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2983. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre X, Prométhée enchaîné »

Lucrèce, trois siècles après, ne peindra pas sous des couleurs plus lugubres, l’enfance infirme du genre humain.

2984. (1908) Esquisses et souvenirs pp. 7-341

  En écrivant ses polémiques, Becque s’exprime toujours dans l’amertume de son âme, malgré la certitude qu’il pouvait avoir d’être le premier de son temps dans le genre littéraire qui lui était échu. […] Je vous le dis, les genres existent. […] Ses feuilles sont belles et ses fleurettes blanches ; ses tubercules ressemblent à des pommes de terre allongées, dans le genre du topinambour.

2985. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins » pp. 185-304

Mais il y a une plus haute critique qui touche à la morale et qui est, pour ainsi dire, la conscience du genre humain ; c’est celle qui s’attache à l’histoire et qui, au lieu d’être une grave controverse de mots, est une sévère correction de principes.

2986. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIIIe entretien. Balzac et ses œuvres (3e partie) » pp. 433-527

Vous comprendrez soudain ce genre de perfection, lorsque vous saurez qu’en s’unissant à l’avant-bras les éblouissants trésors qui m’avaient fasciné paraissaient ne devoir former aucun pli.

2987. (1879) À propos de « l’Assommoir »

Zola, qui a fait triompher dans le roman le genre qu’il a nommé naturalisme et qui le fera sans doute triompher au théâtre.

2988. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1875 » pp. 172-248

Il s’accroche alors à une bossue, qui avait un génie dans un genre : la composition des roses artificielles.

2989. (1925) Feux tournants. Nouveaux portraits contemporains

À lire Vingtième Siècle, on s’aperçoit évidemment qu’il rejette l’idée de l’évolution des genres, qu’il ne donne pas à la tradition littéraire la place que lui accordait Brunetière et qu’il n’admet l’art que s’il comporte une originalité. […] Le romancier écrit mieux que le critique, il a même de la vivacité, c’est aussi le genre qui le veut.

2990. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [1] Rapport pp. -218

Certains grands auteurs comiques ont créé tel ou tel personnage pareil à telle ou telle personne de la réalité, d’autres ont conçu des types d’après des idées ; Molière, seul, sans que jamais dans son œuvre on puisse surprendre le point où l’individu devient genre, ou bien le genre individu, invente des êtres pareils à la fois à un seul être et à tous ses congénères ; et lorsqu’il semble se complaire à quelque détail d’originalité, il fait émaner, d’un tic, une ressemblance universelle. […] Je m’attarderai le moins possible à la question de savoir si, comme l’affirma Alfred de Vigny en 1837, ses compositions poétiques devancèrent en France « toutes celles de ce genre dans lesquelles une pensée philosophique est mise en scène sous une forme épique et dramatique ». […] Devant un auditoire choisi, composé de colonels en retraite, traducteurs d’Horace, de diplomates ensevelis dans d’opulentes redingotes pareilles à des linceuls, de professeurs tournant le petit vers, de philosophes éclectiques, intimement liés avec Dieu, et de bas-bleus quinquagénaires rêvant tout bas, soit l’œillet de Clémence Isaure, soit l’opprobre d’un prix de vertu ; un jeune homme pâle, amaigri et se boutonnant avec désespoir, comme s’il eût collectionné dans sa poitrine tous les renards de Lacédémone, s’avançait hagard, s’adossait à la cheminée, et commençait d’une voix caverneuse la lecture d’un long poème où il était prouvé que le Ciel est une patrie et la terre un lieu d’exil, le tout en vers de douze ou quinze pieds ; ou bien encore, quelque vieillard chargé de crimes, usurier peut-être à ses heures, en tout cas ayant pignon sur rue, femme et maîtresse en ville, chantait les joies de la mansarde, les vingt ans, la misère heureuse, l’amour pur, le bouquet de violettes, le travail, Babel, Lisette, Frétillon, et, finalement, tutoyait le bon Dieu et lui tapait sur le ventre dans des couplets genre Béranger.

2991. (1898) Ceux qu’on lit : 1896 pp. 3-361

Dans un de ses discours prononcé à l’occasion du départ de jeunes artistes pour le palais Médicis, je trouve ces pages utiles à méditer pour ceux qui veulent être renseignés sur le rôle de l’École à Rome et sur le genre d’influence qu’elle exerce sur l’esprit des lauréats qui y sont envoyés : « … Être soi-même, voilà certainement l’idée dont chacun de vous est occupé ; et rien n’est plus juste. […] G. d’Annunzio appartient à un genre qui, heureusement, touche à sa fin, car la tristesse et le désespoir ne sont pas tout ce qu’on rencontre dans ce bas monde ; cette désespérance sans cause est un mal, je dirai une attitude de la jeunesse d’aujourd’hui qui sera, je l’espère, bientôt celle d’hier. […] Mon goût pour ce genre de critique, qui rend d’ailleurs celle-ci moins aisée que ne l’affirme un vers célèbre, faussement attribué à Boileau, va jusqu’à me faire trouver excellente la coutume des juges anglais, s’excusant auprès des prévenus déclarés coupables de la nécessité où ils sont de les faire pendre, mais les faisant pendre tout de même.

2992. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre I. Les personnages »

Vos orateurs prouveront surabondamment vos droits. » Le courtisan est donc avocat : faire arme de tout, être toujours prêt sur le pour et le contre, fabriquer à l’instant et de toutes pièces un système de preuves, c’est la perfection du genre.

2993. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vernet » pp. 130-167

C’est l’abbé De Gua De Malves ; c’est un profond géomètre, témoin son traité des courbes du troisième et quatrième genre, et sa solution, ou plutôt démonstration de la règle de Descartes sur les signes d’une équation.

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