Toutes ces impressions d’une âme sympathique avec l’esprit nouveau des temps, cette croyance à une philosophie plus réelle et plus humaine, cette liberté morale reconquise, cette spontanéité reconnue, cette confiance accordée aux facultés les plus glorieuses et les plus désintéressées de notre être, toutes ces qualités et ces vues de madame de Staël, en passant dans les livres d’art qu’elle composa, leur donnèrent un tour unique, une originalité vraiment moderne, des trésors de chaleur, d’émotion et de vie, une portée immense quoique parfois hors de mesure avec la réalité.
Rien de tragique au reste dans cette âme inquiète et dans cette vie orageuse : Bayle est une figure originale de savant à la vieille mode : paisible, doux, gai, sans ambition, indifférent à la gloire littéraire, il s’enferme dans son cabinet, et ne se croit jamais malheureux, dès qu’il peut lire, écrire, imprimer en liberté.
Sa prédication, grâce à l’extrême liberté dont on jouissait en Galilée et au nombre des maîtres qui s’élevaient de toutes parts, n’eut d’éclat que dans un cercle de personnes assez restreint.
La mort, d’ailleurs, allait dans quelques jours lui rendre sa liberté divine, et l’arracher aux fatales nécessités d’un rôle qui chaque jour devenait plus exigeant, plus difficile à soutenir.
Les grâces parurent encore sous les empereurs, mais elles parurent seules, car la majesté des paroles se perdit avec la liberté. » L’auteur rapporte les paroles de Cassius à Brutus avant les ides de mars : « Ces paroles, madame, sont les dernières que prononça la république avant de rendre l’âme… C’était le caractère de l’esprit de Rome, citait la langue naturelle de la majesté. » L’auteur finit par des observations sur les monuments qui restent de la conversation et des mœurs privées des Romains ; il exprime ses regrets sur leur rareté.
On lui a pardonné de s'être élevé, dans son premier Ecrit*, contre cette Philosophie orgueilleuse qui voudroit élever la Religion naturelle sur les débris de l'auguste Religion de nos Peres ; d'avoir dit, en 1756, en parlant de M. de Voltaire que le génie de cet homme célebre est un volcan qui ne jette plus aujourd'hui que de foibles étincelles, obscurcies par beaucoup de cendres qui s'y mêlent ; que cet Ecrivain, nourri des maximes Angloises, s'est abandonné à une liberté effrénée de penser & de dire les choses les plus dangereuses.
Athènes, à demi rustique, dégrossie par les lois de Solon, à peine délivrée de la tyrannie des Pisistratides, s’exerçait obscurément, sous le patronage de Clisthènes, à l’apprentissage de la liberté.
Voir la Liberté et le Déterminisme.
Mais il y auroit moyen de diminuer un peu de ce dégoût qu’excite la lecture des longs poëmes ; ce seroit de substituer aux vers alexandrins les vers décassyllabes, à cause de la variété de leurs hémistiches, produite par la liberté des enjambemens ; ce seroit d’en user au moins comme les Italiens, qui, dans leurs grands vers, ont trois sortes de repos au choix du poëte.
Thureau-Dangin est d’un juste milieu assez impérissable pour avoir la fraîcheur du temps où l’on parlait de fonder des libertés publiques.
L’art s’y trouvait d’abord et s’y résumait de main divine ; mais, depuis que l’abus de la liberté a précipité le monde en chute, la Création n’a plus été que le miroir brisé dans lequel les objets se déforment, s’interrompent et tremblent.