Et par quel moyen contraindre tout un monde et presque tous les mondes à lire, à avoir lu dans le même temps, un roman ? […] Quatre fois plus restent au coin du feu et lisent, mais on ne les voit pas. […] Un chef-d’œuvre lu reste un chef-d’œuvre. […] Des hommes graves, des spécialistes, des savants, peuvent se borner à lire, parce qu’ils lisent des choses qui en valent la peine. […] « Nous lirons demain quand on nous donnera quelque chose à lire de nouveau.
Mais les articles qui sortent de ligne, et dont tous ceux qui lisent avaient gardé le souvenir avant de les retrouver dans les présents volumes, ce sont les articles sur le De oratore, sur le Télémaque, sur La Rochefoucauld, sur Bossuet, Massillon, et bien d’autres. […] s’il avait lu L’Odyssée, non pas comme tout le monde la lit (« j’ai lu, dit-il, Homère comme tout le monde »), mais comme il lit Cicéron, qu’il eût rabattu de cet éloge ! […] Il y a quelque temps (il y a quelques années, si vous voulez), on lisait dans une séance particulière des pièces de vers, et, on le sait trop, il y a une infinité de façons pour les vers d’être médiocres ou mauvais. […] On lisait donc, on lisait pour la seconde ou la troisième fois, et en dernier ressort, une de ces pièces de vers pénibles, laborieuses, sillonnées çà et là de lueurs, mais pleines d’obscurités, semées de précipices et à se casser le cou à chaque pas ; c’était un supplice pour tous. […] On lisait donc cette pièce, un poème fort long, fort dur, fort inégal, où tous les tons se heurtaient et où tout dansait à la fois, et on allait jusqu’au bout par conscience, par égard pour les traces de talent qui s’y révélaient, pour les étincelles qui sortaient de la fumée, pour les éclairs qui sillonnaient la nuit.
Sur ces trois mille dix forçats, quarante savent un peu plus que lire et écrire, deux cent quatre-vingt-sept savent lire et écrire, neuf cent quatre lisent mal et écrivent mal, dix-sept cent soixante-dix neuf ne savent ni lire ni écrire. […] Il semble qu’on lise sur le fronton d’un certain art : On n’entre pas. […] Il est curieux de rapprocher de ce mot l’avis donné par Voltaire au duc de Choiseul, conseil au ministre, insinuation au roi : « Laissez les badauds lire nos sornettes. […] Le peuple n’est que racaille, et les livres ne sont que niaiserie. » — Ne laissez rien lire, laissez tout lire ; ces deux conseils contraires coïncident plus qu’on ne croit. […] Conclusion de ceci : Faites lire au peuple Machiavel, et faites-lui lire Voltaire.
Est-ce pour expliquer et motiver aux yeux de ceux qui la liraient la différence de leurs sorts et de leurs fortunes à tous deux ? […] Le comte Gyllenbourg lut le portrait et le lui rendit, en l’accompagnant d’une douzaine de pages de réflexions, par lesquelles il tâchait de fortifier en elle tant l’élévation de l’âme et la fermeté que les autres qualités du cœur et de l’esprit : « Je lus et relus plusieurs fois son écrit, je m’en pénétrai, et me proposai bien sincèrement de suivre ses avis. […] Elle lisait beaucoup dès lors et s’instruisait dans les longues heures solitaires que lui laissait la représentation. […] Avant cette époque, je ne lisais que des romans ; mais par hasard vos ouvrages me tombèrent dans les mains ; depuis je n’ai cessé de les lire, et n’ai voulu d’aucuns livres qui ne fussent aussi bien écrits et où il n’y eût autant à profiter. […] Que faisait le grand-duc Pierre pendant que la grande-duchesse causait, chassait, étudiait, lisait, dansait, observait et charmait ?
On ne sait rien de l’auteur qu’on n’a même eu l’idée d’appeler Longus que parce qu’on avait mal lu, à ce qu’il paraît, le titre d’un ancien manuscrit. […] C’est Daphnis et Chloé dans leur nudité, mais traduits par un peintre poète qui a lu Paul et Virginie. […] Ce grec d’ailleurs n’est commode à lire pour personne ; on est trop heureux d’avoir un équivalent qui en dispense. […] Il ne débrouille jamais ses aventures que par des machines mal concertées ; si obscène, au reste, qu’il faut être un peu cynique pour le lire sans rougir. […] Villemain a été plus juste ; il avait lu et goûté.
— Quels auteurs faut-il lire ? […] L’art de lire est un talent spécial. […] Il y a d’ailleurs bien des manières de lire ! […] En d’autres termes, quels auteurs doit-on lire ? […] Je n’ai jamais lu la plume à la main.
Quand vous aurez lu tous ces auteurs, vous pourrez vous dispenser de lire ceux qui ont traité en particulier l’histoire de chaque Prince. […] Cet ouvrage, très-mal écrit, renferme pourtant des choses dignes d’être lues. […] Le récit de ce qu’il fit contre les fanatiques des Cevennes est digne d’être lu. […] Il y a eu peu de livres aussi lus & aussi critiqués. […] Mais le style n’ayant pas ces graces qui plaisent à l’imagination, cet ouvrage a été plus acheté que lu.
Laissez-moi donc vous dire l’histoire de mes impressions sur Maupassant, et quand et comment je le lus pour la première fois. […] Les Soirées de Médan venaient de paraître, mais je ne les avais pas lues, la douceur du ciel et la délicieuse paresse du climat ayant glissé en moi une certaine incuriosité des choses imprimées. […] Toi, j’attendrai pour te lire qu’il fasse moins chaud. » Misérable que j’étais ! […] En septembre 1884, je n’avais pas lu une ligne de lui. […] Et je n’ai guère lu de pages plus émouvantes que celles où la mère se confesse à l’autre fils, le fils de l’amant.
Sa forme est d’un qui a beaucoup lu, presque trop lu, qui est las des styles et des écritures rares et qui ne se permet que le mode uni le plus simple, le plus difficile. […] Kahn (j’ai lu sur le Lys rouge son article et celui de M. […] Kahn ait lu d’un peu près, ou s’il a bien regardé Thaïs, qu’il été à l’excès mécontenté par les réminiscences de Louis Ménard, de Flaubert ou de Hroswita. […] Il est jaloux, on nous prévient dès l’abord, et j’escomptais, avec joie, lire un roman de jalousie. […] Où donc ai-je déjà lu dénouement analogue ?
En d’autres termes encore, il faut lire l’Arioste et non pas l’Arétin ; il faut lire le Roland furieux et non la Pucelle. […] Il faut le lire avant l’âge des passions : c’est ainsi que nous l’avons lu la première fois nous-même, avant notre vingtième printemps ; c’est ainsi que nous le relisons aujourd’hui après notre soixantième hiver. J’aime à me retracer avec vous le lieu, l’époque, les personnes, au milieu desquels je lus ou j’entendis lire pour la première fois cette féerie du cœur et de l’imagination qu’on appelle le Roland furieux. […] J’avouai modestement que je ne l’avais pas lu encore. […] quand me laisseras-tu lire seule et à ma satiété toutes ces belles aventures !
C’était le premier roman qu’on y lisait, à la fois vraisemblable et divertissant. […] » Don Quichotte fut donc apprécié et lu de bonne heure en France. […] Mme de Chevreuse, à qui l’une de ces traductions est dédiée, lisait Don Quichotte dans l’original et disait que c’était du castillan le plus pur. […] Celle de Filleau de Saint-Martin, en 1678, vint permettre enfin à tout le monde de le lire dans une langue facile et agréable. […] Le xviie siècle lut Don Quichotte comme il fallait le lire pour en jouir tout à son aise et en savourer le joyeux et copieux bon sens.