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35. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre douzième »

Plusieurs sont de Voltaire ; on les a réunies à ses autres œuvres, où elles sont en meilleure compagnie. […] Les premiers de ces Éloges sont les meilleurs : il était plus près des traditions du dix-septième siècle. […] On éprouve quelque embarras à louer le meilleur ouvrage de Diderot, le meilleur, parce qu’il l’a fait sans y penser : ce sont ses Lettres. […] Ou bien ils se louent sans s’approuver et se caressent sans s’aimer ; ou bien ils prodiguent l’injure à ceux qu’ils appellent leurs ennemis, et qui ne sont, après tout, que des contradicteurs, avec le tort d’avoir les mêmes mœurs en défendant une meilleure cause. […] Apprendre tard nous est donné comme le meilleur état, après ne rien savoir ; témoin Virginie qui en arrivant en France ne sait ni lire ni écrire.

36. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Le président Hénault. Ses Mémoires écrits par lui-même, recueillis et mis en ordre par son arrière-neveu M. le baron de Vigan. » pp. 215-235

Heureux dès sa jeunesse, ayant reçu du ciel la fortune, la bonne mine, le désir de plaire et l’art de jouir, il vécut de bonne heure dans le meilleur monde ; il respira, sur la fin du règne de Louis XIV, cet air civilisé le plus doux et le plus tempéré pour lequel il était fait ; il continua sa carrière fort avant dans le xviiie  siècle sans en partager les licences ni les ardeurs, fut l’ami intime et le familier de tous les gens en place, le patron ou l’amphitryon des gens de lettres, parmi lesquels il prit un rang distingué que chacun s’empressa de lui offrir. […] Le jeune Hénault fit ses études au collège des Jésuites, sous les meilleurs professeurs, et sa philosophie aux Quatre-Nations. […] Devenu magistrat sans en avoir l’air, reçu président au Parlement avec dispense d’âge (1706), il ne concourait pas moins pour les prix de l’Académie française, faisait des tragédies, qui tombaient comme déraison (c’est Collé qui le dit), mais sous un autre nom que le sien, des chansons, au contraire, qui avaient la vogue, et il prenait pied partout dans la meilleure société, et bientôt même en Cour. […] Je croirais volontiers qu’il a pu se dire tout bas que, chimère pour chimère, celle qui laisse l’espérance, et n’est point sujette à être détrompée, est encore la meilleure qu’on ait à choisir et à cultiver en vieillissant. […] Les Mémoires du président nous le présentent sous un jour favorable avec ses meilleures qualités sociales, et quoiqu’ils n’aient pas tout l’intérêt qu’on en aurait pu attendre, ils serviraient aujourd’hui sa réputation, ils la rajeuniraient aux yeux de tous, s’ils avaient été publiés comme ils auraient pu l’être.

37. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Collé. »

Il y a des gens qu’on peut appeler gais, parce qu’ils participent du meilleur de leur cœur à la gaîté des autres, sans la produire par eux-mêmes : il y en a, au contraire, qui font naître la gaîté autour d’eux sans en éprouver le sentiment. […] Enfin Collé fit là quelque chose de ce que nous avons vu faire au spirituel et charmant auteur du Palais-Royal, Labiche : il mit habit noir et cravate blanche pour se rendre digne du Théâtre-Français et se retrancha de sa gaîté, du meilleur de sa veine. […] Ce Collé, si grivois et si licencieux en ses écrits, était, il faut le savoir, le meilleur, le plus tendre des maris et le plus fidèle ; et en général, bon frère, bon parent, ce classique de la gaudriole se permettait d’avoir toutes les vertus domestiques. […] Personne n’a badiné avec plus de grâce et de légèreté ; il semble qu’on entend un homme de la Cour : ses plaisanteries sont du meilleur ton. […] Sachons-le, mais n’y insistons pas ; car ce n’est pas son meilleur moment, et il convient de ne prendre les hommes simplement distingués que dans leur bon moment.

38. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Roger de Beauvoir »

Il appelle le volume qu’il vient de publier : Les meilleurs fruits de mon panier 32. […] Mais, faible comme une jolie femme qui le serait, — les poètes comme lui sont les jolies femmes de la pensée, — Beauvoir s’excuse de l’avoir subi dans ces vers spirituels et légers : Les meilleurs fruits de mon panier ! […] Mais il n’est pas Scarron pour cela, le poète de Colombes et Couleuvres, celui qui, dans Les meilleurs fruits de mon panier, a chanté la mort du Rire avec une gaîté si mouillée de pleurs, — et de quels pleurs ! […] Les meilleurs fruits de mon panier (Pays, 19 mai 1862).

39. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre III. Poëtes françois. » pp. 142-215

La meilleure édition de ses œuvres est celle que M. […] L’auteur a accompagné ses piéces d’observations critiques, où il se censure de la meilleure grace du monde. […] Le meilleur & le plus court est intitulé : Anthologie Françoise, ou Chansons choisies publiées par M. […] Son pinceau est meilleur & respire les graces. […] renferment un recueil de fables, qui sont peut-être le meilleur de ses ouvrages.

40. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Entretiens de Gœthe, et d’Eckermann »

Andrieux, ce goût qui, avec la meilleure volonté du monde, reste le plus opposé aux habitudes, aux lenteurs et à la bonne foi germaniques, et comme il savait spirituellement le définir, quand il disait : « Les Français sont dans une situation singulière avec la littérature allemande ; ils sont tout à fait dans la position de l’adroit renard qui ne peut rien tirer du vase à la longue encolure : avec la meilleure volonté, ils ne savent que faire de nos livres ; ce que nous avons travaillé avec art n’est pour eux qu’une matière brute qu’ils doivent remanier. […] Après une longue étude de ce poëte et bien des essais pour reproduire en poésie ce que j’avais gagné à le méditer, je me tournai vers quelques-uns des meilleurs écrivains des autres temps et des autres pays, et je lus non seulement Shakspeare, mais Sophocle et Homère dans les meilleures traductions… » Eckermann, en un mot, travaille à se rendre digne d’approcher Gœthe quelque jour. […] Le champ des généralités est bien vague ; la meilleure manière de se connaître est d’en venir au fait et de se donner rendez-vous sur un terrain déterminé, sur un sujet précis. […] La difficulté est bien plutôt de s’isoler, de se défendre du trop d’information qui, de droite ou de gauche, n’est qu’une distraction perpétuelle ; mais, à Weimar, Gœthe avait dû songer de bonne heure à la meilleure manière d’entretenir et de renouveler régulièrement l’activité, le mouvement dont il sentait le besoin, — la seule chose qui lui ait un peu manqué. […] C’est là le défaut des meilleurs esprits, de ceux justement chez qui l’on trouve le plus de talent et les plus nobles efforts.

41. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre quatrième »

Les beaux vers ne doivent être que les meilleurs d’entre les bons. […] Celle des païens est meilleure. […] Je suis fâché que la meilleure de ses satires soit le Pauvre Diable. […] Quand on lit les Poésies légères, on ne se rappelle rien de meilleur et l’on ne regrette rien. […] Tout est de la muse dans les Idylles, la meilleure des œuvres d’André Chénier.

42. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le comte-pacha de Bonneval. » pp. 499-522

Chamillart, piqué d’honneur à son tour, sentant la probité en bourgeois, mais digne ce jour-là, par l’expression, d’être le secrétaire d’État de Louis XIV, fit à cette lettre une réponse qui est la meilleure preuve que les temps de la noblesse féodale avaient cessé : Monsieur, j’ai reçu la lettre que vous avez pris la peine de m’écrire au sujet des comptes du Biélois : si la somme avait été véritablement employée, vous n’offririez pas d’en faire le remboursement à vos dépens ; et, comme vous n’êtes pas assez grand seigneur pour faire des présents au roi, il me paraît que vous ne voulez éviter de compter avec les gens de plume que parce qu’ils savent trop bien compter. […]  » Ce refroidissement éloigna Bonneval de Vienne ; il était en 1724 à Bruxelles, où il servait comme général, et où il avait son régiment en garnison ; il y était sur le meilleur pied, un peu goutteux, mais recevant chez lui la meilleure compagnie, donnant soupers et concerts, très aimé tant de la noblesse que du peuple et de la bourgeoisie, quand tout à coup éclata sa fâcheuse affaire avec le marquis de Prié, gouverneur. […] Tirant une clef de sa poche, il ouvre ; et, au lieu d’in-folio, je vois des rangées de bouteilles des meilleurs vins, et nous nous mîmes tous deux à rire de grand cœur : « C’est là, me dit le pacha, ma bibliothèque et mon harem ; car, étant vieux, les femmes abrégeraient ma vie, tandis que le bon vin ne peut que me la conserver, ou du moins me la rendre plus agréable. » Les détails qui suivent montrent que le spirituel pacha avait cherché à tirer tout le meilleur parti de sa position nouvelle ; qu’il avait réuni autour de lui ce qu’on pouvait appeler les honnêtes gens de là-bas, et fait rendre à la Turquie tout ce qu’elle renfermait de ressources de société. […] Parvenu à sa soixante-dixième année, il écrivait au marquis de Bonneval, son frère, avec qui il avait eu souvent contestation, mais sans jamais rompre : « Je suis souvent bien loin de moi par des réflexions fatigantes ; de fréquentes attaques de goutte, d’autres infirmités réelles, me forcent à vous demander conseil, comme au chef de la maison, sur un parti à prendre. » Le marquis lui répondit cette fois en frère, l’engageant à prendre le parti le meilleur et lui promettant de tout son pouvoir de lui aider. […] Cela le mène, de cascade en cascade, lui si brillant d’essor et si chevaleresque, à sa mascarade finale et à dire : Tout est farce, et la moins sérieuse est la meilleure.

43. (1694) Des ouvrages de l’esprit

Sur ce qui concerne les mœurs, le plus beau et le meilleur est enlevé ; l’on ne fait que glaner après les anciens et les habiles d’entre les modernes. […] Ces gens laissent échapper les plus belles occasions de nous convaincre qu’ils ont de la capacité et des lumières, qu’ils savent juger, trouver bon ce qui est bon, et meilleur ce qui est meilleur. […] Il est convaincu que quelque scrupuleuse exactitude que l’on ait dans sa manière d’écrire, la raillerie froide des mauvais plaisants est un mal inévitable, et que les meilleures choses ne leur servent souvent qu’à leur faire rencontrer une sottise. […] Le Cid enfin est l’un des plus beaux poèmes que l’on puisse faire ; et l’une des meilleurs critiques qui aient été faites sur aucun sujet est celle du Cid. […] Il porte plus haut ses projets et agit pour une fin plus relevée : il demande des hommes un plus grand et un plus rare succès que les louanges, et même que les récompenses, qui est de les rendre meilleurs.

44. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 35, de la mécanique de la poësie qui ne regarde les mots que comme de simples sons. Avantages des poetes qui ont composé en latin sur ceux qui composent en françois » pp. 296-339

Tous nos meilleurs poëtes m’ont fort assuré que cette verité ne seroit jamais contestée par aucun écrivain sensé. […] Il y a plus de ces syllabes sonores dans compagnon que dans collegue, et l’un de nos meilleurs poëtes et en même temps, c’est ce qui fait ici, l’un de nos meilleurs constructeurs de vers, a mieux aimé se servir du mot de compagnon que de celui de collegue en une phrase où collegue étoit le mot propre. […] En effet ces regles ne sont autre chose que les observations et la pratique des meilleurs poëtes latins reduites en art. […] Leur unique ressource seroit de consulter l’oreille ; mais la meilleure oreille ne suffit pas toûjours, principalement lorsque pour parler ainsi, on ne l’a point cultivée. […] Les regles de la poësie latine ne sont autre chose que les observations et la pratique des meilleurs poëtes latins sur l’arrangement des syllabes necessaires pour produire le rithme, réduites en préceptes et puis en methode.

45. (1890) L’avenir de la science « XVII » p. 357

Marie a la meilleure part, qui ne lui sera point enlevée. […] S’il y avait un meilleur moyen pour reconnaître le vrai, il faudrait y recourir et ne pas tenir compte de la majorité. […] Mais, bien que moins nombreux que vous, nous avons de meilleurs bras et nous sommes plus braves ; battons-nous. […] La meilleure preuve que l’insurrection de juin était illégitime, c’est qu’elle n’a pas réussi. […] La masse n’a droit de gouverner que si l’on suppose qu’elle sait mieux que personne ce qui est le meilleur.

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