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1159. (1868) Curiosités esthétiques « I. Salon de 1845 » pp. 1-76

. — Nous ne connaissons, à Paris, que deux hommes qui dessinent aussi bien que M.  […] Haussoullier serait-il de ces hommes qui en savent trop long sur leur art ? […] Planet un des hommes qui font honneur à M.  […] Ç’a été un des hommes les plus justement heureux du mouvement rénovateur. […] Ingres, le seul homme en France qui fasse vraiment des portraits

1160. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « De la dernière séance de l’Académie des sciences morales et politiques, et du discours de M. Mignet. » pp. 291-307

Mignet, qui a décrit en termes heureux le talent de l’homme, avait voulu traiter du philosophe un peu à fond et sans précautions fausses, il aurait insisté sur ces pages dont l’accent pénètre et doit trouver grâce auprès de tous. […] Ces hommes que de loin on se figure si unis ne l’étaient pas autant qu’on le pense. […] Jouffroy et sans lequel on ne peut saisir son caractère distinctif entre les hommes de la même école ? […] Mignet, qui est resté, de tout temps, homme de lettres, et qui a fait une honorable exception) elle s’est empressée d’abandonner les lettres mêmes, la philosophie, la pensée, pour occuper les premiers postes de l’État, que tous n’étaient pas également aptes à remplir. […] Homme de cœur et d’une grande bonté morale, il était supérieur lorsque, triomphant de ses airs d’aristocratie intellectuelle et de ses assertions absolues auxquelles il s’abandonnait quelquefois, il retrouvait l’onction.

1161. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Bossuet. Lettres sur Bossuet à un homme d’État, par M. Poujoulat, 1854. — Portrait de Bossuet, par M. de Lamartine, dans Le Civilisateur, 1854. — I. » pp. 180-197

Poujoulat, dans une suite de Lettres adressées à un homme politique étranger, s’attache à montrer que Bossuet n’est pas seulement grand dans les ouvrages célèbres qu’on lit ordinairement de lui, mais qu’il est le même homme et le même génie dans toute l’habitude de sa pensée et dans l’ensemble de ses productions. […] Ce sera là une base solide et définitive à l’étude et à l’admiration du grand homme. […] On eût dit qu’il respectait d’avance lui-même l’autorité future de son nom, de son ministère, et qu’il ne voulait pas qu’il y eût une tache humaine à essuyer sur l’homme de Dieu quand il entrerait de plain-pied du siècle dans le tabernacle. […] Il n’est que l’homme du Très-Haut en ces moments. […] Sa bouche s’ouvrait largement entre des lèvres fines ; ses lèvres frémissaient souvent sans parler comme sous le vent d’une parole intérieure que la modestie réprimait devant les hommes plus âgés.

1162. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sylvain Bailly. — I. » pp. 343-360

La rencontre qu’il fit de l’abbé de La Caille dans une société le rendit élève de ce savant homme en astronomie. […] Bailly, qui sentit le bonheur de cet à-propos et qui en profita, n’y donna d’ailleurs qu’avec grâce, légèreté, et en homme tout à fait d’esprit. […] La maison qu’on a habitée était si belle, les hommes si bons, les amis si sûrs, les femmes si sincères et si touchantes ! […] Voilà le véritable âge d’or ; chaque homme a eu le sien. […] Les hommes, en se multipliant ainsi, se sont rapprochés ; la guerre est née de leur rencontre, et la destruction a suppléé bientôt l’usage incommode des colonies.

1163. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La comtesse d’Albany par M. Saint-René Taillandier. »

Bonstetten en parle assez bien : « Le Prétendant était un grand homme, maigre, bon et causant. Ilme témoignait de l’amitié parce que j’étais à peu près le seul homme, reçu chez lui, qui entendît bien l’anglais et le parlât au besoin. […] Chateaubriand, parlant de cette passion du vin où il se noyait, ajoute : « Passion ignoble, mais avec laquelle du moins il rendait aux hommes oubli pour oubli. » Passe pour le reste des hommes ! […] Le carrosse fut donc escorté par quelques hommes à cheval, et, ce qui était plus sûr, Alfieri et M.  […] Il fut de ceux du moins qui la retrempèrent et la refirent la langue des hommes libres.

1164. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre I. La lutte philosophique »

Vauvenargues n’est pas un moraliste détaché qui observe les hommes pour les peindre. […] Agir est la fin de l’homme, et le prix de bien agir est donné par l’estime des hommes et de la postérité. […] Le Président Hénault, homme de confiance de la dévote reine, ménageait les philosophes sans les aimer, et ils le ménageaient en s’en défiant. […] Il n’opère que sur les idées, quelles qu’elles soient, et de quelque façon qu’elles aient pénétré dans l’esprit de l’homme. […] J’ai parlé de l’Ami des hommes, qui avait voué un culte à Quesnay.

1165. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre onzième. »

Elle pouvait croire, sans illusion, qu’aucune société humaine n’en avait su plus qu’elle sur l’homme. […] Malgré son envie, il n’a pas pu être un bon courtisan, ni, malgré ses engagements, un homme de parti. […] La Rochefoucauld n’a pas voulu confesser qu’il n’était pas né avec la décision des hommes d’action, mais le secret lui en échappe dans ce qu’il a gardé de rancune aux passions de ces hommes, pour ne les avoir pas éprouvées lui-même, et pour n’avoir pu les gouverner ni les dominer chez eux. […] Il admirera la vérité cherchée avec l’âpre sagacité d’un homme d’esprit qui a été dupe, avec l’ardeur d’un honnête homme qui se venge de ses passions par sa raison. […] Seulement, le contradicteur de Pascal est un homme de génie, c’est Voltaire.

1166. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre V. Premiers aphorismes de Jésus. — Ses idées d’un Dieu Père et d’une religion pure  Premiers disciples. »

La coutume juive exigeait que l’homme voué aux travaux intellectuels apprît un état. […] Le fou côtoie ici l’homme inspiré ; seulement le fou ne réussit jamais. […] Pourquoi des intermédiaires entre l’homme et son Père ? […] L’inattention des hommes veut du temps pour être forcée. […] Des hommes d’une médiocre moralité ont écrit de fort bonnes maximes.

1167. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Franklin. — II. (Suite.) » pp. 149-166

C’est seulement ainsi qu’on sentira combien diffèrent ces deux hommes et les deux races qu’ils représentent. […] Le savant, chez Franklin, se souvenait toujours de l’homme de main et d’industrie, et de l’ouvrier. […] Il est impossible d’imaginer le degré auquel peut être porté dans mille ans le pouvoir de l’homme sur la matière. […] — Aucun pouvoir, si grand qu’il soit, ne peut forcer les hommes à changer leurs opinions. […] L’homme de la vieille Angleterre en lui n’existe plus.

1168. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Jean-Baptiste Rousseau, et Joseph Saurin. » pp. 28-46

Voilà Rousseau comme poëte ; le voici comme homme. […] Il n’avoit aucune connoissance des affaires, ni presque des hommes. […] Un homme de lettres, confiné à Bruxelles, leur sembla plus à plaindre que Lamotte, aveugle & malade, mais vivant à Paris. […] L’accusateur est un homme qui devoit être instruit de cette affaire, un homme qui étoit un des plus maltraités dans ces couplets, & que le remors semble aujourd’hui forcer à justifier un innocent, en faisant connoître les coupables. […] Comment trois hommes, ajoute-t-on, de profession & de goûts différens, trois hommes qu’on sçait avoir été brouillés depuis, & qui ne se sont jamais rien reproché l’un à l’autre qui fut relatif aux couplets, auroient-ils projetté, exécuté, conduit une manœuvre infâme, aussi difficile & aussi réfléchie.

1169. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XIV. L’auteur de Robert Emmet »

Je connais un homme du talent le plus pénétrant et le plus robuste qui, de désespoir, y a renoncé. […] Cette femme, qui n’était pas un bas-bleu, quoiqu’elle ait écrit, cette femme qui heureusement pour elle n’était qu’une femme et non pas un homme, comme le disaient les hommes, lesquels en disant cette sottise, croyaient lui faire un compliment, et à eux aussi, cette vraie femme de Mme de Staël, d’un cœur si passionné et si sincère et d’une sagacité si enflammée, est morte sans avoir révélé tout ce qu’elle avait, sans doute, vu dans l’âme et dans l’esprit de lord Byron. […] Elle ne conçoit rien de mieux que Villemain sur Byron, Villemain qui a fait de l’épithète d’homme de goût qu’on lui a tant donnée, une injure ! […] Villemain, cette absence d’âme, pour juger l’âme la plus orageuse qui ait jamais secoué un homme ! […] il fallait deviner Byron, ou du moins étudier l’homme sur l’homme, l’aller chercher sous ses œuvres mêmes et ne pas poursuivre son image dans des miroirs plus ou moins tremblants, plus ou moins infidèles où son spectre décomposé oscille toujours !

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