Il fut frappé de tout ce qu’il y trouva ; des images grandes & sublimes ; des idées neuves, hardies, effrayantes, & faites pour l’imagination Angloise ; des coups de lumière avec d’épaisses ténèbres, & des écarts de génie & de raison.
Consacrés par la vénération publique, ils frappent moins lorsqu’ils sont latinisés.
Une terre, une maison, un testament, une injure personnelle, & semblables causes particulières auxquelles nos avocats sont bornés, peuvent-elles agiter les puissances de l’ame, frapper l’imagination aussi fortement que l’ambition de Philippe, la trahison de Catilina & les fureurs d’Antoine, que le salut d’Athènes & de Rome ?
Quand leurs ouvrages ne prouveraient pas qu’ils ont eu des idées philosophiques, pourrait-on croire que ces grands hommes n’ont pas été frappés des abus qui se glissent partout, et qu’ils ne connaissaient pas le faible et le fort des affaires humaines ?
Ces exemples, dont ont sçait les circonstances plus distinctement, frapperont mieux que les exemples tirez des siecles passez ; et l’on croira facilement que ce qui est arrivé à nos poëtes, est arrivé aux poëtes de tous les temps.
Pélissier, c’est là tout mon livre ; il n’a vu que cela, cela seul l’a frappé, il ne parle que de cela, et il conclut en disant que mon ouvrage est destiné à « faire croire que le génie des grands écrivains se mesure à la diligence avec laquelle ils pourchassent les répétitions ou exterminent les auxiliaires ».
De tous ces articles, le meilleur, selon moi, c’est l’étude sur Lamennais, comme portrait, — frappé, mais flatté ; — et comme biographié, l’étude sur Pascal.
Il le frappe en le caressant, et le meilleur coup qu’il lui porte est encore, je crois, sa caresse.
L’orateur (car Tacite l’est dans ce moment) félicite Agricola de sa mort ; il n’a point vu les derniers crimes du tyran, il n’a point vu ces temps où Domitien, las de verser le sang goutte à goutte, frappa, pour ainsi dire, la république et Rome d’un seul coup, lorsque le sénat se vit entouré d’assassins, quand le tyran lui-même, spectateur des meurtres qu’il ordonnait, jouissait de la pâleur des mourants, et calculait, au milieu des bourreaux, les soupirs et les plaintes. « Tu as été heureux, lui dit-il ; mais ta fille et moi, qui nous consolera d’avoir perdu un père ?
Elle avait treize ans (1632) quand son oncle Montmorency fut immolé à Toulouse aux vengeances et à la politique du Cardinal ; cette jeune nièce, frappée dans sa fierté comme dans sa tendresse d’un coup si sensible, eût volontiers imité l’auguste veuve, et voué dès lors son deuil à la perpétuité monastique. […] Elle avait ses ennemis, ses envieux ; des mots blessants ou même insultants lui arrivaient ; elle souffrait tout, et elle disait à Dieu : Frappe encore ! […] Voilà donc Mme de Longueville partie pour ce grand voyage de l’Éternité d’où l’on ne revient jamais… Des morts de cette nature des personnes qui tiennent un grand rang parmi le monde, et surtout lorsque nous y avons quelque rapport, nous frappent dans le moment ; mais l’impression s’en efface bientôt, et nous ne tâchons pas même d’ordinaire à la retenir.
Chateaubriand, attaché alors à l’ambassade de Rome, venait d’arriver à Florence au moment où Alfieri rendait le dernier soupir ; il le vit coucher au cercueil, il lut les deux inscriptions funéraires, il fut touché de cet immense amour, de ce dernier rendez-vous donné au sein de la mort ; ces images devaient frapper l’auteur du Génie du Christianisme, et ce qu’elles avaient d’un peu théâtral n’était pas pour lui déplaire. […] … Quant à l’homme qui tombe aujourd’hui, j’ai publié quatorze volumes sous son règne, presque tous avec le but de combattre son système et sa politique, et sans avoir à me reprocher ni une flatterie, ni même un mot de louange, bien que conforme à la vérité ; mais au moment d’une chute si effrayante, d’un malheur sans exemple dans l’univers, je ne puis plus être frappé que de ses grandes qualités. […] On sait que cette noble personne, dont l’influence fut si vive et si douce dans le monde des Joubert, des Ballanche, des Chateaubriand, se sentant frappée d’un mal sans remède, était allée demander au ciel de l’Italie l’apaisement de ses souffrances.