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1491. (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre II. Littérature dramatique — Chapitre II. Le théâtre du quinzième siècle (1450-1550) »

Si l’on met à part les vies de saints, qui ne se prêtaient d’aucune façon à s’agglutiner en masse, le mouvement se dessine nettement : le drame liturgique des Prophètes du Christ s’est brisé en drames distincts, et ces drames distincts se sont réunis de nouveau et soudés dans le mystère du Vieil Testament, où les derniers apparaissent seulement juxtaposés. […] Croyant a l’absolue réalité des choses qu’ils montraient, ils ne se doutaient pas que souvent c’était les dégrader, les fausser, les vider de leur sens, que de les figurer uniquement comme des réalités : mais parfois, quand ils s’approchaient familièrement des objets de leur foi, avec un sens instinctif de la vie, ils ne rendaient pas sans bonheur le pathétique des situations ou le mouvement des passions que les livres sacrés indiquaient.

1492. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre IV. La fin de l’âge classique — Chapitre II. La Bruyère et Fénelon »

Qu’on détende cette forme, qu’elle devienne l’expression aisée du mouvement naturel de l’esprit, et l’on aura les petites phrases coulantes et coupantes de Voltaire. […] quel exquis ménagement des intérêts légitimes, et quelle délicieuse souplesse pour se couler dans une âme, pour s’établir dans son centre et en régler tous les mouvements !

1493. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Ferdinand Fabre  »

Certes, l’abbé Courbezon se dépouille souvent sans arrière-pensée, par le mouvement irrésistible de son grand cœur ; mais cependant c’est surtout de fondations religieuses qu’il rêve. […] Il y a dans ses histoires des longueurs, de la diffusion, des redites, des situations répétées, mais toujours de la grandeur et du mouvement.

1494. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Victor Hugo, Toute la Lyre. »

Vous y verrez qu’aucun homme n’a jamais su développer une seule idée par un si grand nombre de comparaisons et de métaphores, ni si justes, ni si brillantes, ni si rares, ni, en général, si claires, et n’a su enchaîner ces images dans des périodes qui eussent tant de mouvement, ni un mouvement si large, si emporté, si continu, — ni qui emplissent l’oreille de rythmes plus sensibles, d’une musique plus drue et plus sonore.

1495. (1868) Alexandre Pouchkine pp. 1-34

On peut dire qu’il trancha la question comme le philosophe grec qui prouva le mouvement en marchant. […] Tout est en mouvement sur la plaine.

1496. (1890) L’avenir de la science « XVIII »

Je ne puis faire grand cas de cette sagesse toute négative, si en faveur parmi nous, qui consiste à critiquer les chercheurs et à se tenir immobile dans sa nullité pour rester possible et ne pas être subversif C’est un petit mérite de ne pas tomber quand on ne fait aucun mouvement. […] Ceux qui veulent arrêter un mouvement lui rendent un double service : ils l’accélèrent et ils le règlent.

1497. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Appendice »

Mais ceci importe peu ; car il est sûr que, quand le fait rénovateur du monde reviendra, il ne ressemblera pas pour le mode de son accomplissement à celui qui a déjà eu lieu. je suis avec attention l’étonnant mouvement enthousiaste qui travaille en ce moment dans « le Nord. […] J’imagine que l’une des suites du mouvement d’instruction et d’étude qui a lieu en France dans le clergé, sera de nous rationaliser un peu.

1498. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre X. La littérature et la vie de famille » pp. 251-271

La prépondérance de l’amour dans les littératures modernes est due sans aucun doute au puissant mouvement qui depuis l’antiquité a relevé sa situation. […] Pascal n’a qu’à regarder autour de lui pour que lui vienne à l’esprit cette remarque : « Le nez de Cléopâtre un peu plus court et la face du monde était changée. » Ainsi la littérature a subi la répercussion d’un mouvement qu’elle avait en partie suscité.

1499. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre Premier »

Dans la version nouvelle, Clorinde quitte aussi le palais de Monteprade, battue et contente ; mais, avant de s’en éloigner, elle prouve son repentir par un beau mouvement. […] Elle a de beaux cris et de tragiques mouvements, cette question de deux cœurs broyés l’un par l’autre ; mais qu’ils sont pénibles, compliqués et lourds, les instruments qui la donnent !

1500. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Malesherbes. » pp. 512-538

M. de Chateaubriand, en deux ou trois endroits de ses Mémoires, où il introduit M. de Malesherbes, a très bien rendu ce mouvement de paroles qu’on a comparé « au mouvement irrégulier et perpétuel d’une liqueur bouillante ».

1501. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Chateaubriand homme d’État et politique. » pp. 539-564

Non, c’était le poète, l’homme de premier mouvement, l’homme ennuyé des premiers dégoûts et des lenteurs inévitables de la carrière, le jeune homme encore enivré de la poésie des déserts, qui la voulait aller ressaisir sous d’autres cieux, et qui n’avait point tiré de lui toutes les œuvres grandioses auxquelles il demandait la gloire. […] Par exemple, dans ses Mémoires, il a l’air de dire qu’il ne comptait pas en 1814 sur l’étranger ; qu’il espérait toujours en un mouvement national qui eût dispensé les Alliés d’entrer à Paris et qui eût délivré les Français par leurs propres mains.

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