Avec un Livre à la main, vous êtes transporté dans des siéges & dans des batailles ; c’est l’Orateur qui vous charme, & vous n’êtes occupé que du Héros ; c’est Fléchier qui parle, & vous ne voyez que le grand Turenne ; l’Art cache l’Orateur, & ne montre que le grand Capitaine ou le grand Magistrat ».
Cette seule transmutation de principes montre la nature humaine sous un jour nouveau, et nous devons découvrir dans les passions des rapports que les anciens n’y voyaient pas.
Lorsque, avec la grandeur du sujet, la beauté de la poésie, l’élévation naturelle des personnages, on montre une connaissance aussi profonde des passions, il ne faut rien demander de plus au génie.
Depuis le sire de Joinville, jusqu’au cardinal de Retz, depuis les mémoires du temps de la Ligue jusqu’aux mémoires du temps de la Fronde, ce caractère se montre partout ; il perce même jusque dans le grave Sully.
Cette pensée très-convenable à la situation des personnages, et qui montre des accidens differens de la même passion, va jusques au sublime ; mais elle paroît si naturelle en même-tems, que chacun s’imagine qu’il l’auroit trouvée, s’il eût traité le même sujet.
Il est connu par des travaux très renseignés sur des questions économiques, la plupart anglaises, et son livre sur Law montre qu’il est fait pour mieux que pour jauger des chiffres et comparer des statistiques.
Partout l’esprit populaire a les mêmes complaisances, partout il se montre aussi crédule, aussi avide d’émotions violentes. […] Il nous montre la ravissante victime se lavant à grande eau, se peignant et se coiffant de façon exquise, soignant son linge et se parant devant le miroir avec une précieuse lenteur. […] fit Duplessis… » Puis, tirant sa montre : « — Neuf heures… J’ai encore le temps d’aller sauver la comtesse. […] Afin, d’ailleurs, qu’aucun doute ne subsiste à cet égard, un autre tableau comparatif montre les organes de ce malheureux, sains d’abord, corrodés ensuite par d’implacables poisons. […] La chronique des tribunaux nous montre assez fréquemment de jeunes criminels dont la cervelle a été farcie de ces lectures malsaines et en tout cas antilittéraires.
L’étude synthétique part de la vie purement physiologique, et montre comment la vie intellectuelle, qui d’abord ne s’en distinguait pas, commence sa lente évolution et se constitue peu à peu par des additions successives ; comment l’activité mentale, qui ne reproduisait d’abord que les modifications les plus simples, les plus élémentaires du monde externe, en vient à exprimer d’une façon complète les rapports extérieurs les plus variés et les plus complexes L’étude analytique, qu’on pourrait aussi appeler subjective, par opposition à la précédente qui est plutôt objective, a pour but de ramener chaque espèce de connaissance à ses derniers éléments. […] Il nous montre celle-ci faible au début, s’affermissant peu à peu et se complétant par degrés. […] C’est au raisonnement qualificatif qu’il faut rapporter l’induction, l’analogie et le syllogisme, au sujet duquel « on ne saurait s’expliquer comment tant de logiciens ont soutenu qu’il représente le procédé de l’esprit par lequel nous raisonnons habituellement, n’était l’immense influence de l’autorité sur les opinions humaines. » L’auteur montre très bien qu’il n’est qu’un procédé de vérification. […] Il montre que la figure est résolue en rapport de grandeur, la grandeur en rapports de position ; et que tous les rapports de positions peuvent être finalement réduits aux positions de sujet percevant et d’objet perçu. […] Il montre qu’ils se ramènent tous en dernière analyse à des rapports de ressemblances et de différence.
Jean-Louis Vaudoyer montre qu’il connaît les hommes ; mais, je le répète, il connaît beaucoup moins les femmes. […] Car c’est la grandeur du cerveau humain de concevoir l’infini, où l’univers ne montre que le néant. […] Marcel Boulenger ne démontre pas, il montre : il montre un exemple aimable d’honnête homme à la française, et cette méthode d’éducation paraît bien la meilleure. […] Benda, en rapportant son aventure, nous le montre s’imaginant, de fort bonne foi, qu’il aime. […] Il nous montre à quelle beauté peuvent atteindre les jeux mêlés des idées et du style.
Je lui montre le journal, en lui disant que mon exclamation vient de ce que j’ai une maison à Auteuil, placée juste en face de la batterie. « Moi aussi, dit-il, j’en ai une ! […] Sur la ligne des fortifications toute écrêtée, un homme me montre une casemate : « C’est là, me dit-il, où se tenait le chef des Bellevillais, avec ses hommes et ses maîtresses. […] il avait un tel pressentiment qu’il serait tué, ce jour-là, que deux heures avant qu’un obus lui enlevât une jambe et une partie du crâne, il avait remis à son brosseur sa montre et son portefeuille. […] Puis tirant sa montre, avec une intonation comique inconsciente : « Je suis d’un quart d’heure en avance, voulez-vous que je vous fasse une conférence politique ? […] Il montre la table de rédaction : une planche basculante sous la trouvaille d’une épithète colorée.
« Le rire montre les belles dents quand on en a ; mais elle ne riait point. […] VII Mais voyons par quel procédé de morale très peu sociale le digne galérien était arrivé à cet otium cum dignitate de maire de sa commune et de Petit Manteau bleu de M… sur M… C’est ici que la société est vertement semoncée par cet audacieux bandit avant qu’il ait concouru pour le prix Montyon de son époque, avant qu’il ait acquis cette vertu déshonorée qui n’a de prix que parce qu’elle se cache, et qui n’a de couronne que parce qu’elle se montre : Et fugit ad salices et se cupit ante videri ! […] « Et puis, la société humaine ne lui avait fait que du mal ; jamais il n’avait vu d’elle que ce visage courroucé, qu’elle appelle sa Justice et qu’elle montre à ceux qu’elle frappe. […] Le prétexte à ce récit historique et épique de Waterloo est tout bonnement ce Thénardier, le rôdeur nocturne du cimetière d’armée qui dépouille de ses bagues, de sa montre d’or et de sa bourse un officier de cuirassiers blessé, et qui, l’ayant ainsi réveillé de sa léthargie, se fait passer pour un sergent de l’armée ramassant les blessés, et se sauve en laissant l’officier pénétré d’une aveugle reconnaissance.