Le caractère de notre nature tempérée, c’est une vitalité persistante, mais dénuée de grandeur et de beauté. […] N’est-ce pas une loi générale dans la nature organique que la vigueur, la force, la grandeur des proportions individuelles soit pour l’espèce elle-même un signe de vitalité, de jeunesse, de progrès, d’exubérance expansive ; tandis que l’exiguïté de ces mêmes proportions, la perfection microscopique des organes, le même dessin exécuté avec moins de matière témoigne de leur période de dégénérescence ?
À l’arrivée dans l’Hellespont et devant le Bosphore, il a pourtant des accents et quelques traits qui peignent bien l’impression de grandeur et d’éblouissement qu’il reçoit.
Ce conte ou cette légende transmise par les matrones du temps a paru depuis aux panégyristes du président un présage de sa grandeur.
Là est la grandeur et quelque chose qui vaut mieux qu’une sensibilité vulgaire et apparente.
— Encore une fois, Bossuet ressort de cette lecture et de l’épreuve suprême de ces intimes documents avec des traces de faiblesse sans doute et d’infirmité humaine ; je ne sais si ceux qui se dressent dans l’esprit d’illustres statues qui ressemblent trop souvent à des idoles, trouveront qu’il ait grandi à leurs yeux ; mais cet homme, qui a eu tant de grandeur dans le talent, s’y montre avec bien de la bonté morale et de la piété vraie dans le cœur ; que faut-il davantage ?
Quand ce sont les pouvoirs publics, quand c’est l’État qui prend à cet égard l’initiative, cela s’appelle protection, et cette protection favorisée d’heureuses rencontres et entourée de hautes lumières, a pris, à de certaines époques, un caractère d’immortelle grandeur.
Comme on est touché de voir Napoléon demeuré à jamais reconnaissant envers Dugommier, le premier général digne de ce nom qu’il ait rencontré, et qui ait deviné son prochain essor et sa grandeur !
« Je ne connais aucun livre plus riche en leçons que ces Mémoires ; par eux notre regard pénètre profondément dans les recoins les plus cachés de l’époque, et Mirabeau, ce miracle, devient un être naturel ; mais le héros ne perd rien cependant de sa grandeur.
Le progrès, la grandeur et la décadence se suivent de près et sont d’ordinaire renfermés dans le cercle de trois générations.
. — Mêlant des idées mystiques et des pensées de l’ordre providentiel à ses observations d’homme politique, il voyait, l’année suivante (1812) et lors de la gigantesque expédition entreprise pour refouler la Russie, il voyait, disait-il, dans « cette réunion monstrueuse » de toutes les puissances de l’Europe entraînées malgré elles dans une sphère d’attraction irrésistible et marchant en contradiction avec leurs propres intérêts à une guerre où elles n’avaient rien tant à redouter que le triomphe, « un caractère d’immoralité et de superbe, qui semblait appeler cette puissance vengeresse nommée par les Grecs du nom de Némésis » et dont le spectre apparaît, par intervalles, dans l’histoire comme le ministre des « jugements divins. » Il lisait après l’événement, dans l’excès même des instruments et des forces déployées, une cause finale providentielle en vue d’un résultat désiré et prévu : car telle grandeur d’élévation, telle profondeur de ruine.
mais Eugénie surtout l’a séduit, l’a enlevé, pauvre savant solitaire, comme ces nobles figures idéales, ces apparitions de vierges et de saintes qui se révélaient dans une vision manifeste à leurs fervents serviteurs ; il l’a aimée, il l’a adorée, il a poursuivi avec une passion obstinée et persévérante les moindres vestiges, les moindres reliques qu’elle avait laissées d’elle : il les a arrachées aux jaloux, aux indifférents, aux timides ; il a copié et recopié de sa main religieusement, comme si c’étaient d’antiques manuscrits, ces pages rapides, décousues, envolées au hasard, parfois illisibles, et qui n’étaient pas faites pour l’impression, il les a rendues nettes et claires pour tous : le jour l’a souvent surpris près de sa lampe, appliqué qu’il était à cette tâche de dévouement et de tendresse pour une personne qu’il n’a jamais vue ; et si l’on oublie aujourd’hui son nom, si quand on couronne publiquement sa sainte44, il n’est pas même remercié ni mentionné, il ne s’en étonne pas, il ne s’en plaint pas, car il est de ceux qui croient à l’invisible, et il sait que les meilleurs de cet âge de foi dont il a pénétré les grandeurs mystiques et les ravissements n’ont pas légué leur nom et ont enterré leur peine : heureux d’espérer habiter un jour dans la gloire immense et d’être un des innombrables yeux de cet aigle mystique dont Dante a parlé !