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1646. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIVe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers » pp. 81-176

Une glace est l’intelligence de la matière.

1647. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (1re partie) » pp. 313-408

Ses forces portent à vide ; la matière leur manque ; elles se consument et le rongent.

1648. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIIIe entretien. Balzac et ses œuvres (3e partie) » pp. 433-527

L’incorruptibilité était son essence ; écrivain léger et trop indulgent pour lui-même en matière légère, mais au fond un honnête homme.

1649. (1879) À propos de « l’Assommoir »

Dans les premiers temps, très lâchée, grossière ; puis faisant la dame et s’observant beaucoup  Avec cela, finissant par considérer l’homme comme une matière à exploiter, devenant une force de la nature, un ferment de destruction, mais cela sans le vouloir, par son sexe seul et par sa puissante odeur de femme.

1650. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre dixième. Le style, comme moyen d’expression et instrument de sympathie. »

Mais c’est là aussi la règle pour bien écrire en quelque matière que ce soit.

1651. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre II. De la reconnaissance des images. La mémoire et le cerveau »

D’un côté, l’attention a pour effet essentiel de rendre la perception plus intense et d’en dégager les détails : envisagée dans sa matière, elle se réduirait donc à un certain grossissement de l’état intellectuel 32.

1652. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1870 » pp. 3-176

., et encore à la suite de la réquisition de la potasse et des autres matières par le gouvernement, pour la confection de la poudre. […] Je m’amuse à regarder, aussi longtemps que dure la matière périssable et fondante de ces feuilles de houx, de ces feuilles, semblant surmoulées avec leurs boursouflures et leurs turgescences épineuses, dans du diamant.

1653. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

Ainsi donc, l’esprit d’examen introduit par Pascal dans les matières religieuses, Molière le mit habilement à profit pour l’introduire à son tour dans la comédie. […] « Voilà, Monseigneur, toute la faute que j’ai commise en tout cela, dont j’ai eu et j’ai encore un chagrin mortel ; et je voudrais pour toute chose au monde, ou que la lettre n’eût jamais été imprimée, ou que je n’eusse jamais écrit sur cette matière qui, contre ma volonté, cause le scandale qu’elle cause ! 

1654. (1898) La cité antique

Or les erreurs en cette matière ne sont pas sans danger. […] Ce code autorise le testament ; encore le fragment qui est relatif à cet objet est-il trop court et trop évidemment incomplet pour que nous puissions nous flatter de connaître les vraies dispositions du législateur en cette matière ; en accordant la faculté de tester, nous ne savons pas quelles réserves et quelles conditions il pouvait y mettre237.

1655. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

Non, il ne veut que nous montrer, nous faire toucher du doigt la part d’égoïsme qui se trouve dans toute action humaine, comme un chimiste qui croit que toute matière contient une parcelle, même infinitésimale, d’arsenic, n’a d’autre objet que de l’isoler et d’étaler aux yeux la tache verte qui dénonce le poison. […] Vous y trouverez, je l’espère, quelque agrément, car c’est une matière qui n’a pas été encore explorée et qui est presque toute neuve. […] C’est en lui-même, par une sorte d’intuition divine, que le grand contemplateur en a trouvé la matière, et qu’il l’a ensuite fondu d’un seul jet. […] Mais, avant d’entrer en matière, je supplierai instamment mes lecteurs de ne point voir, dans les observations qui vont suivre, une critique de ce qu’a fait M. 

1656. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [1] Rapport pp. -218

Si diverse qu’elle soit, tantôt par l’imitation naïvement et romanesquement pédante de l’antiquité historique ou fabuleuse, tantôt par l’intrusion des aventures mythiques, bientôt féeriques et galantes, que chantèrent d’abord les harpeurs bretons, tantôt par la bonne et franche matière épique de la nation franke, la Chanson de Geste s’unifie en poème roman, chrétien et féodal, par le naturel instinct des trouvères d’oïl, et elle acquiert une personnalité de familière superbe, de grandeur sans cérémonie, de bonhommie héroïque, et, non sans infatuation hâbleuse, de réelle bravoure, personnalité qui est bien de nous-mêmes, qui n’est que de nous-mêmes ; il s’y mêle — témoignage aussi de la « qualité » nationale — un goût de l’aventure et de la surprise (car nous serons la France des romans) et quelque raillarde humeur, (car nous serons la France des fabliaux). […] Il faut le répéter encore : trop grecs, trop latins, trop italiens, pas assez français en un mot, ni personnels, par la matière poétique, nos poètes de la Renaissance instaurèrent, en s’inspirant de notre antiquité nationale, notre véritable forme poétique ; Pierre de Ronsard a légué le parfait alexandrin à notre épopée et la strophe à notre ode. […] Qui pourrait sans une joie énorme, suivie d’un déchirement de regret, concevoir, tout à coup, un Pierre Corneille qui, prenant à pleines mains de créateur la matière épique et lyrique de la Chanson de Geste et aussi la drôlerie infâme du fabliau et aussi la scolastique mignarde et révolutionnaire du Roman de la Rose et quelques splendeurs aux bûchers des Mystères, en aurait construit souverainement, ode, épopée, théâtre aussi peut-être ? […] Tout de même les plaisantins eurent tort de rire, puisqu’ils ne sont point juges en la matière, et puisqu’ils firent, les mêmes gorges chaudes à propos de tant d’autres poètes, si parfaitement clairs.

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