En effet, cette manière d’écrire l’histoire d’une époque, en la tournant autour d’un livre considérable ou d’une œuvre justement exhumée, nous semble plus intéressante, plus concentrée et plus vivante que l’histoire qui se déploie d’elle-même, dans son ordre chronologique et dans le mouvement général de ses événements.
Alors on ne louait pas l’humanité d’un général qui avait été cruel, le désintéressement d’un magistrat qui avait vendu les lois : tout était simple et vrai.
Beaucoup des personnages du drame se transforment ainsi, à la minute où leur transformation amènera quelque coup de théâtre souvent contradictoire d’ailleurs au plan général de l’œuvre. […] D’où est issu ce sentiment presque général ? […] La question, du reste, est simple, facilement soluble : il est bien certain que jamais le poète, en sa générale conception des hommes et des choses, ne doit condescendre au quotidien du tohu-bohu politique. […] — de les entendre, ces maîtres encouraient une indifférence presque générale ; et d’eux s’écarta le peuple, dont ils ne voulaient point. […] Plaçons-nous à un point de vue plus général.
Il est fâcheux qu’une pierre me casse la tête, qu’un cerveau mal fait rende un enfant stupide, qu’un sang trop bouillant développe en tel homme des inclinations mauvaises ; mais le monde avec ses imperfections et avec ses lois générales est plus beau que le monde sans ses imperfections et sans ses lois générales. […] La plupart de ses fripons se trouvent à la fin riches, titrés, puissants, députés, procureurs généraux, préfets, comtes. […] Son travail est de fixer le sens des mots généraux ; son œuvre est d’établir l’ordre des idées générales ; son mérite est de disserter par-delà des vérités locales, en deçà des vérités métaphysiques ; son nom est la raison oratoire, et sa gloire est de composer de beaux discours. […] Sophocle fut athlète, général, citoyen heureux et honoré au plus beau temps de la florissante Athènes. […] « Le démérite général de tous les vivants est la véritable cause de la destruction du monde, comme le mérite général de tous les vivants est la véritable cause de la reconstruction du monde63 ».
L’abbé Glouvet se tenait chez la générale, dans le salon réservé aux dames patronnesses et aux amis intimes. […] Le général était dans le comptoir. […] Le général veut qu’on vende ces bouquets plus cher que les autres. […] Le général prend des ciseaux et, avec des précautions infinies, travaille à la dépouiller. […] Seulement je vais jouer piano pour que la générale n’entende pas.
Il se prit d’un vif engoûment pour le général. […] Peut-être, en son for intérieur, éprouva-t-il une grosse déception, peut-être en voulut-il au général de sa déplorable insuffisance. […] Paul Déroulède affectionne aussi les vers-maximes, les vers que l’on peut détacher et qui expriment une vérité générale. […] Pour l’instant, M. d’Esparbès est, au sentiment général, le poète de l’Empire. […] L’auteur rend justice à l’héroïsme de nos troupes, comme à la sagacité des généraux allemands, et caractérise admirablement ce
Victor Hugo est né en 1802 : Ce siècle avait deux ans… Il était le fils d’un général de l’empire, le général comte Léopold-Sigisbert Hugo. […] Et vous voyez maintenant quel est le dessein général de son œuvre. […] Vigny pense que nous sommes malheureux ; malheureux, non par suite de tel accident particulier, mais malheureux d’une façon générale, par une nécessité de notre condition, parce que nous sommes des hommes. […] On savait qu’une bataille décisive serait livrée et, pour cette bataille Victor Hugo, en bon général d’armée qui ne remet rien au hasard, avait pris toutes ses précautions. […] C’était une sorte de vagabond pitoyable, avec une tête de faune, vicieuse, étrangement modelée et une attitude générale plus que bizarre.
Au retour de la première campagne d’Italie, à une représentation extraordinaire où l’on donnait Macbeth (avril 1798), le général y alla avec Mme Bonaparte, emmenant Ducis et Arnault : « Il croyait en arrivant, nous dit ce dernier, pendant le brouhaha qui précède les spectacles extraordinaires, échapper à l’attention publique. […] Les applaudissements redoublèrent dès qu’on l’aperçut lui-même à la porte de la loge ; mais ils devinrent plus vifs que jamais, quand, contraignant le bonhomme Ducis à prendre place sur le devant, il se tint modestement derrière ce patriarche de la littérature de l’époque, quoiqu’il y eut place aussi là pour lui. » Lorsque le général prépara l’expédition d’Egypte, Ducis fut l’un des premiers auxquels il pensa pour l’emmener avec son Institut de voyage et de conquête ; il voulait un poète au milieu de ses savants. Mais Arnault, que le général avait chargé de la négociation et qui échoua, nous fait remarquer que Ducis, « hardi par la pensée, n’était rien moins qu’aventureux dans les actions. » Nous le savons de reste.
« Êtes-vous bien sûr, d’abord, — dans votre jugement général, — de n’avoir pas obéi un peu trop à votre impression nerveuse ? […] Le général crucifié à Tunis en face de Spendius s’appelait Hannibal. […] Lebrun (de l’Académie), un homme juste, me disait l’autre jour à propos de vous : « Après tout, il sort de là un plus gros monsieur qu’auparavant. » Ce sera l’impression générale et définitive… » (Voir page 428. — Article sur le Père Lacordaire.)
En revanche, les Mélanges du prince de Ligne, arrangés et publiés par Mme de Staël, « une vraie crème fouettée », obtiennent un succès fou ; ils ont jusqu’à trois et quatre éditions de suite dans la même année (1809) : « Et toute cette gloire, remarque Sismondi, a un peu consolé le vieux général des malheurs de sa patrie. » C’était l’année de Wagram en effet, et ce succès disproportionné qu’on faisait à un livre léger s’explique très-bien par la générosité française, j’aime à le croire, et aussi par ce goût d’opposition naturel de tout temps à certains salons. […] Notre jugement sur quelques personnes historiques est différent, notre jugement sur les résultats actuels est peut-être différent encore ; mais j’avais la confiance d’en appeler avec vous aux idées générales… Dans un mois ou six semaines, je compte faire une course à Florence ; j’espère alors vous voir, j’espère encore vous trouver bonne pour moi, comme vous l’avez toujours été. […] Le goût des voyages lui avait passé ; il s’était attelé à cette longue et interminable entreprise de l’Histoire des Français, qu’il devait mener jusqu’au vingt-neuvième volume sans la finir ; il trouvait encore, à travers cela, le moyen de plaider pour une économie politique moins hâtive que celle qui a prévalu, pour une science moins avide de résultats généraux et de satisfactions théoriques et plus soucieuse des individus, plus compatissante pour les générations qui vivent et qu’on ne supprime pas en un clin d’œil.
En sortant du théâtre ou du concert, impossible de rentrer chez moi : il me fallait errer par les rues monotones, sous le regard des statues de généraux ou de héros grecs dégouttants de pluie, ou bien me réfugier à la Kneipe où j’étais toujours sûr de trouver quelques compatriotes attablés devant la bonne bière brune. […] Il serait superflu d’insister sur l’influence générale des ouvrages d’esthétique dans le pays de Hegel. […] De même encore, Hegel et Wagner sont tous deux extrêmement préoccupés de l’action de l’art dramatique sur le public : le premier, dans le parallèle qu’il établit entre la poésie dramatique chez les anciens et chez les modernes, a marqué, dans le drame ancien « le caractère général éleve du but que poursuivent les personnages » en opposition avec la passion personnelle qui « fait l’objet principal » du drame moderne ; ailleurs, il assigne à l’art, une mission nationale.