[Du reste] dans les courts moments de sa liberté, l’usage qu’il en fait mérite qu’il la perde. » Et Rousseau conclut (je prends pour sa conclusion le passage où sur cette question il est à la fois le plus net et le plus explicite) par ces lignes décisives : « La souveraineté ne peut être représentée par la même raison qu’elle ne peut être aliénée ; elle consiste dans la volonté générale et la volonté générale ne se représente point ; elle est la même ou elle est autre ; il n’y a pas de milieu. […] On n’y doit connaître d’autre autorité que les lois de l’Etat ; elles doivent être uniformes dans toutes les provinces pour tarir une source de procès. » — D’autre part, toujours ennemi des pouvoirs intermédiaires, soucieux « d’empêcher que l’esprit d’état ne s’enracine dans les corps aux dépens du patriotisme », il voudrait qu’il n’existât pas de corps judiciaire ni même de carrière judiciaire, et que le métier de juge fût une fonction transitoire, comme, chez les Romains, on passait par la préture pour arriver au consulat : « La fonction de juge, tant dans les tribunaux suprêmes que dans les justices terrestres, doit être un état passager d’épreuves sur lequel la nation puisse apprécier le mérite et la probité d’un citoyen pour l’élever ensuite aux postes plus éminents dont il est trouvé capable. […] C’en était fait des « bourreaux », des « Busiris en robes » et des Jansénistes, et de ces gens qui dans le procès du duc d’Aiguillon osaient « inculper un pair du royaume », alors que le roi « déclarait que ce pair, n’avait rien fait que par son ordre », ce qui, par conséquent, « était vouloir faire le procès au roi lui-même. » — Il « bat des mains quand il voit que la justice n’est plus vénale », et dit hautement « que ce règlement est le plus beau qui ait été fait depuis la fondation de la monarchie. » Maupeou est « un homme de génie et d’un mérite distingué. » Pour lui, il a « pris parti contre nos seigneurs sans aucun motif que son équité et sa juste haine contre les assassins du chevalier de la Barre et du jeune d’Etallonde, sans imaginer seulement qu’il y eût un homme qui pût lui en savoir gré. » Cela le brouille un peu avec Mme du Deffand et tout à fait avec Choiseul ; mais il n’importe : « Je serai fidèle à votre grand’maman [Mme de Choiseul] et à Monsieur son mari, écrit-il à Mme du Deffand, tant que j’aurai un souffle de vie ; cela est bien certain.
Son mérite, comme exécutant, se réduisait à bien peu de chose ; mais il connaissait à fond son art.
La période de transition est pour les mots une période de crise ; ils ont perdu les mérites de l’analogie, ils n’ont pas encore ceux de l’impartialité.
… Où est le mérite de l’offrande ? […] Ravel mérite le nom d’impressionniste avec toutes les vertus et tous les défauts qu’il comporte.
Elle mérite le titre que les Athéniens avaient gravé sur le socle de sa statue : A la très bonne et très belle Déesse. […] Avidius Cassius, son meilleur capitaine, se souleva contre lui ; ce Cassius, dont il avait dit avec une résignation magnanime à Vérus qui l’avertissait de son ambition : « Si les Dieux ont destiné l’Empire à Cassius, Cassius nous échappera ; car tu sais le mot de ton bisaïeul : « Nul prince n’a tué son successeur. » Si les Dieux ne lui ont pas destiné l’Empire, il viendra de lui-même, sans que nous ayons besoin de nous souiller d’une cruauté, se jeter dans le lacet fatal… Quant à ce que tu me dis, que je dois par sa mort pourvoir à la sûreté de mes enfants : Périssent mes enfants eux-mêmes, si Avidius mérite plus qu’eux d’être aimé, si la vie de Cassius importe plus à la république que celle des enfants de Marc-Aurèle. » Sa famille même le trahit ou le déshonore. […] Maintenant que vous avez voulu estre gentilhomme, et qu’en ceste qualité, vous estes précédé de plusieurs qui l’ont acquis par les espées de leurs devanciers et leurs propres mérites, je leur ferois tort de vous faire la mesme faveur. […] A chaque aiguière, à chaque coupe, à chaque statue nouvelle c’étaient des flatteries royales et des louanges magnifiques : « Voilà un homme qui mérite véritablement d’être aimé !
Un écrit, quel qu’il soit, ne fait que manifester une âme ; si cette âme est sérieuse, si elle est intimement et habituellement ébranlée par les graves pensées qui doivent préoccuper une âme, si elle aime le bien, si elle est dévouée, si elle s’attache de tous ses efforts, sans arrière-pensée d’intérêt ou d’amour-propre, à publier la vérité qui la frappe, elle a touché le but : nous n’avons que faire du talent ; nous n’avons pas besoin d’être flattés par de belles formes ; notre unique objet est de nous trouver face à face avec le sublime ; toute la destinée de l’homme est de sentir l’héroïsme ; la poésie et les arts n’ont pas d’autre emploi ni d’autre mérite.
Mallarmé, bien qu’il se fût « déparnassiennisé », était resté en fort bons termes avec Mendès dont la facilité l’émerveillait. « Catulle est étonnant, disait-il volontiers, on pourrait le réveiller à n’importe quelle heure de la nuit et il aurait, toujours prêtes, deux cent lignes de copie. » Ce mérite d’improvisateur, reconnu, ne l’empêchait pas de sourire quand Villiers de l’Isle-Adam déclarait : « Catulle, c’est une frégate dans une bouteille.
L’état du pouvoir moteur, ce facteur essentiel de l’attention, mérite d’être noté.
Il en aura eu le mérite.
Depuis que la subordination constante de l’imagination à l’observation a été unanimement reconnue comme la première condition fondamentale de toute saine spéculation scientifique, une vicieuse interprétation a souvent conduit à abuser beaucoup de ce grand principe logique pour faire dégénérer la science réelle en une sorte de stérile accumulation de faits incohérents, qui ne pourraient offrir d’autre mérite essentiel que celui de l’exactitude partielle.
Il se réintégrerait dans la société en confessant son crime ; on le traiterait alors comme il le mérite, mais c’est bien à lui maintenant qu’on s’adresserait.