pas tous ceux qui, dans le xixe siècle, ont titanisé contre Dieu et maudit l’existence parce que la douleur y tient plus de place que le bien-être et que la joie… Il en cite quelques-uns, et se trompe sur d’autres.
Eh bien, répondre à cette dernière attaque de la philosophie par le texte des Évangiles mis à la portée du plus grand nombre ; répondre à ce crime de l’histoire par le témoignage de l’histoire, telle a dû être la pensée de l’auteur de la publication que nous annonçons avec joie et que nous voudrions populariser !
Charmante coutume, que pour le catholicisme je regrette… Eh bien, nous qui aimons la poésie, c’est ce que nous avons pu nous dire avec la même joie, en nous embrassant, du grand poète que je n’hésite pas à nommer littérairement notre Seigneur à tous, — le Seigneur de la poésie du xixe siècle !
Avec quelle joie ils se retrouveront, chaque année, aux fêtes de commémoration !
Seulement, au souvenir de la bonne déesse, Déméter ou Cérès, elle associe par un jeu de mots puéril l’apothéose du fils d’Antigone, dont elle subit avec joie la protection et les débauches.
Albalat, lisent pour goûter le talent, les savants, pour s’instruire, et les femmes pour sentir. » Mais de quelle sorte est-il donc, ce littérateur qui ne veut pas s’instruire et qui n’a pas de joie à sentir ? […] Dans la joie de son invention, M. […] L’impassible de jadis disait à Théodore de Wyzewa ; « La meilleure joie étant la compréhension du monde, cette joie doit être donnée à tous. […] Ils s’habitueront à leur joie, et leurs sensations, devenues purement esthétiques, se transformeront en un art riche et sobre, harmonieux et hardi. […] De là oeuvre, orge (hordea), joie (gaudia), etc. « Si, dans quelques expressions, dit la circulaire, le mot œuvre est employé au masculin, cet usage est fondé sur une différence de sens bien subtile. » Cet usage est fondé sur l’arbitraire.
On honore son âme encore en fuyant tous les excès et, sans aller plus loin, l’excès dans la joie et la douleur, l’excès dans le rire et dans les larmes. […] La joie est une confiance infinie dans le destin à propos d’un incident éphémère et même instantané qui n’assure de rien pour le moment qui suit. […] C’est cet orgueil qui se mêle toujours à la joie qui en fait d’abord un grand ridicule et ensuite un grand danger. Et ce qu’il y a de plus périlleux encore, c’est ce passage répété et pour ainsi dire incessant de la joie à la douleur et de la douleur à la joie, c’est-à-dire d’un élargissement de l’âme à un rétrécissement de l’âme. […] Les hommes disent que ces alternatives de joie et de tristesse ce n’est autre chose que la vie elle-même.
Rappelez-vous ce que vous avez senti vous-même au moment où d’enfant vous êtes devenu homme, quels souhaits de bonheur, quelle grandeur d’espérances, quelle intempérance de cœur vous poussaient vers toutes les joies ; avec quel élan vos mains, d’elles-mêmes, se portaient à la fois vers chaque branche de l’arbre, et refusaient d’en laisser échapper un seul fruit. […] La joie n’y est point savourée comme en Italie ; ce qu’on appelle Merry England, c’est l’Angleterre livrée à la verve animale, au rude entrain que communiquent la nourriture abondante, la prospérité continue, le courage et la confiance en soi ; la volupté manque en ce climat et dans cette race. […] Voilà leur idée de l’homme et de la vie, idée nationale qui remplit le théâtre de calamités et de désespoirs, qui étale les supplices et les massacres, qui prodigue la folie et le crime, qui met partout la mort comme issue ; une brume menaçante et sombre couvre leur esprit comme leur ciel, et la joie comme le soleil ne perce chez eux que violemment et par intervalles. […] Il a étudié la médecine, et s’en sert pour occuper les fossoyeurs, « pour fournir à leurs bras des tombes à creuser, et des glas de morts à mettre en branle. » Il s’est donné la joie « de remplir en un an les prisons de banqueroutiers, de combler d’orphelins les hôpitaux, et, à chaque lune, de rendre fou quelqu’un, ou de pousser un homme au suicide. » Toutes ces cruautés, il les étale, il s’en applaudit, comme un démon qui se réjouit d’être un bon bourreau, et d’enfoncer les patients dans la dernière extrémité de l’angoisse. […] Les infinies myriades de circonstances qui accompagnent et nuancent chaque événement accourent avec cet événement dans leur tête, et non pas simplement les extérieures, c’est-à-dire les traits sensibles et pittoresques, les particularités de coloris et de costumes, mais aussi et surtout les intérieures, je veux dire les mouvements de colère et de joie, le tumulte secret de l’âme, le flux et reflux des idées et des passions qui griment les physionomies, qui enflent les veines, qui font grincer les dents, serrer les poings, qui lancent ou retiennent l’homme.
Ce fut de là qu’elle partit pour vivre la sienne avec héroïsme et avec certitude, car elle savait déjà qu’il n’y a pas d’ivresses sans lendemains, de joie sans douleur, de gloire sans amertume, que toute flamme se résout en cendre et que tout ce que nous sommes est fait déjà d’un peu de mort. […] Ces chants, lumineux et ardent poème de la vie en ses orgueils et ses joies, étaient aussi le poème de ses désespérances, de ses détresses et de ses deuils. […] Cette vie, Anna de Noailles l’a vécue en sa plénitude, en ses joies et en ses peines, avec le goût de vivre qui était en elle si ardent et si passionné. […] Puis vint la guerre et les longs mois d’angoisses jusqu’au jour où le comte Primoli eut la joie de voir ses deux patries unies dans une commune victoire, mais le temps avait passé sa santé s’était altérée et lui donnait des inquiétudes. […] Il savait comment les gens d’alors vivaient, comment ils agissaient, dormaient, mangeaient, tuaient, aimaient, mouraient ; leurs attitudes dans la douleur et dans la joie, dans la débauche ou la prière.
Vous pouvez deviner quelle fut ma joie quand je vis mes rêveries pleinement vérifiées par un exemple que me fournissait le hasard. […] Je vous raconterai simplement ce que j’ai appris de la bouche d’un maître homme, et, de même qu’à cette époque je vérifiais, avec la joie d’un homme qui s’instruit, ses préceptes si simples sur toutes les peintures qui tombaient sous mon regard, nous pourrons les appliquer successivement, comme une pierre de touche, sur quelques-uns de nos peintres. […] Tout le monde sait que le jaune, l’orangé, le rouge, inspirent et représentent des idées de joie, de richesse, de gloire et d’amour ; mais il y a des milliers d’atmosphères jaunes ou rouges, et toutes les autres couleurs seront affectées logiquement et dans une quantité proportionnelle par l’atmosphère dominante. […] La fleur oubliée ou ignorée ajoute à son parfum naturel le parfum paradoxal de son obscurité, et sa valeur positive est augmentée par la joie de l’avoir découverte. […] Comme elles sont splendides, toutes ces femmes avec leurs compagnons, ces maîtres peintres qui se connaissent en beauté, s’engouffrant dans ce repaire de la joie pour célébrer leur patron !
N’a-t-il pas voulu lui-même des confidents à ses joies et à ses mélancolies ? […] Et l’Ardennais gouailleur qu’était Verlaine contait avec joie cet épisode professoral de sa vie ! […] Il les accueillait avec joie et avec une discrète ironie, comme s’il devinait, à travers les bonheurs et les succès, le secret de sa destinée. […] D’ailleurs, Venise tout entière la passionnait également, et avec quelle joie elle savait nous faire aimer la Ville incomparable qu’elle connaissait en ses moindres pierres ! […] Jugez la joie d’un polisson de dix ans !