La société continuera d’exister par l’échange mutuel des services entre les hommes et les classes ; mais ce ne peut plus être qu’un échange libre, une sorte de servitude volontaire, s’il est permis de parler ainsi.
Autrefois, celui qu’on lui reconnaissait était dans sa figure, qui ne lui avait pas coûté un sou, comme dit Sterne, et qui lui avait procuré cette sublime fonction d’hiérophante saint-simonien qui ouvrait irrésistiblement les bras, en disant à la femme libre et à la chair qui se sentait : « Venez à nous !
On peut observer que la doctrine du suicide, qui était celle des stoïciens, et qui semblait devoir être adoptée à Rome par un peuple libre, ne commença cependant à s’introduire que dans Rome esclave.
Notre libre arbitre, notre volonté libre peut seule réprimer ainsi l’impulsion du corps… Tous les corps sont des agents nécessaires, et que les mécaniciens appellent forces, efforts, puissances, ne sont que les mouvements des corps, mouvements étrangers au sentiment.
Les peuples libres veulent secouer le frein des lois, et ils tombent sous la sujétion des monarques.
« Une fois libre de soins, l’âme, née du ciel, et dont l’éther est la source pure, ne saurait languir oisive.
Une rhétorique tout entière est pour ainsi dire contenue dans ces phrases qui sentent le travail, sans doute, mais qui donnent aussi l’idée d’un discours plus naturel, plus libre, moins orné, mais aussi net et aussi savamment arrangé que celui qu’elles composent. […] Les libres penseurs anglais du commencement du xviiie siècle, Collius ou Toland, sont-ils les maîtres de Voltaire ? […] Mais ce qui n’est pas douteux, c’est que Bayle est le maître des libres penseurs anglais. […] Marmontel, esprit assez libre, et — je vais vous étonner peut-être — volontiers paradoxal, vous en apprendrait moins sur ce point ; Marmontel est déjà romantique. […] Quand en effet les aristocrates sont intelligents, ils ne le sont pas plus que nous, mais ils le sont d’une autre manière, plus libre, en quelque sorte, plus indépendante, et plus dégagée surtout de la tradition.
Il est sauvage et libre, malgré les codes et malgré les modes. […] Combien peu de ces physionomies expriment la libre félicité de la vie animale ? […] Il est jeune, il est libre, il est riche ; avec cela peu ou point romanesque. […] Elle ose davantage : elle contracte les traités avec les marchands et fait du libre coloriste un serf à gages. […] Ajoutez à ce premier ébranlement moral l’ébranlement physique produit par la mauvaise hygiène, par la lassitude de la race, par la privation du libre exercice, enfin, dans un très grand nombre de cas, par la précoce fatigue du plaisir.
Dans cette abondance de sons argentins et de gracieux détails relevés par de hautes pensées les vers libres et hardis ne manquent pas : Un matin que s’éveille étincelant de joie. […] Il a, vers la fin de sa vie, parlé au Sénat du second Empire, écrit au Temps en homme libre, en homme courageux. […] Il nous souviendra toujours quel frémissement de joie honnête, quel tressaillement de libre enthousiasme, coururent au lendemain de ces satires dans les rangs de la jeunesse studieuse. […] Quinet y fait trop bon marché des institutions libres ; il accepte le Consulat sans restriction. […] Il a exercé le droit de libre contradiction et d’appréciation historique.
Feuillet a montré une jeune fille catholique refusant d’épouser un libre penseur et le convertissant à son lit de mort, Mademoiselle de la Quintinie, ce livre où un libre penseur refuse d’épouser une jeune fille catholique jusqu’à ce que celle-ci ait rompu avec l’Église, et se soit convertie à la philosophie. […] Mérimée, le libre penseur, est allé se réfugier au Sénat, en grande compagnie, pour mieux se dérober à l’intolérance ; que M. […] Il y a des femmes catholiques qui épousent des libres penseurs. […] Certes, la libre peinture de cette folle vie a des inconvénients, mais du moins l’auteur ne la rend pas aimable. […] Est-il bien vrai qu’il soit libre ?
Rien, par exemple, ne serait plus naturel, quand on est libre penseur, que de se réclamer de Descartes. […] Ce sont ces hommes-là ou qui ont inventé, sous un mot ou sous un autre, la « libre pensée », ou qui ont institué le protestantisme, lequel, par le développement même de son principe, devait incliner de telle manière, le temps aidant, vers la libre pensée qu’il en serait comme l’asymptote, toujours près de se confondre avec elle et ne la rejoignant jamais. […] Elle implique une dévotion éclairée, libre et active ; mais une dévotion. […] Je reconnais même que cette manière de libre entretien est infiniment suggestive. […] Quand le serf devient homme libre, qu’est-ce qu’il devient ?