Le comte de Murray, ce frère de la reine qu’elle avait éloigné si imprudemment pour se livrer à l’ascendant de Rizzio, fut consulté et reçut avec mesure les demi-confidences des conjurés ; trop honnête homme pour tremper, par son consentement, dans un assassinat, il donna son approbation ou du moins son silence à l’entreprise de délivrance de l’Écosse ; il promit de revenir à Holyrood, à l’appel des seigneurs, et de reprendre sous le roi les rênes du gouvernement, dans l’intérêt de l’héritier du trône, que Marie Stuart portait déjà dans son sein.
Babington avait passé sur le continent, il était à Paris l’intermédiaire des correspondances que la reine entretenait avec la France, l’Espagne, dans l’intérêt de sa délivrance et de sa restauration.
Elle ne sera plus épique ; l’homme a trop vécu, trop réfléchi pour se laisser amuser, intéresser par les longs écrits de l’épopée, et l’expérience a détruit sa foi aux merveilles dont le poème épique enchantait sa crédulité ; elle ne sera plus dramatique ; parce que la scène de la vie réelle a, dans nos temps de liberté et d’action politique, un intérêt plus pressant, plus réel et plus intime que la scène du théâtre ; parce que les classes élevées de la société ne vont plus au théâtre pour être émues, mais pour juger ; parce que la société est devenue critique de naïve qu’elle était.
On suit, avec un intérêt respectueux, sinon affectueux, ce front sévère, opiniâtre, assiégé de doutes, d’ambitions, de pensées nocturnes qui le battent de leurs ailes.
On voit poindre, en effet, un âge où l’homme n’attachera plus beaucoup d’intérêt à son passé.
Etant en commerce d’amitié constant avec le comité allemand dont elle s’honore de servir les intérêts, la bonne Revue wagnérienne franco-germanique (on s’abonne à Paris et aussi à Bayreuth, Opernstrasse, n°178) vous donnera toutes les Indications nécessaires concernant non seulement les représentations, mais sur le voyage, la nourriture, le logement, etc., et vous servira d’intermédiaire en conscience. — Célérité et discrétion.
— A l’Eden-Théâtre, la saison des concerts a cruellement souffert de la préparation de la saison théâtrale ; et tout l’intérêt pour les wagnéristes, qui voient dans une exécution enfin complète de Manfred un événement wagnérien, s’est porté au Châtelet.
C’était là l’intérêt, c’était là le roman.
On croyait notre force morale intacte ; on comptait sur nous ; on n’avait pas oublié ce que nous avions fait en d’autres temps ; on souhaitait notre intervention, parce qu’elle eût été favorable aux intérêts de la liberté, de la tolérance et de la justice. […] Maintenant que le peuple est le maître, il y a des flatteurs du peuple comme il y avait autrefois des flatteurs du roi ; les uns et les autres ont le même souci des intérêts du souverain, et le même amour du bien public. […] Je ne sais si les premières phrases de ce beau livre anonyme qui s’appelle le Règlement sur le service intérieur ont été rédigées par lui ; elles furent sans doute écrites sous sa dictée ; elles lui ressemblent : « Si l’intérêt du service demande que la discipline soit ferme, il y eut en même temps qu’elle soit paternelle. […] Regardez-les passer dans la rue, ils vont « à leurs affaires », uniquement occupés de leurs intérêts personnels, insoucieux d’autrui.
On peut considérer le corps comme n’existant que dans l’intérêt d’une partie ; et cependant, chaque partie ne peut être interprétée que comme une fonction du Tout. […] Sans m’attarder à cette explication, je veux me borner à une observation accessoire de Nietzsche qui n’est pas sans intérêt : à savoir que de l’apparition de Socrate date la décadence de la tragédie, parce que l’homme théorique, l’homme scientifique a détruit la vraie musique, celle en laquelle se perpétue le mythe et qui exprime l’essence des choses. […] Quand on n’est pas riche, il faut être assez fier pour porter sa misère… La sympathie que Brahms, çà et là, peut nous inspirer en dehors de tout intérêt de parti ou de toute incompréhension de parti, a été longtemps une énigme pour moi, jusqu’au jour où j’ai découvert, presque par hasard, qu’il ne produit d’effet que sur un certain type d’hommes. […] Ses paradoxales contradictions ne sont pas toutefois sans offrir un vif intérêt.
LVI Le sort de l’orateur, comme Démosthène ou Mirabeau, les deux plus dignes de ce nom, est plus séduisant que le sort du philosophe ou du poète ; l’orateur participe à la fois de la gloire de l’écrivain et de la puissance des masses sur lesquelles et par lesquelles il agit : c’est le philosophe roi, s’il est philosophe ; mais son arme terrible, le peuple, se brise entre ses mains, le blesse et le tue lui-même ; et puis ce qu’il fait, ce qu’il dit, ce qu’il remue dans l’humanité, passions, principes, intérêts passagers, tout cela n’est pas durable, n’est pas éternel de sa nature.