Elles sont écrites beaucoup plus pour des instituts de savants que pour le commun des lecteurs.
, il ne l’ait pas mis en pièces et déchiqueté avec la violence d’un ennemi qui croit faire une justice en faisant un massacre… voilà ce qui constitue véritablement une originalité à Prescott, et ce qui produit presque la stupéfaction chez son lecteur.
Il a dit lui-même, dans un passage charmant et souvent cité, mais en se moquant du lecteur qui le lui pardonne, que « son verre n’était pas grand, mais qu’il buvait dans son verre ».
Le lecteur demandera maintenant pourquoi le mot amie est souligné ? […] Pas une note, pas un seul petit mot qui mette le lecteur en garde ! […] Mais, sans renvoyer le lecteur à aucun des sermons de Bourdaloue, parce que l’on pourrait le renvoyer à tous les sermons de ce grand homme à peu près indifféremment, je me contenterai d’un seul mot. […] Il n’est pas moins vrai qu’il ne s’agit pas pour l’écrivain de jouer comme au plus fin avec son lecteur, et de lui donner à deviner ce qu’il pense. […] Nous y renvoyons le lecteur.
Le style de Taine enfonce méthodiquement les idées au cerveau de son lecteur. […] Et voilà comment, à tout instant, il donne des sursauts à son lecteur, — quelquefois, avouons-le, au goût de son lecteur. […] Ce qui vaut encore des lecteurs aux nouvelles comme le Comte Danois, c’est leur faux air d’histoire. […] Mais ils eussent bien étonné les lecteurs d’alors, nullement préparés à ce genre de publications. […] Je crains que les lecteurs de Séverine, s’ils sont des miséreux, ne se mettent tout de suite en devoir de dépaver les rues.
Il n’est point de lecteur, au reste, qui n’ait lieu d’être amplement satisfait d’un travail si plein, si net, et où l’on est à tout moment dans le vif. […] Alexandre de Humboldt, dans ses dernières années, et quand on sut que l’âge commençait à peser enfin à cette organisation si longtemps verte et vigoureuse, recevait de tous côtés des offres de dévouement, de service ; on lui demandait par grâce de le venir soigner, entourer d’attentions, d’être sa lectrice, sa garde-malade. […] » Quoique lectrice et admiratrice de Rousseau, Mme de Verdelin n’était donc pas une insurgée du sexe ni une émancipée ; elle était bien restée femme, au sens habituel du mot ; elle n’allait qu’à mi-chemin en bien des choses.
Je n’étais certes pas en ce moment dans cette disposition de l’âme qui fait rechercher ou savourer un plaisir théâtral ; mais cette représentation n’était pas un plaisir pour moi : c’était un devoir de situation, une étude d’écrivain ; ayant à parler ce jour-là du musicien de Salzbourg, il fallait, puisqu’une occasion si inespérée s’offrait à moi, me retremper dans cette musique dont j’avais à analyser le charme, et, pour ainsi dire, la divinité pour mes lecteurs. […] « Je ne l’ai écrit, disait modestement Mozart aux hommes qui n’étaient pas aptes à l’apprécier de son temps, je ne l’ai écrit que pour mes chers habitants de Prague, pour moi et pour quelques amis. » XV Nous voudrions pouvoir donner ici à nos lecteurs l’analyse savante et sentie de cette œuvre accomplie de littérature musicale, telle que la donne M. […] Nous ne pouvons résister au désir de traduire ce délicieux retour de Lorenzo d’Aponte dans sa petite ville de l’État de Venise : nos lecteurs nous le pardonneront.
Le lecteur, indépendamment de ce qu’on lui dit, aime à être pris pour confident par l’ami qui chante ou qui parle : avoir un secret en commun avec cette âme, c’est vivre à deux, c’est une espèce d’amour qui s’enivre de ce qu’on lui dit à l’oreille et de ce qu’il répond confidentiellement lui-même à la confidence connue ou inconnue. […] Le bonheur a voulu que, par une série de heureux hasards et de fidèle affection (celle de M. d’Aurevilly, un écrivain qui ne peut être caractérisé que par lui-même, parce qu’il ne ressemble à personne), le hasard et le bonheur ont voulu que ce journal et ces lettres n’aient pas péri dans les cendres du Cayla ; mais que des mains pieuses les aient recueillies le lendemain de sa mort pour édifier tout un siècle, et, après M. de Sainte-Beuve, moi, qui vais essayer d’inspirer à mes lecteurs la passion de les lire comme une Imitation de Jésus-Christ en action, le plus beau des livres modernes dans la plus tendre des âmes et dans le plus confidentiel des styles. […] Voilà de quoi me plaire ici et murer ma porte à tout ce qui se voit ailleurs. » XLVIII Arrêtons-nous un moment ici, où ses dernières joies finissent, et demandons à nos lecteurs s’ils ont trouvé ailleurs ces ouvertures sur l’âme humaine qui laissent mieux voir au fond d’un cœur.
Je trouvais bien quelquefois que cette belle langue italienne où le si suona était bien rude et bien martelée, que cela ne ressemblait guère ni à la délicieuse et claire harmonie du Tasse, ni à l’amoureuse et rieuse mélodie de l’Arioste, ni à l’énergie nationale, sensée et abondante de Machiavel ; que cet effort continu de l’écrivain, en tendant l’esprit du lecteur, lui donnait plus de peine que de plaisir ; que les banalités rhétoriciennes, quand on les pressait bien dans la main, ne laissaient que des cailloux mal polis dans l’esprit ; que Dieu avait fait de la facilité la vraie grâce de l’élocution, et que tout ce qui était difficile n’était pas réellement beau. […] Qu’importe au lecteur que J. […] « Ici, pour l’intelligence du lecteur, je dois dire ce que j’entends par ces mots dont je me sers si souvent, concevoir, développer et mettre en vers.
Leurs tendances sont contradictoires selon les périodes de leur vie, et chaque lecteur peut trouver à admirer dans le sens de ses préjugés. […] Mais c’est un goût individuel qui ne peut intéresser vos lecteurs. […] Ce sont précisément ceux-là que l’étranger lit et admire le plus, d’abord parce que les contemporains sont toujours plus accessibles à la majorité des lecteurs, et aussi parce qu’ils représentent cette France moderne qui a conquis les sympathies du monde.
Mais comment croire à la sincérité d’un homme qui défie d’avance son lecteur d’oser se trouver plus honnête homme que lui ? […] Quel miel pour attirer les lecteurs que de leur dire à chaque instant : « N’allez pas vous piquer de me ressembler » ; et, pour varier : « N’oubliez pas que je vaux mieux que vous ! […] Mais l’épreuve en est dangereuse, et les lecteurs de Rousseau, tiraillés entre la vérité et le sophisme, comme il le fut lui-même, risquent fort de ne pas se ranger du côté de la vérité.