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1930. (1840) Kant et sa philosophie. Revue des Deux Mondes

Klopstock, homme de province, simple et grave, chrétien et Allemand au xviiie  siècle, trouva dans son âme des chants inspirés qui, d’un bout de l’Allemagne à l’autre, furent accueillis comme l’aurore d’une poésie vraiment nationale.

1931. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — I. Faculté des arts. Premier cours d’études. » pp. 453-488

Presque tous ces écrivains sont peut-être sans conséquence entre les mains d’un homme fait ; mais je demande si l’on parle de bonne foi lorsqu’on assure que la langue de ces auteurs, difficiles pour le style, profonds pour les choses et souvent dangereux pour les mœurs, peut être la première étude de la jeunesse ; si l’on souffrira sous des yeux innocents et purs les leçons de Plaute, dont je n’ai point parlé ; celles de Térence que je me rappelle en ce moment, Térence, dont l’élégance et la vérité sont au-dessus de tout éloge, mais dont les peintures n’en sont que plus séduisantes ; les leçons d’athéisme de Lucrèce : j’aimerais encore mieux qu’on exposât les élèves à se corrompre le goût dans le dur, sec et boursouflé Sénèque le tragique, à qui je devais cette petite égratignure pour l’ennui qu’il m’a causé, et à qui j’en demande pardon pour quelques belles scènes qu’il a inspirées à notre Racine.

1932. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Robert » pp. 222-249

Je suis inspiré par le souffle divin de l’artiste, agnosco veteris… etc. ; c’est un mot qui réveille en moi une grande pensée.

1933. (1868) Curiosités esthétiques « I. Salon de 1845 » pp. 1-76

Boulanger peint convenablement (voyez ses portraits) ; mais où diable a-t-il pris son brevet de peintre d’histoire et d’artiste inspiré ?

1934. (1739) Vie de Molière

Les satires de Despréaux coûtèrent aussi la vie à l’abbé Cassaigne ; triste effet d’une liberté plus dangereuse qu’utile, et qui flatte plus la malignité humaine, qu’elle n’inspire le bon goût.

1935. (1730) Des Tropes ou des Diférens sens dans lesquels on peut prendre un même mot dans une même langue. Traité des tropes pp. 1-286

On ne doit donc se servir de tropes que lorsqu’ils se présentent naturèlement à l’esprit ; qu’ils sont tirés du sujet ; que les idées accessoires les font naitre ; ou que les bienséances les inspirent : ils plaisent alors, mais il ne faut point les aler chercher dans la vue de plaire. […] cette maison est bien riante, c’est-à-dire, elle inspire de la gaieté come les persones qui rient. […] Ce n’est que pour inspirer le gout de cette propriété des mots, que je fais ici cette remarque.

1936. (1915) Les idées et les hommes. Deuxième série pp. -341

Édouard Schuré secouerait notre chagrin ; car il écrit : « Nous sommes tous des inspirés, d’une certaine manière et dans une certaine mesure… » Tous ! […] … « Seulement, nous n’en savons rien. » Et ainsi tout se passe comme si nous n’étions pas des inspirés. […] Faute de génie, ou d’héroïsme, ou de « voyance », ou de sainteté, comment donc, nous, à peine inspirés, attraperons-nous la vérité primordiale ? […] » Celtil est un garçon fougueux, et qui se fâche, et qui se vante sans délicatesse de l’intérêt qu’il a su inspirer à Hédonia Tarquinia. […] Tous les chants que pouvait inspirer le simple amour, on venait de les chanter.

1937. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Delille »

La plupart des ouvrages publiés par lui à partir de 1800 avaient été composés ou du moins commencés longtemps auparavant ; il les avait lus par fragments à l’Académie, au Collège de France, dans les salons ; c’était l’esprit de ce monde brillant qui les avait inspirés et caressés à leur naissance ; c’est le même esprit de ce monde recommençant, et enfin rallié après les orages, qui les accueillit, lors de leur publication, avec un enthousiasme auquel les sentiments politiques rendaient, il est vrai, plus de vie et une nouvelle jeunesse.

1938. (1875) Premiers lundis. Tome III « Du point de départ et des origines de la langue et de la littérature française »

Quand on commence, comme les Bénédictins, à Pythéas, le navigateur grec de Marseille, antérieur de 400 ans environ à Jésus-Christ, qui se dirigea au Nord à la recherche de la mystérieuse Thulé, et qui racontait tant de choses et si merveilleuses, qu’il passa en son temps pour menteur, comme Marco Polo dans le sien, et qu’on lui appliquait déjà le proverbe : A beau mentir, qui vient de loin ; quand on s’arrête à montrer les premiers établissements des Romains dans le midi de la Gaule, qu’on énumère les nombreux rhéteurs et grammairiens latins que produisit cette contrée, dès lors si prompte au beau langage : qu’on n’omet ni Marc-Antoine Gniphon, qui tint école à Rome, l’un des maîtres de César, et qui eut Cicéron pour auditeur ; — ni Valère Caton, le grammairien et le poète, que les Romains, novices encore à l’harmonie, avaient surnommé la Sirène latine, pour son talent de lire les poètes et de les former, qui faisait lui-même d’assez beaux vers, assez énergiques et touchants (il avait été dépossédé de son champ par les vétérans, cela l’inspira), et qu’a imité Virgile ; — quand on est heureux de rencontrer sur son chemin le grand comédien honnête homme Roscius, sous prétexte qu’il naquit dans la Narbonnaise ; — quand on embrasse ce cadre et qu’on tient à le remplir en détail, on écrit tout simplement un livre intéressant qui comprend une riche province de la culture latine, une province entièrement romaine depuis César.

1939. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre II. La vie de salon. »

Comme on s’est pris sans s’aimer, on se sépare sans se haïr, et l’on retire au moins du faible goût qu’on s’est inspiré l’avantage d’être toujours prêts à s’obliger249. » — D’ailleurs les apparences sont gardées ; un étranger non averti n’y démêlerait rien de suspect. « Il faut, dit Horace Walpole250, une curiosité extrême ou une très grande habitude pour découvrir ici la moindre liaison entre les deux sexes.

1940. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLe entretien. Littérature villageoise. Apparition d’un poème épique en Provence » pp. 233-312

car la cueillette veut et inspire les chants. — Beaux sont les vers à soie quand ils s’endorment de leur troisième somme ; les mûriers sont pleins de jeunes filles que le beau temps rend alertes et gaies, telles qu’un essaim de blondes abeilles qui dérobent leur miel aux romarins des champs pierreux.

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