J'ai sous les yeux le livre de Lamennais intitulé : Les Amschaspands et les Darvands : ce sont les bons et les mauvais Génies qui se livrent la guerre en ce bas monde sous le regard d’Ormuzd et d’Ahriman, les deux puissances rivales. […] Les hymnes sont dans la bouche et sous la plume des bons Génies et font intermède à la correspondance très-suivie des mauvais. […] C'est souvent, bien souvent, de la mauvaise prose poétique déclamatoire, sans nuance aucune. […] Eh bien, en lui appliquant sa propre mesure, un mauvais Génie, un Darvand (ce serait moi), dirait ce que j’ai dit plus ou moins.
Mauvaise rime. […] Ce sont de mauvais quolibets qui déparent beaucoup cette fable, dont le commencement est parfait. […] Au reste, la moralité de cette mauvaise fable, si l’on peut l’appeler ainsi, retombe dans celle du loup et de l’agneau. […] Aider, écouter, manger, mauvaises rimes, c’est dommage.
La tête du Christ n’est pas mal ; mais le reste est mauvais. J’avais juré de ne décrire aucun mauvais tableau, je ne sais pourquoi je manque à ma parole en faveur de M. […] Ce mauvais tableau a pensé faire répandre du sang.
Les vieillards sont donc froids et mauvais. […] Mauvais tableau. […] Froide, mauvaise, insignifiante composition. […] Et voilà comment un mauvais tableau inspire quelquefois une bonne page, et comment une bonne page n’inspirera quelquefois qu’un mauvais tableau ; et comment une bonne page et un mauvais tableau vous ruineront. […] Et bénis soient les Belle, les Bellengé, les Voiriot, les Brenet, les mauvais poëtes, les mauvais peintres, les mauvais statuaires, les brocanteurs, les bijoutiers et les filles de joie.
. — Oraisons mauvaises (1900). […] Remy de Gourmont a enclos dans ce livre (Proses moroses) la science cruelle de l’âme et de la chair des Delaclos et des Sade (puisque, par infortune, ce mauvais écrivain est resté le meilleur représentant de son tour d’esprit] ; mais la perversité des Proses moroses est plus nuancée et plus variée. […] Yvanhoé Rambosson Remy de Gourmont vient de publier à petit nombre et avec un rare souci de bibliophile quelques strophes amères, tourmentées et d’une sorte de perversité sacrilège, intitulées : Oraisons mauvaises.
Les académies de l’Espagne et de l’Italie leur offraient de mauvais exemples. […] Outre, dit-il, l’aversion qu’il avait pour ces titres ambitieux, son rôle se bornait à montrer ou à éclaircir l’usage et à distinguer le bon du mauvais. […] Et quand la nature et la mauvaise habitude ont été les plus fortes, ne lui dois-je pas d’avoir senti ces regrets qui sont le commencement de la réforme ? […] Port-Royal a regardé au-delà du bon et du mauvais usage propres à notre pays. […] La Logique nous donne des armes aussi bien contre les mauvaises actions que contre les mauvaises raisons, et c’est toujours au profit de notre volonté qu’elle éclaire notre entendement.
Entre Beugnot et Chateaubriand, ces deux témoins de son désappointement, l’un si spirituel, l’autre si amer et si ennemi, Talleyrand observé, démasqué, percé au vif à ce moment, passe devant la postérité un mauvais quart d’heure, et, ce qui lui eût été le plus pénible, il y paraît même un peu ridicule. […] « Il y a bien longtemps qu’il n’a paru de votre écriture à Bourbon : cela n’embellit pas l’endroit. — Il nous est cependant arrivé quelques paralytiques de plus ces jours-ci ; mais nous n’avons pas un rhumatisme de connaissance. — Je ne sais si c’est par la disposition dans laquelle mettent ces eaux-ci, ou par humeur, ou par réflexion, mais je n’ai jamais été absent de Paris avec de si mauvais pressentiments sur les affaires publiques. […] Royer-Collard (Valençay est à quatre ou cinq lieues de Château-Vieux) et ne pas être dans des relations particulières avec lui, c’eût été une mauvaise marque. […] Avec sa longue canne qui ressemblait à une béquille et avec laquelle il frappait de temps en temps sur l’appareil de fer dont sa mauvaise jambe était munie, il s’annonçait impérieusement. […] Il voulut, comme on dit, mettre ordre à ses affaires ; avec l’art et le calme qui le distinguaient, il disposa le dernier acte de sa vie en deux scènes qu’on ne trouvera pas mauvais que je présente comme il convient et que je développe.
Les bons ouvrages, selon lui, ne doivent point être connus par extraits, mais doivent être lus : « Les mauvais ouvrages n’ont d’autre besoin que d’être oubliés. […] Quand on est en état de sentir la beauté et d’en saisir le caractère, franchement on ne se contente plus de la médiocrité, et ce qui est mauvais fait souffrir et vous tourmente à proportion que vous êtes enchanté du beau. Il est donc faux de dire qu’il ne faut point avoir de goût exclusif, si l’on entend par là qu’il faut supporter dans les ouvrages de l’art la médiocrité, et même tirer parti du mauvais. […] Si jamais cette indulgence pour les poètes, les peintres, les musiciens, devient générale dans le public, c’est une marque que le goût est absolument perdu… Les gens qui admirent si aisément les mauvaises choses ne sont pas en état de sentir les belles. […] Les mauvais ouvrages d’Helvétius ou de d’Holbach ne lui paraissent avoir aucun danger pour la morale : « Je ne leur trouve d’autre danger, dit-il, que celui de l’ennui : tout cela commence à être si rebattu, qu’on en est excédé.
Ils peuvent parler d’un mauvais livre par complaisance, ils ne le rendront pas meilleur. […] Chez Darien, on sentait trop le rhétoricien, l’homme de lettres et — pour tout dire — le mauvais garçon… Il laissait trop voir le goût du mal, la coquetterie du vice, une sorte de fanfaronnade malsaine. […] À l’âge où les ouvriers s’empoisonnent avec de mauvais feuilletons et des livres obscènes, il lisait l’Anthropogénie de Hæckel, l’Origine des espèces, les Maximes d’Épictète, le Livre de la Voie et de la Vertu de Lao-Tseu. On sent chez lui une âme sensible et généreuse, qui s’irrite d’une injustice et qui voudrait, pour le bien de l’humanité, diminuer les hostilités et paralyser toutes les forces mauvaises.
C’est que le premier au milieu de ses phrases emphatiques, avoit de l’harmonie, de l’élégance & cette sorte de pompe qui flatte les oreilles ; c’est que le second avoit naturellement l’esprit délicat & fin : mérite qui ne s’accorde pas toujours avec le goût, mais qui répandoit des agrémens jusques sur ses plus mauvaises Lettres. […] Si l’on veut du médiocre ou du mauvais, on a les Lettres de Boursault, qui, à quelques anecdotes près, sont très-peu de chose. […] Vous avez le Secrétaire de la Cour, qui, par le mauvais choix des Lettres qu’il renferme peut être appellé le Secrétaire du peuple.
Il ne vit, dans la première, qu’une mauvaise copie d’un très-bon original. […] En marchant scrupuleusement & immédiatement sur toutes ses traces, il ne pourroit avoir qu’une démarche contrainte, & sa basse servitude seroit honteusement marquée par ses pas timides, & par la mauvaise grace de tous ses mouvemens ». […] Mais, à tous ces exemples frappans, les partisans des traductions en prose opposoient le mauvais succès de nos traductions en vers ; comme de celles de Virgile par Ségrais ; des Odes d’Horace par l’abbé Pellegrin* ; des Héroides & des Élégies amoureuses d’Ovide par Thomas Corneille, par l’abbé Barrin, & par Richer qui a mieux réussi dans ses Fables ; des Métamorphoses par Bensérade ; de la Pharsale par Brebœuf. […] Ils leur préféroient, sans hésiter, l’ignorance & la platitude de Marole & de Martignac, les écarts d’imagination de Catrou, les bévues de Saint-Rémi, la froideur de Bellegarde & de Tarteron, la mauvaise grace de Dacier, l’enflure & l’esprit de systême de Sanadon, l’incorrection & le verbiage de l’abbé Bannier. […] Ce langage ne convient qu’aux mauvais versificateurs & à ceux qui n’ont pas assez d’enthousiasme, & peut-être de goût, pour sentir les charmes de la belle poësie.