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1249. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre III. De la survivance des images. La mémoire et l’esprit »

Passons, selon notre méthode, de l’existence psychologique simplement « jouée » à celle qui serait exclusivement « rêvée ».

1250. (1869) Philosophie de l’art en Grèce par H. Taine, leçons professées à l’école des beaux-arts

Le Romain conquiert pour acquérir ; il exploite les peuples vaincus comme une métairie, en homme d’administration et d’affaires, avec méthode, à demeure ; l’Athénien navigue, débarque, combat sans rien fonder, irrégulièrement, selon l’impulsion du moment, par besoin d’action, par clan d’imagination, par esprit d’entreprise, par désir de gloire, pour avoir le plaisir d’être le premier parmi les Grecs. […] Il y a chance pour que de tels parents aient des enfants beaux et forts ; c’est le système des haras, et on le suit jusqu’au bout, puisqu’on rejette les produits mal venus. — Une fois que l’enfant commence à marcher, non-seulement on l’endurcit et on l’entraîne, mais encore on l’assouplit et on le fortifie avec méthode ; Xénophon dit que seuls entre les Grecs ils exercent également toutes les parties du corps, le cou, les bras, les épaules, les jambes, et non-seulement dans l’adolescence, mais toute la vie et tous les jours ; au camp, c’est deux fois par jour.

1251. (1912) Réflexions sur quelques poètes pp. 6-302

Au-dessus du temps et de la méthode, il y a autre chose. […] puisque autrement il y aurait pour eux trop de fatigue… *** Théories, principes, méthodes, parti pris, l’Esthétique et la Poétique, tout cela est excellent. […] Enfin, à propos du Marchand de Venise, ce n’est pas la méthode de Vigny qu’il faut accuser, c’est la faiblesse accidentelle du grand poète des Destinées.

1252. (1892) Essais sur la littérature contemporaine

Ne serait-il pas, en effet, bien extraordinaire que, dans un siècle comme le nôtre, où la méthode comparative a presque tout renouvelé, la critique seule dût se l’interdire, pour ne pas s’exposer aux plaisanteries de quelques philologues ou de quelques anatomistes, lesquels ne vivent, dans leurs séminaires ou dans leurs laboratoires, que de « comparer » de vieux textes ou de vieux os entre eux ? […] Ce qui ne veut pas dire que la critique soit une « science », mais qu’elle en tient pourtant, et qu’ayant, comme la science, un objet précis, elle peut emprunter à la « science » des méthodes, des procédés et des indications. […] Si l’auteur des Rougon-Macquart est fort loin d’avoir tenu toutes ses promesses, et si depuis longtemps déjà le romantique qui est en lui l’a emporté sur le naturaliste, toujours est-il qu’il a voulu d’abord écrire « l’histoire naturelle et sociale d’une famille sous le second Empire » ; et, pour l’auteur de l’Histoire de la littérature anglaise, l’originalité de sa tentative ou de son rôle, quelle est-elle parmi nous, sinon d’avoir, en y introduisant les méthodes et les préoccupations de l’histoire naturelle, vraiment renouvelé la critique et l’histoire ? […] Et il faut enfin, puisque cette langue est toujours vivante, cette littérature toujours féconde, il faut que, dans un temps comme le nôtre, où la méthode historique a tout renouvelé, jusqu’à l’enseignement même des sciences, l’enseignement de la littérature ne soit pas donné au rebours de l’histoire et de la chronologie. […] En empruntent aux médiévistes les résultats de leurs travaux, on se gardera soigneusement d’imiter leurs méthodes, et tout le monde en profitera : eux-mêmes, leurs études, et l’enseignement secondaire.

1253. (1876) Romanciers contemporains

Il a exploré un champ immense, l’a remué, l’a fouillé en tout sens ; mais, comme la culture a été faite sans méthode, les récoltes obtenues sont bien au-dessous de l’immense labeur accompli. […] À l’esprit naturel, à la finesse, au don d’observer reçus en partage, le travail de l’école a joint les avantages d’une bonne méthode, l’art des proportions, le talent d’exposer logiquement une suite d’idées et de donner à la pensée tous les développements qu’elle comporte. […] About s’est dépouillé de la défroque du pédant ; mais il a gardé le savoir, la curiosité et les bonnes méthodes. […] L’idée maîtresse en est l’analyse, c’est-à-dire ce procédé fondamental de toute méthode, par lequel l’esprit, concentrant son attention sur chaque objet en particulier, le décompose dans ses parties et ses propriétés. […] Ils ne se laissent nullement éblouir par les procédés de ceux qui sont venus avant eux ; ils se préoccupent fort peu de suivre la même méthode ; ils considèrent avant tout les perfectionnements dont est susceptible le système.

1254. (1829) Tableau de la littérature du moyen âge pp. 1-332

 » Il y avait des écoles nombreuses, des méthodes diverses. […] Cette méthode peut nous expliquer les singulières altérations de mots latins, que l’on rencontre dans la foule des inscriptions recueillies par Gruter et d’autres savants. […] Ce n’est pas, sous tous les rapports, je crois, un perfectionnement indéfini ; mais c’est une tendance progressive à la clarté, à l’ordre, à la méthode. […] L’uniformité supposerait la méthode même, dont l’absence est attestée par la corruption de l’ancienne langue. […] Cette méthode amena bientôt une autre simplification un peu barbare ; c’est l’alliance du verbe être et du verbe avoir.

1255. (1894) La vie et les livres. Première série pp. -348

Admirez sa patience et sa méthode. […] Si, maintenant, après avoir longtemps regardé ce décor, nous considérons avec quelque soin et quelque méthode les bijoux barbares exposés dans les vitrines, et qui ont, pendant des années, enroulé leurs volutes, plaqué leurs incrustations ou fait tinter leurs chaînettes sur des peaux huileuses et rances ou des cheveux pommadés de graisse ; si nous enluminons nos yeux avec les costumes multicolores des lamas, nous serons entraînés, loin de Paris et de ses banales grisailles, vers un rêve infiniment lointain, qui est un merveilleux sujet de divertissement et de songerie. […] Quelle est la méthode à suivre pour atteindre ce but ? […] S’il faut entendre par naturalisme non pas un système vide et sonore dont on se sert comme d’une grosse caisse sur laquelle on tape pour attirer les passants, mais une disposition d’esprit, une habitude intellectuelle, créée, même chez ceux qui ne sont pas des savants, par les résultats généraux des sciences positives, propagée par la vulgarisation démocratique des découvertes et des méthodes, aggravée par la tristesse des événements politiques (banqueroute des rêves idéalistes en 1848, naufrage de la liberté sous le second empire, humiliations de 1870), Guy de Maupassant restera, par son mépris des hommes, par sa gaieté sensuelle, où il y a presque toujours un arrière-goût d’amertume, par son enthousiaste amour de la nature éternelle et consolatrice, le plus illustre représentant, ou, si l’on veut, la plus glorieuse victime d’une époque où tous, grands et petits, souffrent d’un mal infiniment plus redoutable que les mélancolies d’Obermane et de René.

1256. (1894) Études littéraires : seizième siècle

Avant-propos Ce volume, comme ceux que j’ai précédemment, publiés sur le dix-septième, le dix-huitième et le dix-neuvième siècles, est particulièrement destiné aux étudiants. Il n’est pas une histoire littéraire et n’a nullement la prétention d’embrasser le xvie  siècle littéraire en France tout entier. On s’y borne à analyser en leurs principaux traits les quelques écrivains qui ont paru représenter le plus exactement, le plus puissamment aussi, les différents penchants de l’esprit français au xvie  siècle. Ces penchants sont très différents en effet, et assez nombreux. Trois influences générales dominent, au xvie  siècle, les esprits adonnés aux choses de l’esprit : c’est à savoir la Réforme, la Renaissance et l’Humanisme.

1257. (1911) Nos directions

Par leur sérieux, par leur méthode, par leur exactitude rigoureuse, par leur avenir et leurs espérances, tous deux se rapprochent de la Science. » Et M.  […] A priori, qui pouvait se douter, qu’un jour il accepterait l’empirisme comme une foi, pire : comme une méthode ? […] A l’indécision de nos aînés dans l’affirmation qui leur était possible d’une doctrine fixe et ferme, j’attribue le retour de quelques-uns de nous à la convention dite classique, où ils trouvaient une méthode, du moins.

1258. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre III. — Du drame comique. Méditation d’un philosophe hégélien ou Voyage pittoresque à travers l’Esthétique de Hegel » pp. 111-177

. — Méthode pour définir la comédie. — II.

1259. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre III. Ben Jonson. » pp. 98-162

Ce personnage s’appelle Critès, Asper, Sordido, Deliro, Pecunia, Subtil, et le nom transparent indique la méthode logique qui l’a formé.

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