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16. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre viii »

Nous avons le droit de parler de saints français et de tradition catholique française, car la grâce ne détruit pas la nature, mais simplement la perfectionne en gardant ce qu’il y avait de bon dans l’individualité. […] (Paroles françaises prononcées à l’oratoire du Louvre.)‌ […] Mais, au contraire, notre victoire faisant suite au parjure des socialistes allemands vis-à-vis de leurs coreligionnaires français vient dégager ceux-ci et les rapproche de la tradition socialiste française.‌ […] Pas un chrétien français ne peut concevoir le vieux Dieu allemand. […] L’idée d’une organisation du travail dans le monde, qui favoriserait les ouvriers français, qui donnerait aux ouvriers des autres nations des contremaîtres et des ingénieurs français, est aussi contraire à la pensée de nos socialistes que le régime capitaliste.‌

17. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre X »

Si beaucoup de mots latins n’ont pas gardé en français leur sens originaire, bien des mots du vieux français n’ont plus exactement en français moderne leur signification ancienne. […] Déjà il n’est pas très rare de rencontrer une phrase qui se croit française et dont plus de la moitié des mots ne sont pas français. […] Il n’y a plus de k en français. […] Emile Deschanel, les Déformations de la langue française (1898). […] Scopa a donné en vieux français escouve, écouve, dont il est resté écouvillon.

18. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre IX »

Finalement groom est un mot français emprunté par l’anglais. […] — Les Français appelaient Fond de baie un littoral canadien. […] Cette forme également usitée en français s’écrirait yaque. […] Il n’y a pas de sh en français. […] On se sert plus communément du mot français lisse.

19. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire de la littérature française à l’étranger pendant le xviiie  siècle, par M. A. Sayous » pp. 130-145

Beaucoup d’écrivains, d’auteurs de profession ou d’amateurs ont écrit en français hors de France, sans être Français eux-mêmes ou en étant des Français exilés, émigrés : c’est de cette vaste littérature de banlieue que M.  […] Enfin, il faut bien en convenir, il y a des étrangers qui écrivent en français du même droit que nous et sans être Français, tout simplement parce que c’est leur langue propre et maternelle. L’Empire français ne comprend pas exactement et rigoureusement tous les pays de langue française ; il y a des bords qui dépassent, des coins et des contours qui échappent et qui ont toujours échappé. La Savoie est française, elle l’avait été une fois : Lausanne ne l’a jamais été. On y parle français pourtant au même titre que dans le Bugey ou le Dauphiné.

20. (1767) Sur l’harmonie des langues, et en particulier sur celle qu’on croit sentir dans les langues mortes

La plupart des étrangers qui savent le français, sentent-ils le mérite de nos chansons ? […] Le français est une langue vivante, répandue par toute l’Europe ; il y a des Français partout ; les étrangers viennent en foule à Paris ; combien de secours pour s’instruire de cette langue ? […] Et serait-ce louer un auteur de lettres écrites en français, de dire qu’en le lisant on croit lire Molière ? […] Par quelle fatalité n’ont-ils jamais pu produire deux vers français supportables ! […] Boivin, de l’Académie Française, et qui a pour sujet : De Festivo.

21. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre VII »

Le français, depuis son origine, a vécu sous la tutelle du latin. […] Nous avons de tout temps emprunté des mots aux divers peuples du monde, mais le français possédait alors une volonté d’assimilation qu’il a négligée en grande partie. […] — les paysans et les ouvriers à ces bienfaits linguistiques, la France s’apercevrait un jour que ce qu’il y a de plus inutile en France, c’est le français. […] La France a été longtemps le peuple de l’Europe qui imposait sa langue ; un Français d’alors, comme un Anglais d’aujourd’hui, ignorait volontairement les autres langues d’Europe ; tout mot étranger était pour lui du jargon et quand ce mot s’imposait au vocabulaire, il n’y entrait qu’habillé à la française. […] On a récemment insinué qu’un bon moyen pour inculquer aux Français une langue étrangère serait de les envoyer faire leurs études à l’étranger.

22. (1914) Enquête : L’Académie française (Les Marges)

Elle tend, au contraire, comme au dix-huitième siècle, à diriger la littérature française. […] L’influence de l’Académie française sur les Lettres, mais elle est excellente. […] La marque « De l’Académie française » est toujours recherchée. […] La gent littéraire, comme toute la société française, est dans une période de condensation. […] Pour ce qui concerne le recrutement de l’Académie française, M. 

23. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Introduction. Origines de la littérature française — 3. Causes générales de diversité littéraire. »

Trois principales influences diversifient le fond commun de l’esprit français dans les œuvres de notre littérature : la classe sociale, l’origine provinciale, le moment historique. Quand naît la littérature française, la société déjà n’est plus homogène : une première séparation y a créé deux mondes distincts, celui des clercs et celui des laïcs. […] Mais de plus au moyen âge, l’Église a sa langue qui n’est pas la langue française : elle parle, elle écrit le latin ; du moins ne confie-t-elle au français que les moindres manifestations de sa pensée, les plus vulgaires ou qui avaient le plus besoin d’être vulgarisées. Souvent aussi, elle écrit en latin ce qu’elle a dit en français : aussi notre littérature ne porte-t-elle qu’un témoignage indirect de la puissance de l’Église et de la direction qu’elle imprime à la pensée humaine. […] Enfin l’esprit français, de siècle en siècle, revêt des formes ou reçoit des éléments nouveaux.

24. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre quatrième »

Dans quelle mesure l’esprit français, au moyen âge, a-t-il eu des idées générales ? […] Qu’est-ce donc qui manque encore à l’esprit français et à notre langue ? […] Dans quelle mesure l’esprit français, au moyen âge, a-t-il eu des idées générales ? […] On dirait que l’esprit français a été touché, et qu’il répond. […] Fallait-il donc que l’esprit français continuât de tourner dans ce cercle du récit et de la satire, et se réduisît à la peinture et à la critique de la société française ?

25. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres françaises de Joachim Du Bellay. [I] »

Œuvres françaises de Joachim Du Bellay. […] Les études sur l’ancienne poésie française ont fait de grands progrès depuis trente et quarante ans. […] Sa Défense et Illustration de la Langue française a été réimprimée une première fois, en 1839, par M.  […] Pour ma part j’aime à le rapprocher, malgré les différences du ton, de la Lettre de Fénelon à l’Académie française. […] Pourquoi cette félicitation en grec et non en français ?

26. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. VINET. » pp. 1-32

Vinet est à la fois un écrivain très-français et un écrivain tout à fait de la Suisse française. […] Étant encore étudiant en théologie, il fut appelé à l’université de Bâle comme professeur de littérature française. […] Il est Français de littérature, de langue ; il ne l’est pas de nation, et il professe en pays allemand. […] Je n’en citerai qu’un seul petit échantillon : après un mot sur Amyot et ses grâces françaises, « Ronsard cependant, dit M. […] Vinet, dans la littérature française, émane surtout de Pascal, sa haute admiration, son grand modèle.

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