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773. (1894) Écrivains d’aujourd’hui

La musique particulière à ce style est d’une sorte de plainte continue. […] Nous-mêmes, bercés par la musique des phrases, enveloppés par la séduction des mots harmonieux, il nous semble que nous sommes transportés ailleurs sous d’autres cieux, et que nous échappons à l’oppression des horizons trop étroits où s’enferme notre vie. […] Avant d’être un enseignement pour l’esprit, la peinture est une joie pour les, yeux, la musique est une volupté pour l’oreille. […] Cependant une musique éclate. […] On dirait la musique des chevaux de bois sur quelque place de fête.

774. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VI. Les romanciers. » pp. 83-171

Ces orages de coups de poing, ces clabauderies d’hôtellerie, ce retentissement de bassinoires cassées et d’écuelles lancées à la tête, ce pêle-mêle d’incidents et cette grêle de mésaventures, finissent par former la plus joyeuse musique. […] nous ferons ripaille cette nuit1081. » Et lorsqu’il devient grand-père, il passe son temps auprès des nourrices, déclarant que « le babil de sa petite fille est une musique plus douce que les aboiements de la plus belle meute d’Angleterre. » Voilà la pure nature, et personne ne l’a lâchée à travers champs plus débridée, plus impétueuse, plus ignorante de toute règle, plus abandonnée à l’afflux de la séve corporelle que Fielding. […] Regardez encore cet hôpital de maniaques, le sale idiot au visage terreux, aux cheveux crasseux, aux griffes salies, qui croit jouer du violon et qui s’est coiffé d’un cahier de musique ; le superstitieux qui se tord convulsivement sur la paille, les mains jointes, sentant la griffe du diable dans ses entrailles ; le furieux hagard et nu qu’on enchaîne, et qui s’arrache avec les ongles des morceaux de chair.

775. (1891) Impressions de théâtre. Cinquième série

Henri Meilhac et Ludovic Halévy, musique de Jacques Offenbach. […] Jules Barbier, chœurs et musique de scène de M.  […] Maurice Bouchor, musique de M.  […] Elle aime les arts, la poésie et la musique. […] Cependant Fiammette attend dans ses jardins, parmi les musiques, les danses et les chansons, l’entrée de Danielo.

776. (1892) Impressions de théâtre. Sixième série

Alfred Gassier, musique de M.  […] Phœdria la suit quand elle va à sa leçon ; il l’attend chez un barbier, en face de l’école de musique, et son ami Antiphon et le bon esclave Géta lui tiennent compagnie. […] Hector Crémieux et Hervé, musique de M.  […] Ils ne nous l’ont asséné, — comme un coup de grâce, — qu’au moment où nous avons les nerfs ébranlés par les facéties, grimaces et pitreries antérieures et par deux heures d’une musique délicieusement démente, au moment où nous n’offrons plus aucune résistance, où nous « rions aux anges », et sans savoir pourquoi.

777. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « De la poésie de la nature. De la poésie du foyer et de la famille » pp. 121-138

La farce elle-même, tristement à sec, a recours à l’assistance de la musique ; les romans-nouvelles (témoin les revues de chaque mois) mentent à leur nom et n’offrent plus rien de nouveau.

778. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « II » pp. 21-38

J’ai éprouvé que je n’avais nulle disposition pour la musique.

779. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — III — Toujours Vauvenargues et Mirabeau — De l’ambition. — De la rigidité » pp. 38-55

Elle n’est pas également sensible à tous les hommes ; il faut qu’elle trouve certaines dispositions dans leur cœur : la musique et la poésie ne flattent pas tous les goûts, ni la gloire ; mais cela n’empêche pas qu’elle ne soit réelle… Je crains que le goût de la littérature n’arrête trop vos pensées.

780. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Les frères Le Nain, peintres sous Louis XIII, par M. Champfleury »

Souvent encore, les Le Nain ont peint un vieux flûteur entouré de charmants enfants bouclés, qui prêtent une oreille attentive à la musique simple qui sort de cette flûte naïve.

781. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire. »

et il était l’auteur de la célèbre romance sentimentale : Je l’ai planté, je l’ai vu naître, dont Rousseau a fait la musique.

782. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Gavarni (suite et fin.) »

Philosophie, musique, roman, comédie, peinture, médecine, amours, luxe et misère, noblesse et roture, tout cela vit ensemble, rit ensemble ; et quand ces intelligences barbues et ces plâtres vivants habillés de satin sont partis, il reste ici pendant deux jours une odeur de punch, de cigare, de patchouli et de paradoxe, à asphyxier les bourgeois.

783. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Théophile Gautier (Suite et fin.) »

Comme il sait choisir le pupitre, le tabouret, le papier de musique, le livre, la table, le chevalet ou le carton, selon la figure qu’il représente !

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