Comment Rothschild a-t-il pu laisser cela à vendre, cinq minutes ? […] Le public d’abord gentil au premier acte, se fâche au second, et hue le troisième, qu’il a peine à laisser finir. […] Je ne veux pas avoir l’air de l’abandonner, et me laisse emmener chez Véfour. […] Et Tien-Paô, après avoir répété un tas de fois, « 80 taels… 80 taels, pas possible… 80 taels, trop bon marché », me le laissait à la fin. […] Voilà le progrès, un progrès qui ne laisse plus rien à craindre de l’humanité du bourreau.
Les chants et la grande poésie des choeurs relevaient l’extrême simplicité des sujets grecs, et ne laissaient apercevoir aucun vide dans la représentation : ici, pour remplir la carrière de cinq actes, il nous faut mettre en oeuvre les ressorts d’une intrigue toujours attachante, et les mouvemens d’une éloquence toujours passionnée. […] Tous ces différens mérites étoient inconnus avant lui, et il y a joint des traits d’une éloquence frappante, et ces mots sublimes qui, s’échappant d’une ame fortement émue, ébranlent fortement la nôtre, lui donnent une plus grande idée d’elle-même, et y laissent un profond souvenir de l’homme rare à qui elle a dû cette puissante émotion. […] Alors, sans doute, elle peut se retourner vers le repos qui lui tend les bras : elle peut se laisser séduire par le bonheur qu’il promet… ne t’y livre pas, ô grand homme ! […] Ne laisse pas le champ libre à tes ennemis. […] Il jeta quelquefois du ridicule sur les écrivains qu’on lui opposait ; mais s’il les combattait avec des plaisanteries, il leur laissait les cabales et les intrigues.
Je laisse maintenant parler pour moi MM. […] Je laisse son livre et son talent sous l’austère caution de Dante. […] Mais laissons toutes ces considérations et revenons à notre poète, pour ne plus nous occuper que de ses vers et de son talent. […] Laissons-la donc passer aussi ! […] Je suis étonné de sa bonne volonté à faire des succès et à se laisser duper par le mot d’ordre de ceux qu’elle investit de la fonction de l’éclairer.
Il en est dans les arts comme en politique ; malheur à qui se laisse arriérer. […] Laissez-nous compter nos forces effectives, les talents véritables qu’on a tour à tour traités de romantiques depuis vingt-cinq ans ; nous laisserons les noms classiques en blanc, vous les remplirez-vous mêmes. […] Mais, ainsi que nous l’avons déjà montré, la France n’a plus besoin d’aller chercher des exemples hors de chez elle ; ses jeunes poètes, nourris des souvenirs de son passé, enrichis des trésors littéraires de ses voisins, et tout palpitants encore des événements extraordinaires qui ont remué le monde autour d’eux, ne se laisseront point intimider par tant d’obstacles, et la monarchie constitutionnelle aura son beau siècle comme la monarchie absolue. […] Vous tous, qui avez la science, le jugement et l’imagination, ne formez qu’une ligue en faveur de l’ordre et de la civilisation ; tournez vers le bien et vers le beau toutes les facultés que vous avez reçues du Ciel, mettez en commun tous vos trésors et toutes vos forces pour faire avancer le grand œuvre du 19e siècle, et laissez les versificateurs continuer en paix leur innocent métier. […] Une autre traduction de Schiller, qui rappellerait sans aucun doute le succès de Marie Stuart, c’est le Guillaume Tell que Pichat a laissé.
La Fontaine, à son tour, se laissa appeler « écuyer » je ne sais dans quel acte public, et eut à ce propos un procès de revendication de l’État qui lui fut très pénible et que, du reste, il perdit. […] Il est bien certain que La Fontaine a fait des études qui ne lui ont pas laissé un très bon souvenir. […] si ce faux éclat n’eût pas fait ses plaisirs, Si le séjour de Vaux eût borné ses désirs, Qu’il pouvait doucement laisser couler son âge ! […] Je vous ai raconté la vie de La Fontaine parce que je crois bien qu’il faut raconter même les existences dont le récit laisse une assez fâcheuse impression. […] Il y a aussi, si vous voulez, celle des gens qui se sont arrangés de manière à ne pas laisser de biographie du tout ; ceux-ci ont été infiniment habiles et infiniment prudents.
laissez-moi chanter, oh ! laissez-moi vous dire… Je voudrais aussi, dans ces bizarres Caprices de boudoir, faire lire à tous la Reine de la nuit, un souvenir de bal costumé, une adorable vision. […] On n’a que l’embarras du choix, et il ne laisse pas d’être grand. […] Ces tableaux coupés, sans transition, sans liaison, ne laissent-ils pas quelque obscurité dans l’esprit ?
On ne peut méconnaître, dès le premier chapitre, que l’auteur n’ait voulu faire sortir de sa confession une moralité utile et sévère : il a voulu, ce semble, montrer la plaie hideuse, profonde, longtemps incurable, que laissent au fond du cœur, et sous l’apparence de guérison, la débauche et la connaissance affreuse qu’elle donne de toute chose, et les instincts insatiables et dépravés qu’elle inocule. […] Il est clair qu’on ne laisse aucun des personnages ayant pied sur un sol stable ; on n’a, en fermant le livre, la clef finale de la destinée d’aucun. […] Avant de laisser le brillant et nouveau témoignage de force et de talent donné par M. de Musset, aux limites et presque en dehors de la critique littéraire sur laquelle nous avons trop insisté peut-être, que l’auteur, que l’ami nous permette un vœu encore. […] Laissons au fond des eaux ou du moins n’étalons pas le noyé livide ; la nature épure et blanchit les ossements.
A mesure que les faits s’amassaient et se discernaient sous l’œil de la critique, les couleurs dont ils se teignaient et à travers lesquelles on les envisageait n’ont pas laissé de subir des influences presque contraires. […] Son intervention surtout au sein de la littérature du jour redevint manifeste et hautement avouée ; des hommes instruits, des écrivains élégants, et un bon nombre des plus distingués dans ce journal même98, reprirent en main la cause des maîtres au point où La Harpe l’avait laissée, et, la poussant plus avant, remirent en circulation auprès du public et du monde les noms et les exemples des Anciens dont ils s’étaient longtemps nourris. […] On alla d’emblée plus loin que n’avaient cru pouvoir se le permettre les plus hardis des Anciens ; on ne se borna pas à attribuer l’Iliade et l’Odyssée à deux auteurs différents, comme quelques Alexandrins l’avaient pensé et comme plusieurs considérations tendraient à le faire concevoir : on ne laissa subsister à l’intérieur de chaque poëme aucune unité primitive, aucune inspiration personnelle et dirigeante. […] Mais laissons ces extrémités.
Laissez-nous prendre comme lui le chemin des écoliers et des philosophes, raisonner à son endroit comme il faisait à l’endroit de ses bêtes, alléguer l’histoire et le reste. […] Au nord, l’Océan bat les falaises blanchâtres ou noie les terres plates ; les coups de ce bélier monotone qui heurte obstinément la grève, l’entassement de ces eaux stériles qui assiègent l’embouchure des fleuves, la joie des vagues indomptées qui s’entre-choquent follement sur la plaine sans limites, font descendre au fond du coeur des émotions tragiques ; la mer est un hôte disproportionné et sauvage dont le voisinage laisse toujours dans l’homme un fond d’inquiétude et d’accablement. — En avançant vers l’est, vous rencontrez la grasse Flandre, antique nourrice de la vie corporelle, ses plaines immenses toutes regorgeantes d’une abondance grossière, ses prairies peuplées de troupeaux couchés qui ruminent, ses larges fleuves qui tournoient paisiblement à pleins bords sous les bateaux chargés, ses nuages noirâtres tachés de blancheurs éclatantes qui abattent incessamment leurs averses sur la verdure, son ciel changeant, plein de violents contrastes, et qui répand une beauté poétique sur sa lourde fécondité. — Au sortir de ce grand potager, le Rhin apparaît, et l’on remonte vers la France. […] C’est un joli fruit qu’il cueille, goûte et laisse. […] Ils n’appellent pas les choses par leur nom, surtout en matière d’amour, ils vous les laissent deviner ; ils vous jugent aussi éveillés et avisés qu’eux-mêmes.
Eschyle et il en a traduit ou imité les deux premières parties : L’Agamemnon et les Choéphores ; il a laissé de côté les Euménides qui étaient le couronnement de cette tragédie. […] C’est à cette préoccupation qu’il faut attribuer les affectations de noms changées qui ont légèrement surpris le public et qui n’ont pas laissé de faire croire à un accès de charlatanisme. […] Maître de lui toujours, il ne se laisse jamais entraîner par sa propre effervescence. […] Les tentations ne vous ont point manqué cependant, si j’en crois le cri que vous avez laissé échapper dans la Vipère.
Je ne sais si cela a cessé d’être vrai aujourd’hui qu’on se flatte d’avoir aboli les distinctions de naissance, il me semble que les fils de personnages considérables, que les noms historiques, ne laissent pas d’avoir encore au moins dix ans d’avance sur les autres au début de la carrière. […] S’il en montrait moins, il me laisserait respirer et me ferait plus de plaisir : il me tient trop tendu ; la lecture de ses vers me devient une étude. […] Saint-Marc Girardin nous dira avec Fénelon ; et il nous répondrait encore avec Voltaire, car je me plais à laisser parler ces esprits excellents ; toute la vraie rhétorique française, la rhétorique naturelle est comme éparse dans leurs écrits ; il ne s’agit que de la recueillir. […] Pourtant ne nous laissons pas séduire à ces apparents avantages.