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575. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Blanchecotte, Augustine-Malvina (1830-1897) »

C’est la même imagination confiante, le même élan continu vers la sympathie du lecteur… Mme Blanchecotte est encore, parmi nos modernes, un de ceux qui ont le plus gardé des traditions de poésie subjective ; mais les Militantes marquent un grand progrès, et, de cette personnalité un peu mélancolique, trop attachée, selon nous, à la lettre de sa souffrance, l’auteur commence à se dégager vers les régions supérieures où l’âme de chacun se fond et se disperse dans la vie de tous.

576. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Manuel, Eugène (1823-1901) »

Bien que l’une de ces inspirations domine, elles se rencontrent, à plusieurs reprises, sans se confondre, dans l’émotion du poète : chacune a son contrecoup distinct dans l’âme du lecteur.

577. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 377-379

M. l’Abbé Veli avoit très-sagement senti que l’Histoire d’un Peuple ne se borne pas à l’Histoire de ses Rois ; que le tableau de ce qu’il a été dans l’ordre moral & civil, est pour le moins aussi piquant, aux yeux d’un Lecteur avide & éclairé, que celui des révolutions de son Gouvernement.

578. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 416-419

Les Vies qu’il offre au Lecteur, sont très-éloignées de tout pieux excès.

579. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 392-394

Les réflexions n’y sont point parasites ; elles naissent du sujet, & n’occupent le Lecteur qu’autant qu’il faut pour l’éclairer & répandre de la variété dans la narration.

580. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre premier. Vue générale des épopées chrétiennes. — Chapitre premier. Que la poétique du Christianisme se divise en trois branches : Poésie, Beaux-arts, Littérature ; que les six livres de cette seconde partie traitent spécialement de la Poésie. »

Les lecteurs aimeront peut-être à s’égarer sur Oreb et Sinaï, sur les sommets de l’Ida et du Taygète, parmi les fils de Jacob et de Priam, au milieu des dieux et des bergers.

581. (1888) Petit glossaire pour servir à l’intelligence des auteurs décadents et symbolistes « Préface »

Bien qu’il se garde de prétendre à une nomenclature rigoureusement complète et amplement savante, cet opuscule pourra du moins servir à guider l’esprit hésitant du lecteur novice.

582. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIe entretien. L’Arioste (2e partie) » pp. 81-160

Le lecteur, incertain du sort d’Isabelle, de Zerbin, de Bradamante, de Roger, d’Angélique, est transporté au siège de Paris. […] VII Ici le poète s’amuse de nouveau à éluder la curiosité de son lecteur par une autre curiosité. […] Mais Arioste, transportant son lecteur dans une loge de fou, et se complaisant à montrer son héros dans la sordide nudité d’une bête féroce, privée même de son instinct, nous paraît avoir commis une faute non-seulement contre le sentiment, mais contre le goût. […] XIV Après avoir déridé ainsi ses lecteurs, l’Arioste revient à Roger ; il le conduit à Paris, auprès de Charlemagne. […] XV Cependant ce défaut est encore la gloire de l’Arioste ; car, s’il fatigue le lecteur, il ne se fatigue jamais lui-même.

583. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXVe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (1re partie) » pp. 337-416

Quand il se rencontre parmi ces rhéteurs sociaux un écrivain plus inspiré, plus éloquent, plus contagieux que les autres, et quand la naissance de cet écrivain, souverain de l’erreur, coïncide avec un ébranlement moral ou avec un cataclysme politique des institutions de son pays, alors son utopie, au lieu de trouver simplement des lecteurs qui se complaisent au bercement de leur imagination par ses rêves, cet écrivain trouve des sectaires pour propager ses chimères, et des bras pour exécuter ses conceptions. […] Il est intime parce qu’il est confiant, il est nu parce que son style et lui ne font qu’un, il dit tout parce que son entretien est un tête-à-tête avec lui-même ou avec son lecteur. […] De sales amours, plus semblables à des turpitudes qu’à des affections, souillent à chaque instant ces pages de jeunesse, ignoble philosophie des sens dont les images font rougir la plus simple pudeur ; sensualités grossières ; fleurs de vices dans un printemps de sensations que Rousseau fait respirer à ses lecteurs et à ses lectrices, et dont il infecte l’odorat des siècles. […] La magie de son style le dérobait à toute atteinte des lois ; tous ses lecteurs devenaient ses complices, pendant que ce livre était dans leurs mains.

584. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

Pour premier service, Molière, le savant, le grammairien, le latiniste, le lecteur de Montaigne, de Froissart et d’Amyot, Molière venge la langue française des perfections de l’hôtel de Rambouillet. […] Je sais bien que le lecteur est frivole et qu’il aime, avant tout, la nouveauté facile à saisir ; il veut qu’on lui parle, en courant, des chansons de la veille et des comédiens du lendemain ; il a des amours d’un instant qu’il faut satisfaire, des passions subites qu’il faudrait flatter ; il crie : Au miracle ! […] C’est alors, quand pour la vingtième fois vous tenez voire ami lecteur bien contrit et bien repentant, que vous pouvez le ramener aux belles choses, aux contemplations sérieuses, à l’étude et à l’admiration des modèles. […] Telle page, en effet, qui était pesante au journal, et qui impatientait le lecteur du journal, devient légère au livre et au lecteur du livre. — Ah ! […] Méfiez-vous de cette abondance stérile et de ce naturel du terre à terre, et songez, quand vous écrivez, non pas au lecteur de rencontre, qui vous lit au hasard, en attendant sa Belle ou l’ouverture de la Bourse, mais au lecteur honnête homme, amoureux de la forme et bon juge du style ; à cet homme dont la voix compte, et dont le jugement est un arrêt, il faut plaire avant de plaire à tout autre ; il faut qu’il vous estime et qu’il vous aime ; il faut qu’il croie en votre esprit, qu’il se fie à votre goût et qu’il honore votre bon sens.

585. (1927) Approximations. Deuxième série

Le lecteur suit les tâtonnements du narrateur qui font partie de l’action du roman, dans une « unité supérieure d’atmosphère ». […] Si la plupart des lecteurs sentent moins cet abandon dans Le Rouge et le Noir que dans La Chartreuse de Parme, c’est qu’ils transportent au livre même la tension de son héros. […] Le lecteur m’excusera si je n’ai su résister au sortilège de très chers souvenirs. […] Mais l’auteur gardera toujours le droit de répondre qu’en employant cette méthode, le lecteur manquerait au départ des données suffisantes, et peut-être n’a-t-il pas tort. […] NdE], le lecteur trouvera formulées les réserves que l’on peut adresser à Eminent Victorians ainsi que l’indication de certaines lacunes dans la documentation.

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