L’image rencontrée par le prophète et par le philosophe ne naissait-elle pas pour l’un et pour l’autre de la vue des mêmes objets ?
22 février Le romantisme n’est pas né en France. […] * * * — Le plus grand signe du noble est de parler à son domestique ; l’homme, qui n’est pas un peu né, lui commande et ne lui parle pas.
Ce billet était daté de cinq heures du matin ; le prince, que l’on aurait supposé si peu susceptible d’une impression poétique et d’une insomnie littéraire, disait à son amie « qu’il n’avait pas dormi avant d’avoir lu le volume, et qu’un poète était né cette nuit. » M. de Talleyrand et Béranger, deux hommes si semblables d’esprit, si divers de caractères, parrains de mon avenir ! […] Ces chimères étaient nées après 1830 ; elles agitaient convulsivement les dernières années du gouvernement de Juillet.
D’abord on naît paresseux, mais on ne le devient pas. […] Vous me direz qu’il y a là plus de curiosité que d’admiration ; d’accord, mais la curiosité ne peut-elle être excitée sur quelque autre point l’insanité a-t-elle seule le don de la faire naître.
On lui dit : « Tu n’étais pas né » ; mais rien n’est plus obscur : qu’est-ce que naître ?
Renan est le seul, parmi ces très grands, qui ait commencé par quelque chose de plus profond que cette religiosité où se complaisaient les hommes de 1830 ; le seul qui soit né et qui ait été formé dans l’ombre même du sanctuaire, qui ait cru d’abord avec tendresse et larmes, qui ait été clerc tonsuré et qui ait porté la robe du prêtre. […] Il paraît, d’ailleurs, qu’il était né là-bas et qu’il avait émigré plus tard avec son père. […] Enfin, dans le royaume de la lune, les enfants naissent pourvus de toutes les décorations : on les leur arrache à mesure qu’ils se distinguent par des actes méritoires… Tout ça, c’est des plaisanteries de conte philosophique, et de conte philosophique médiocre. […] La duchesse est née Virginie Piédoux, et son père était un très gros marchand de beurre. […] » Mais, quand elle a assisté à la scène où la chaste Claire donne un si audacieux exemple d’orgueilleux renoncement, la pauvre Hélène est vaincue ; elle entrera dans ce complot de mensonge, comme si elle était « née » elle aussi ; et elle a ce beau cri : « Ah !
De tout cela sans doute il y a quelque chose, mais quelque autre chose encore, que nous ne pouvons exactement préciser : le quid proprium d’où naît aussitôt l’intuition, équivalente à une certitude : cette créature vivante ordonne ses sensations suivant une méthode qui n’est pas la nôtre ; elle subit des réactions que nous ne saurions partager et pareillement il est en nous toute une région de l’âme qui à jamais lui demeurera impénétrable. […] Voici maintenant qu’une seconde fait suite à la première… et le nom qui se dédouble en s’allongeant nous en devient le transparent symbole : Lucie Delarue-Mardrus s’est substituée à Lucie Delarue. — « Un jour, en effet, observe notre confrère Charles Maurras, le poète de l’Occident épousa ce fils du soleil, le docteur Mardrus, né au Caire d’une famille orientale. » Belle union, vraiment faite pour rajeunir le sang des races… que ne l’imite-t-on plus souvent dans l’ordinaire de la vie, où nous voyons des enfants de frères unis par le mariage et voués à faire souche de dégénérés ! […] Corrigeons ce qu’il y a d’excessif dans la formule : La femme est l’ennemie née de l’abstrait.
Kestner, né à Hanovre, âgé en 1772 de trente et un ans, résidait depuis quelques années, en qualité de secrétaire d’ambassade, à Wetzlar ; il y avait été introduit de bonne heure dans la famille de monsieur Buff, et il avait contracté avec Charlotte un de ces liens de cœur purs, respectueux, patients, que le mariage devait couronner.
Amand Mary-Vallée (né on 1781, mort en 1810).
L’auteur et l’homme chez Chateaubriand étaient deux ; Sismondi s’en aperçoit avec une surprise qui, dans son expression, ne laisse pas d’être naïve : « 14 mars 1813 (au sortir d’une conversation)… Chateaubriand considère l’Islamisme comme une branche de la religion chrétienne, dans laquelle cette secte est née, et en effet il a raison.
Prenez le cent-treizième sonnet de l’Olive, il est dur assurément, mais il est noble, élevé, et il faudrait peu de chose pour que l’essor se fît jour en plein ciel et se déployât : Si notre vie est moins qu’une journée En l’éternel, si l’an qui fait le tour Chasse nos jours sans espoir de retour, Si périssable est toute chose née, Que songes-tu, mon Âme emprisonnée ?