Les idées de Diderot : son retour à la nature. […] Et voici ce que la nature était pour lui. […] Dieu n’est pas dans la nature. […] La nature, enfin, pour Diderot, c’est la science. […] Et elle se fait encore, parce qu’il est l’homme de la nature.
Cette liberté commune est une conséquence de la nature de l’homme. […] Contemplez la nature. […] L’instinct dit : Je veux vivre ; la nature dit : Tu as le droit de vivre ; la loi dit : Tu vivras. […] La souveraineté de la nature dit à l’homme : Tu seras propriétaire, sous peine de mort de l’individu ; et la souveraineté de la nature dit à la propriété : Tu seras héréditaire, sous peine de mort de la famille ; enfin, la souveraineté de la nature dit à la société : Tu seras héréditaire sous peine de mort de l’humanité. […] Ici la souveraineté de la nature ne parle pour ainsi dire plus intelligiblement aux législateurs.
Cependant on n’en parle pas moins chez ce peuple de l’imitation de la belle nature ; et ces gens qui parlent sans cesse de l’imitation de la belle nature, croyent de bonne foi qu’il y a une belle nature subsistante, qu’elle est, qu’on la voit quand on veut, et qu’il n’y a qu’à la copier. […] Est-ce que cette métaphysique, qui a pour objet la nature, la belle nature, la vérité, le premier modèle auquel tu te conformes sous peine de n’être qu’un portraitiste, n’est pas la plus sublime métaphysique ? […] Réformer la nature sur l’antique, c’est suivre la route inverse des anciens qui n’en avoient point ; c’est toujours travailler d’après une copie. […] Je prétens que sans recourir aux notions que je viens d’établir on prononcera éternellement les mots d’exagération, de pauvre nature, de nature mesquine, sans en avoir d’idées nettes. […] Mais il faut que les loix inviolables de nature s’exécute ; c’est que nature ne fait rien par saut, et que cela n’est pas moins vrai dans les arts que dans l’univers.
Flint, ce n’est pas la nature qui est trop grande, ce n’est pas la nature qui est en excès, c’est l’homme qui est trop petit, c’est l’homme qui est en défaut. […] Ni la fatalité, ni la nature, ne peuvent nous dispenser de cette tâche, car le progrès, c’est précisément le triomphe de la raison et de la liberté morale sur la nature et la fatalité. […] La nature ou Dieu ne fait rien en vain, dit-il ; mais le plus souvent, il ne s’agit que de la nature. […] C’est au fond l’âme qui crée le corps, comme c’est l’attrait de la perfection divine qui crée le progrès dans la nature et peut-être la nature elle-même. […] Aristote admet cependant que la nature n’a peut-être pas toujours fait pour le mieux.
M. de Lamennais, qui était tout un ou tout autre, sans aucune nuance, offrait le plus étrange contraste dans sa double nature. […] Tout se prépare pour la grande fête de la nature. […] Il y a peu à gagner pour la science, mais beaucoup pour la poésie, pour l’élévation de l’âme et la contemplation de la nature. […] La nature est fraîche, rayonnante ; là terre semble savourer avec volupté l’eau qui lui apporte la vie. […] La nature est tout entière aux soins de son immense maternité.
Huet, exposés à la galerie Colbert, et dans tous un même caractère nous a frappé, à savoir l’intelligence sympathique et l’interprétation animée de la nature. […] La nature avant tout, la nature en elle-même et avec toutes ses variétés de collines, de pentes, de vallées, de clochers à distance ou de ruines, la nature surmontée d’un ciel haut, profond et chargé d’accidents, voilà le paysage comme l’entend M. […] Huet en a profité d’avance ; dans sa manière d’envisager et de peindre la nature, il serait tombé tout à fait d’accord avec Hoffmann et avec le petit Maltais ; voici le passage : « Saisir la nature dans l’expression la plus profonde, dans le sens le plus intime, dans cette pensée qui élève tous les êtres vers une vie plus sublime, c’est la sainte mission de tous les arts. Une simple et exacte copie de la nature peut-elle conduire à ce but ? […] C’est ainsi que certains paysages ne sont que des copies correctes d’un original écrit dans une langue étrangère. — L’artiste initié au secret divin de l’art entend la voix de la nature qui raconte ses mystères infinis par les arbres, par les plantes, par les fleurs, par les eaux et par les montagnes.
Les Époques de la nature. — Le Discours sur le style. […] La nature avait eu ses peintres ; l’homme physique n’avait pas eu le sien. […] Les Époques de la nature. […] Est-il donc vrai que Dieu soit absent des Époques de la nature ? […] Il avait sous la plume le mot nature ; s’il écrit « l’auteur de la nature », c’est qu’à ce moment-là, l’explication des beautés de l’ordre suprême par une force aveugle et impersonnelle ne satisfait pas son esprit.
La nature ne passerait donc jamais d’une nuance à l’autre. […] Qu’est-ce, je vous prie, que l’instinct de la nature ? […] La nature a toujours été l’un des livres que le philosophe a consultés. […] De la distinction de l’âme et du corps, de Dieu et de la nature. […] Dans cette théologie, la nature aspire au parfait.
Encore faut-il que des forces capables de produire cette force déterminée, que des natures capables de produire cette nature spéciale, soient données. […] C’est une force qui a sa nature propre ; pour que cette nature soit suscitée ou altérée, il ne suffit pas que nous y trouvions quelque avantage. […] C’est donc toujours de la nature humaine, soit primitive, soit dérivée, que tout découle. […] Spencer ne paraît pas être d’une autre nature. […] Mais, s’ils lui confèrent ce caractère, ce n’est pas qu’ils lui reconnaissent une nature spécifique ; c’est qu’ils lui trouvent une base dans la nature de l’individu.
Donc ce qui est, ce qui tend à être ont droit d’être : le mal est hors nature et contre nature. […] Des deux côtés, la nature conduit l’être par l’appétit, et des deux côtés l’appétit se satisfait avec plaisir. […] Il lui a fallu croire et professer la nature toute bonne, parce qu’il aimait toutes les manifestations de cette nature ; et son jugement moral s’est refusé à supprimer, même en désir et en pensée, aucune des formes de la vie. […] C’est qu’il traite les livres comme la nature : il met sa forme à tout ce qu’il en tire. […] Ici il élimine à peu près tout de la nature, là il ne supprime rien de la vie : et partout il donne la sensation de toute la nature et de toute la vie.
Un voile gris et un peu triste s’est étendu sur mon âme, comme ont fait les nuages paisibles sur la nature. […] Je croirais que lui, l’amant de la nature, il sentait trop l’universalité des choses pour aimer uniquement quelqu’un. […] Heureux qui peut contempler la nature déserte et solitaire ! […] Sa nature timide, aussi tremblante et frissonnante que celle d’un daim effarouché, y éprouve, en arrivant, une secrète horreur. […] Ici il nous faut bien entrer un peu dans le secret de cette nature de Guérin.