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1265. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIV » pp. 251-258

Elle corrigea non seulement la capitale et Molière lui-même, mais aussi la cour et le monarque que Sa jeunesse n’avait pas enlevé pour toujours aux lois de la bienséance et de la morale.

1266. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface d’« Hernani » (1830) »

Dans les lettres, comme dans la société, point d’étiquette, point d’anarchie : des lois.

1267. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Examen du clair-obscur » pp. 34-38

D’où l’on voit que la loi de tout finir a quelque restriction.

1268. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Troisième faculté d’une Université. Faculté de droit. » pp. 506-510

Un des privilèges honorifiques de l’émérité en droit, ce serait, par exemple, d’entrer et de siéger dans les différents tribunaux de la magistrature, distinction flatteuse pour le professeur, avantageuse pour le tribunal, qui, par cette police, continuerait de se recruter sans cesse d’hommes qui auraient fait leurs preuves de probité et de lumières dans la science des lois.

1269. (1767) Salon de 1767 « Peintures — [autres peintres] » pp. 317-320

Je ne parle pas de celle qui dit son rosaire, qui fait de sa cour un couvent, et qui n’est pourtant pas une petite femme ; mais de celle qui donne des lois à son pays qui n’en avait point ; qui appelle autour d’elle les sciences et les arts, qui fonde les établissemens les plus utiles, qui a su se faire considérer dans toutes les cours de l’Europe, contenir les unes, dominer les autres, qui finira par amener le polonais fanatique à la tolérance ; qui aurait pu ouvrir la porte de son empire à cinquante mille polonais, et qui a mieux aimé avoir cinquante mille sujets en Pologne ; car vous le savez tout aussi bien que moi, mon ami, ces dissidens persécutés deviendront persécuteurs, lorsqu’ils seront les plus forts, et n’en seront pas moins alors protégés par les russes.

1270. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Jean-Jacques Ampère »

Malgré tout, Mme Récamier avait triomphé de difficultés plus grandes, et elle sut si bien, à la longue, adoucir et mater Ampère sur cet article délicat de Chateaubriand, qu’à partir d’un certain jour le jeune écrivain se fit une loi de ne plus rien publier, ne fût-ce qu’un simple morceau, sans trouver moyen d’y glisser au moins une fois le glorieux nom qui, dans le principe, l’avait si fort offusqué. […] Ampère cherche partout la loi, et quelquefois il la fait. » Je marque là les défauts ; mais que de profit, que d’intérêt dans la continuité de ces leçons ! […] Il était un esprit essentiellement philosophique et trop habitué à la considération des lois générales pour que l’idée du surnaturel vînt l’en détourner. […] Cependant il me semble que si le livre d’Ampère était un peu prématuré, et certaines de ses assertions trop générales, l’auteur n’avait pas tort dans la tendance qui le poussait à constituer des lois. […] Guessard étaient utiles assurément pour s’opposer au trop de légèreté et de promptitude des gens d’esprit ; mais un homme d’esprit comme Ampère, même en allant trop vite, avait le sentiment de lois dont la pratique de M. 

1271. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Mémoires du général La Fayette (1838.) »

Les uns l’ont accusé de ne s’être pas suffisamment opposé aux excès populaires dans la nuit du 6 octobre, le 22 juillet précédent lors du massacre de Foulon, et en d’autres circonstances ; les autres l’ont, au contraire, accusé, lui et Bailly, de sa résistance aux mouvements populaires dans les derniers temps de l’Assemblée constituante, notamment de la proclamation et de l’exécution de la loi martiale au Champ-de-Mars, le 17 juillet 91. […] Le ton de ces observations, bien moins polémiques qu’apologétiques, se recommande tout d’abord par une modération digne, à laquelle, en des temps de passion et d’injure, c’est la première loi de quiconque se respecte de ne jamais déroger. […] Tallien et Bourdon, en parlant contre l’infâme loi du 22 prairial, ont mérité les bénédictions attachées à la journée du 9 thermidor ; et Sieyès, le Sieyès de 1789, constamment assis pendant toute la durée de la Convention à deux places de Robespierre, a, par son timide et complaisant silence, mérité… d’en être oublié 84 !  […] Oui, Boileau, de son vivant, triomphe : il est réputé législateur à satiété ; son Art poétique a force de loi ; la Déclaration des Droits n’a pas mieux tué les privilèges que ce programme du Parnasse n’a tué l’ancien mauvais goût. […] Ce n’est point par occasion et par accident que Washington exprime cette idée sur les tâtonnements et les à-peu-près qui sont la loi du régime démocratique ; il y revient en maint endroit dans ses lettres à La Fayette, et non pas évidemment sans dessein.

1272. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

C’est à peine si, par le regard divinateur du génie, il pouvait entrevoir une bien faible partie du développement ou plutôt du déclin futur de la poésie en Grèce, sans qu’il pût aucunement prétendre à lui imposer à l’avance des lois ; quant à la marche de l’art à travers les âges, elle était tout à fait hors de ses conjectures, comme de sa juridiction. […] Parmi les prédicateurs de ce lieu commun, les seuls qui puissent être encore originaux, ce sont les philosophes orthodoxes décidés d’avance à opérer au milieu de leurs phrases compromettantes le sauvetage impossible de l’absolu ; ceux-là resteront toujours divertissants par le spectacle héroï-comique de leurs efforts désespérés pour échapper à la terrible loi du relatif, que cette contradiction des goûts nationaux proclame avec une évidence accablante. […] Rome sait, pour tout art, faire au monde la loi, Adoucir aux vaincus la hauteur de son verbe, Mais de qui lui résiste écraser la superbe381 ? […] À les en croire, l’homme trouble l’harmonie de l’univers, plus qu’il n’en fait partie ; il a sur ses actions, ses passions, ses œuvres un pouvoir absolu, et ses déterminations ne relèvent que de son arbitre ; la Nature, de son côté, est sans lois ; non seulement l’homme lui échappe, mais elle peut, en quelque façon, s’échapper à elle-même ; les accidents historiques ne sont pas des phénomènes naturels, et les phénomènes naturels ne sont point des faits nécessaires. […] On croirait vraiment que le poète échappe à la loi de l’association des idées ; à coup sûr, il n’a pas fait de plan.

1273. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome IV pp. -328

Cette loi du silence a toujours été recommandée depuis, & jamais observée. […] Est-elle loi d’état ou de police, règle de foi ou loi & décision de l’église ? […] Il ne convient pas qu’ils aient la liberté de prêcher leur loi. […] Les termes dans lesquels est conçue cette loi, sont bien honorables pour la chirurgie. […] Donnant à dîner à sa maîtresse, un jour maigre, il s’avisa d’enfreindre la loi de l’abstinence des viandes.

1274. (1892) La vie littéraire. Quatrième série pp. -362

C’est surtout dans la préparation des lois scolaires qu’il parle abondamment. […] Quant au miracle, si c’est une dérogation aux lois naturelles, on ne sait ce que c’est, car personne ne connaît les lois de la nature. […] si notre prosodie était soumise à des lois naturelles il y faudrait bien obéir, à ces lois. […] Cela seul est une grande preuve de la régularité de ce peuple et de son obéissance aux lois. […] Fait d’une ignorance absolue des lois universelles, son optimisme était inaltérable et parfait.

1275. (1903) Propos de théâtre. Première série

Est-il vrai que la conscience de l’honnête homme soit supérieure à la loi ? […] Antigone refuse d’obéir à la loi civile (et religieuse) de son pays pour obéir à la « loi non écrite » (c’est elle qui parle ainsi) qu’elle porte en son cœur. Que la loi civile lui défende d’enterrer son frère, elle juge la loi civile, la condamne et la viole froidement, et enterre son frère. Elle a la conscience qu’elle est, elle-même, une source de moralité plus haute et plus pure que la loi de son pays. […] Non pas constamment, et cela serait absolument contraire aux lois du genre.

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