Il est vrai que Toussaint, malgré ce qu’il a dit à sa nièce Adrienne, ne songe guère à profiter du jeu qu’il a dans la main. […] Les comparaisons tirées du monde extérieur ne sont pas chez lui un jeu de rhéteur ; elles nous expliquent ses souvenirs, ses émotions : il ne s’amuse pas à les manier pour le seul plaisir de nous montrer son habileté ; elles se présentent naturellement à son esprit, elles viennent sans qu’il les appelle, et il leur confie le soin de rendre sa pensée plus claire, plus évidente. […] Il suit de là que la fantaisie a plus beau jeu dans le roman que dans le drame, que le poète impose plus facilement sa personnalité au lecteur qu’au spectateur.
Cet acteur était un confident de tragédie vieilli dans son modeste emploi, las, désabusé, perclus de rhumatismes ; son jeu se ressentait grandement de ces misères physiques et morales. […] Maintenant, le jeu ne vaut pas la chandelle. […] Jules Lemaître, tantôt sensuel, et tantôt ascétique, se joue des jeux de la scène et goûte au théâtre l’illusion d’une illusion. […] Jeu singulier du sort !
Il y a dans l’homme trois facultés générales qui sont toujours mêlées ensemble et ne s’exercent guère que simultanément, mais que l’analyse divise pour les mieux étudier, sans méconnaître leur jeu réciproque, leur liaison intime, leur unité indivisible. […] Que nous ayons perdu au jeu, par exemple, cela nous est désagréable ; mais si, en gagnant, nous avions la conscience d’avoir trompé notre adversaire, nous éprouverions un sentiment bien différent. […] Des deux côtés lutte d’intérêts, jeux de la force, toujours le fait, jamais le droit. […] Les triomphes de la force, quelque part que nous les apercevions, soit sous nos jeux, soit à l’aide de l’histoire dans des siècles reculés, ou grâce à la publicité universelle par-delà l’Océan et dans des continents étrangers, soulèvent l’indignation du spectateur ou du lecteur désintéressé. […] Ainsi, nul regard au-delà de cette terre : nul recours à un juge tout-puissant, tout juste et tout bon, contre les jeux du sort et les imperfections de la justice humaine.
Nous aurions été plus indulgents pour “une chose malpropre” (sic), si elle avait été en certain sens un produit du sol. » L’article était d’autant plus inexplicable que, si l’on trouve quelque hardiesse de sujets dans les poèmes de Rossetti, il est impossible d’en méconnaître le caractère essentiellement spiritualiste ; mais il y a dans tous les pays une critique étroite et bornée, qui, incapable de rien comprendre au jeu des idées, se venge de son intelligence en invoquant ses « principes ». […] Elle s’était figurée les batailles comme un jeu, les peines de la vie de camp comme un passe-temps : aussi quoi qu’il pût arriver, l’avenir nous souriait, et plus sauvages se présentaient les vastes déserts américains, plus séduisants et plus beaux ils nous apparaissaient… » Rien de plus charmant et de plus noble à la fois que ce roman d’amour dans les pampas, parmi les hasards de la vie de partisan. […] Dans des lettres remarquables qu’il lui adressa dans le courant de sa dix-septième année et qui révèlent une étonnante maturité d’esprit, Cavour discute avec lui des questions comme le jeu, l’éducation, l’abolition de la peine de mort, le duel, l’arbitrage international, etc.
Il fait maintenant de l’histoire naturelle, de la physiologie même ; et, aussi souvent que ses rancunes ou son amour-propre ne sont pas en jeu, ce n’est plus désormais comme siennes qu’il donne ses impressions, c’est comme conformes à la vérité. […] On joindrait volontiers à son nom celui de Théodore de Banville, — pour ses Cariatides, 1842, ses Stalactites, 1846, ses Odelettes, 1856, — si l’art n’y ressemblait trop souvent à un jeu ou même à une gageure ; et puis si trop souvent, dans ses œuvres, l’auteur des Odes funambulesques, 1857, ne semblait se railler de son sujet, de son public, et de lui-même. […] Odes et Ballades : Mon enfance ; — Les Rayons et les Ombres : Ce qui se passait aux Feuillantines vers 1813 ; Les Contemplations : Aux Feuillantines] ; — et que les lacunes de cette éducation ambulante s’apercevront dans l’œuvre du poète. — Débuts littéraires de Victor Hugo ; — ses succès de concours : à l’Académie française, 1817, 1819 ; — et aux Jeux Floraux, 1819, 1820. — Caractères de ces premières pièces ; — et que, si Le Bonheur de l’étude et les Avantages de l’enseignement mutuel ressemblent beaucoup à du Delille
Avec quel aveuglement on se laisse d’abord attirer par des plaisanteries, par des caresses, par des jeux tout à fait insignifiants, dont rougit plus tard la raison en s’éveillant !
Mais, en dehors de cette sphère plus ou moins régulière et plus ou moins morale de la diplomatie, il y a la sphère des passions, des cours, des républiques, des cabinets, des conquérants ; sphère où se meut une diplomatie plus ou moins intéressée, égoïste, ambitieuse, immorale, quelquefois perverse, qui laisse un libre jeu aux diplomates, selon que leurs caractères, leurs pensées, leurs vues, se proposent des succès plus légitimes ou plus illégitimes, par des moyens plus consciencieux ou plus coupables.
« À la vue soudaine d’armes inconnues, ils se troublent et s’effrayent ; mais Herminie les salue, les rassure, découvre ses beaux yeux et sa blonde chevelure : Heureux bergers, leur dit-elle, continuez vos jeux et vos ouvrages ; ces armes ne sont point destinées à troubler vos travaux ni vos chants.
Il me répétait sans cesse, en me tâtant le pouls, car il s’entendait un peu en médecine, qu’il lui semblait que je ne serais jamais en assez bonne santé pour m’entendre jouer de la flûte ; et, quand mon pouls ne répondait pas à ses désirs, il me quittait en versant des larmes ; si bien qu’un jour, désespéré de son chagrin, je priai une de mes sœurs de m’apporter ma flûte, persuadé que, le jeu de cet instrument étant peu fatigant, je n’en serais pas plus malade.
On parla du Chaos 6, et Goethe loua comme excellentes les considérations sur le jeu que renferme le dernier numéro.
« — Salut, dit Cuchullin, enfants des vallons, et vous chasseurs du cerf timide : d’autres jeux se préparent ; ils sont sérieux ; ils sont terribles comme ce flot menaçant qui roule sur la côte.