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2538. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre premier. Causes physiologiques et psychologiques du plaisir et de la douleur »

Nous accordons que l’idée même doit se faire sentiment pour devenir force efficace, mais ici le sentiment n’est plus un simple résultat des lois de la sélection ; il est lié au développement de la pensée, qui, étant elle-même la fonction supérieure de la vie, ne mérite pas cette sorte de défiance que Schneider professe à son égard.

2539. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1872 » pp. 3-70

Il ne peut, n’est-ce pas, y être question de progrès, du mérite des femmes, des principes de 89, de toutes les Lapalissades qui font la fortune des gens sérieux.

2540. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1887 » pp. 165-228

À propos du qualificatif doux, Daudet dit que le mot vient des troubadours, qui ont dénommé la femme « une douce chose » et que c’est curieux que la douceur soit ce qu’il y a de plus recherché, comme qualité et mérite de la femme, pendant la période révolutionnaire ; et comme bientôt nous nous préoccupons de l’expansion du mot chose en littérature, de son emploi à tout bout de champ, il fait la remarque que le mot d’origine espagnole ou italienne, a été adopté par le romantisme, et surtout affectionné par Hugo, qui en a senti tout le charme diffus et vague.

2541. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre onzième. La littérature des décadents et des déséquilibrés ; son caractère généralement insociable. Rôle moral et social de l’art. »

C’est ainsi, pour donner un exemple, que Baudelaire est l’expression de la peur irraisonnée et folle de la mort, — sentiment qui mérite qu’on y insiste.

2542. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Le Comte Léon Tolstoï »

La nature, le problème de cette âme se rétrécissant au point de s’exclure du domaine même, énorme et multiple, qu’elle était apte, parmi de rares, à régir ; le long enfantement de cette faculté de mécontentement, d’inquiétude, de souci, d’égarement, de passion, trouble et précipitée qui ne fit plus juger louable au comte Tolstoï que d’amender en vue de plus de bonheur bien bas, cette humanité décrite et montrée dans ses larges œuvres : cet essor et ce déclin seront considérés dans les pages qui suivent avec l’étonnement douloureux, mais aussi avec le vif désir de comprendre que mérite la transformation si complète d’un esprit si haut.

2543. (1894) Textes critiques

Les membres de l’Académie Goncourt, quoique d’inégal mérite, les remplaceront avantageusement.

2544. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIIe entretien. I. — Une page de mémoires. Comment je suis devenu poète » pp. 365-444

Je dirai ailleurs, en examinant le mérite de ce grand prestidigitateur de style, ce que René et Atala, les Martyrs donnèrent de délires à mon imagination ; mais je dois dire aussi que, dès ces premières lectures au collège, tout en étant plus ému peut-être qu’aucun autre de mes condisciples de la peinture, de la musique et surtout de la mélancolie de ce style, je fus plus frappé que tout autre aussi du défaut de raisonnement, de naturel et de simplicité qui caractérisait malheureusement ces belles œuvres.

2545. (1884) La légende du Parnasse contemporain

Une seule chose dans cette bouffonnerie mérite peut-être quelque estime, je veux dire l’inquiétude de la forme. […] Mais moi qui ai vieilli, je considère les choses d’autre sorte ; c’est avec des yeux qui s’éblouissent moins facilement que je relis les vers d’autrefois, et en vérité je crois que je mépriserais totalement Philoméla et que je ne lui aurais pas donné place dans le recueil de mes Poésies, si, à défaut de toute autre mérite, mon livre de début me révélait du moins un très honnête et très fier amour de l’art et des belles formes, le soin de la langue et le souci du rythme. […] Sans me faire aucune illusion sur le mérite réel de ces courts poèmes, j’ai conservé pour eux une certaine tendresse, à cause peut-être, que sais-je, de quelque souvenir qui s’y rattache.

2546. (1853) Propos de ville et propos de théâtre

Comme toute chose sincère, ce sentiment est alors honorable et mérite le respect, même dans ce que peut avoir d’outré, l’admiration caniche du caudataire désintéressé. […] Augier s’éleva singulièrement dans la portion du public qui mesure plutôt une œuvre à sa valeur qu’à son succès. — Une chose importante au théâtre, aussi bien qu’ailleurs, c’est de savoir arriver à temps. — La science de l’à-propos est le talent de ceux qui n’en ont pas. — Des œuvres dont le principal ou l’unique mérite était d’arriver juste à la minute précise où le public désire voir formuler au théâtre des idées qui sont dans l’air ont réussi avec éclat, — tandis que d’autres recevaient un accueil douteux, parce qu’elles se présentaient en avance ou en retard. […] Déjà depuis plusieurs années la scène était occupée par toutes les variétés du monde interlope, et ce spectacle avait épuisé l’attention de la foule. — Le mérite de cette comédie et sa moralité même ne purent conjurer l’esprit de réaction dont les clameurs hypocrites de la critique vertueuse animaient les spectateurs.

2547. (1908) Jean Racine pp. 1-325

. — Oui, mais si l’on dit que la nature humaine ne peut rien de bon par elle-même, plus de libre arbitre et, par conséquent, plus de mérite […] Les gens qui haïssaient Racine se donnaient l’air et le mérite facile de protéger un vieil homme de génie sans défense, — mais qui, du reste, n’avait plus besoin d’être défendu et dont la gloire, consacrée et un peu sommeillante, ne portait point ombrage aux jeunes auteurs.

2548. (1890) La bataille littéraire. Deuxième série (1879-1882) (3e éd.) pp. 1-303

Certes il ne confondait pas certains hommes de talent, de belles-lettres et de savoir, avec ces pauvres diables de cannibales crottés qui gagnent leur bock à dévorer de la viande de prêtre dans les journaux dits populaires ; non, il faisait la part de chacun, rendant justice au mérite de ceux qui vendent du Jésus pour des centaines de mille francs, tandis que d’autres spéculateurs subalternes n’en retirent pas même trente deniers… — Molière est mort, disait-il ; Molière ressuscité pourrait seul modeler le pendant de son étonnant chef-d’œuvre que beaucoup, parmi les catholiques, ont le tort de nier ou de méconnaître. […] Le duel a lieu et cette fois, Jeanne l’a volontairement motivée ; la scène mérite d’être décrite. […] Ajoutons que si nous trouvons un grand mérite au livre de M.  […] Veuillot renferme une idée juste ; le clergé français a toujours eu, aura toujours tous les courages, il faudrait plaindre ceux qui y contrediraient, mais l’homme qui écrit ce qu’a écrit Molière et qui est mort comme il est mort, mérite encore le respect des honnêtes gens.

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