagnard assis sur un vieux fauteuil, & lisant à ses enfans les morceaux les plus merveilleux de l’ancienne chevalerie, sont d’une vérité frappante, & l’ouvrage est d’un grand maître. […] Un bon roman mérite d’occuper un homme de lettres, comme un poëme épique, une tragédie, une comédie.

1378. (1927) Quelques progrès dans l’étude du cœur humain (Freud et Proust)

Je me demande si sa principale découverte, dans le domaine qui nous occupe, n’est pas celle justement d’une seule tendance transformable, qui formerait tout le fond de notre vie psychique spontanée. […] Dostoïevski ne s’est pas occupé de rendre sensible toute cette mécanique, de nature plutôt intellectuelle, par laquelle nos moi différents se commandent les uns les autres et se remplacent. […] Il y a dans son œuvre des analyses de rêves, d’impressions de nature, d’émotions d’art et enfin de sentiments proprement dits, parmi lesquels l’amour occupe tout naturellement la place à laquelle il a droit, et qui est la première. […] (Je ne m’occupe pas ici de la psychologie expérimentale). […] Il procède à une sublimation, d’ordre purement intellectuel, c’est vrai, mais qui peut finir par avoir des effets moraux, de tout ce qu’il y a en lui de l’ordre du θυμος et de l’έπίθυμια, de tout ce qui occupe sa poitrine et pèse sur ses nerfs.

1379. (1848) Études sur la littérature française au XIXe siècle. Tome III. Sainte-Beuve, Edgar Quinet, Michelet, etc.

Vinet est puni par où il a péché ; pourquoi s’occupe-t-il, avec son beau talent, des Soumet, des Guiraud, des sots ? […] 15 juin : Commencé à m’occuper du Prométhée de Quinet. 16 juin : commencé un article sur Prom. […] Quinet pense probablement qu’une maladie dont la description occupe près de 600 pages demande pour sa guérison un volume de même épaisseur ? […] Puis, quand on étudie le christianisme dans la vie du chrétien, on découvre avec admiration que chacun de ces principes rivaux paraît occuper toute l’âme. […] Il occupe, avec ses divers synonymes, restauration, réhabilitation, réintégration, une place importante dans plus d’une théorie moderne.

1380. (1888) Impressions de théâtre. Première série

Je trouve d’abord un peu bizarre que, depuis une vingtaine d’années, on se soit beaucoup plus occupé du ménage de Molière que de son œuvre. […] Mais votre esprit s’y occupera et s’y délectera de diverses manières. […] Il s’occupe de politique. […] À ceci, qu’elle ne peut supporter qu’une autre femme soit pour lui la créature essentielle, celle qui l’occupe et l’impressionne le plus. […] Nous nous occupons, nous, de la loi et des droits du cœur.

1381. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Chateaubriand — Chateaubriand, Mémoires »

Ce grand tableau qui occupe et éclaire toute la paroi du fond, c’est Corinne au cap Misène : ainsi le souvenir d’une amitié glorieuse remplit, illumine toute une vie. […] L’illustre auteur s’occupe en ce moment, je pense, à compléter cette dernière partie de sa narration par l’histoire des deux ou trois années écoulées entre juillet 1830 et son premier départ pour Prague.

1382. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre deuxième. Les images — Chapitre II. Lois de la renaissance et de l’effacement des images » pp. 129-161

. — Et, de fait, il y a des exemples nombreux où, sous l’empire d’une idée dominante, toutes les autres sensations, même violentes, deviennent nulles ; telle est l’histoire de Pascal, qui, une nuit, pour oublier de grandes douleurs de dents, résolvait le problème de la cycloïde ; telle est celle d’Archimède, qui, occupé à tracer des figures géométriques, n’avait pas entendu la prise de Syracuse. […] Mais nous sommes occupés ailleurs, nous pensons, nous rêvons, nous causons, nous lisons, et pendant tout ce temps nous négligeons le reste ; à l’égard des autres sensations, nous sommes comme endormis et en rêve ; l’ascendant de quelque image ou sensation dominatrice les retient à l’état naissant ; si, au bout d’une minute, nous essayons de les rappeler par le souvenir, elles ne renaissent pas ; elles sont comme des graines jetées à poignées, mais qui n’ont pas germé ; une seule, plus heureuse, a accaparé pour soi la place et les sucs de la terre. — Il n’est pas même nécessaire que ces sensations destinées à l’effacement soient faibles ; elles peuvent être fortes ; il suffit qu’elles soient moins fortes que la privilégiée ; un coup de fusil, l’éclair d’un canon, une douloureuse blessure échappent maintes fois à l’attention dans l’emportement de la bataille, et, n’ayant point été remarqués, ne peuvent renaître ; tel soldat s’aperçoit tout d’un coup qu’il saigne, sans pouvoir rappeler le coup qu’il a reçu. — Neuf fois sur dix, et peut-être quatre-vingt-dix-neuf fois sur cent, la sensation perd ainsi son aptitude à renaître, parce qu’il n’y a pas d’attention sans distraction, et que la prédominance portée sur une impression est la prédominance retirée à toutes les autres.

1383. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre premier. Mécanisme général de la connaissance — Chapitre II. De la rectification » pp. 33-65

. — Toute image occupe un fragment de durée et a deux bouts, l’un antérieur, l’autre postérieur. — Circonstances qui la rejettent dans le passé. — Circonstances qui la projettent dans l’avenir. — Exemples. — Déplacements successifs et voyages apparents de l’image pour se situer plus ou moins loin dans le passé ou l’avenir. — Elle se situe par intercalation et emboîtement. […] J’ai passé trois heures, il y a un mois, sur le port d’Ostende, occupé à regarder le soleil qui se couchait dans un ciel clair, et, en ce moment-ci, je me rappelle sans difficulté la rue plate, la digue pavée de briques rougeâtres, la vaste étendue d’eau miroitante, tout le détail de ma promenade, le matelot et les deux promeneurs à qui j’ai parlé, ma longue rêvasserie au bout de l’estacade, d’où je suivais le déclin du jour et les changements de la mer mouvante, le fourmillement lumineux des flots, leurs creux bleuâtres zébrés de clartés rousses, toute la pompe de la grande nappe liquide qui se plissait, se déroulait et chatoyait comme une soie de Jordaens. — Ce sont là des images, c’est-à-dire des résurrections spontanées de sensations antérieures, et, comme toutes les images, celles-ci comportent une illusion quand elles deviennent intenses et nettes.

1384. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXVIIe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (3e partie) » pp. 5-56

XII Quel que soit le rang que l’on occupe dans la hiérarchie sociale, devoir de respecter dans tous ses semblables en haut l’autorité, inégalité légale, en bas la dignité de l’âme de tous, égalité divine. […] À trente-six ans elle prit la plume et elle écrivit ses pensées sur le sujet qui occupait le plus sa vie, la religion.

1385. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (4e partie) » pp. 81-143

La maison en effet était occupée. […] XII « Du reste, à proprement parler, il vivait rue Plumet et il y avait arrangé son existence de la façon que voici : « Cosette avec la servante occupait le pavillon ; elle avait la grande chambre à coucher aux trumeaux peints, le boudoir aux baguettes dorées, le salon du président meublé de tapisseries et de vastes fauteuils ; elle avait le jardin.

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