Je ne sais si je me trompe, mais il me semblé qu’il était bien nécessaire qu’il restât un dernier asile à la parole, pour que sa force vivifiante renouvelât continuellement la génération des idées. […] Il ne m’appartient point de discuter comment la cour de Rome a usé d’un pouvoir qui remonte au prince des apôtres, au simple pêcheur venu de la Judée ; mais tant que les directions de la société furent exclusivement confiées à la force des sentiments religieux, la cour de Rome a dû être à la tête de la civilisation européenne, et cela suffit. […] pourquoi les peuples ont-ils refusé de reconnaître à la fois la puissance du génie et celle de la force ?
Il s’imagine qu’elle ne donne pas que la joie de ses beautés aux yeux qui la contemplent et la pureté de ses voluptés à, nos âmes, mais, de plus, encore, la force à nos esprits et à nos cœurs pour vivre non plus tête à tête et cœur à, cœur avec elle, mais pour vivre mieux avec les hommes et être plus dispos et plus prompt à toutes les charges du devoir ! […] La liberté morale, comme il dit, et à laquelle il tient comme un monsieur de ces derniers temps, sa liberté morale prend la force des chênes au pied des chênes, et le rend plus apte à servir les hommes et à se dévouer à leur bien-être et à leur grandeur. […] Il ne s’agit pas pour lui de se faire camper des douches de nature pour se faire du plaisir et du soulagement, mais de tripler sa force, de faire de soi un petit Hercule pour les luttes futures de la Liberté.
C’est toujours la Révolution qui vient sur nous de toute la force de sa nécessité, et qui, quoi qu’on ose et qu’on fasse, emportera tous les gouvernements les uns après les autres pour ne les remplacer par aucune espèce de gouvernement. Il est vrai qu’à cette immense rêverie mystico-germanique, éclose du frai philosophique de Hegel dans le cerveau spongieux de la jeune Allemagne, Proudhon donne l’accent net et mordant d’une bouche gauloise ; mais cet accent, qui vibrait avec plus d’éclat et de force dans les Confessions d’un Révolutionnaire, et qui ne s’est ni rajeuni ni creusé, on le connaît comme les idées du livre, que naguère il exprimait mieux. […] Ce n’est point une thèse de parti qu’il a soutenue, son esprit vise plus haut que cela ; mais il n’en est pas moins vrai qu’il a mis une grande force aux mains de son parti en établissant un pareil système.
Il se défend à sa manière et de toutes ses forces de cette qualité si intimement épique. […] Elle ne se résout pas aux mouvements laborieux, mais elle s’agite en tous sens pour stimuler de son mieux une force qu’elle n’a pas. […] Une fois engagé dans la voie préférée, l’emploi légitime de ses forces suffirait à l’occuper. […] Elle a résisté dans sa faiblesse ; mais il n’est pas juste de dire qu’elle succombe dans sa force, à moins qu’on n’appelle du nom de force la sécurité mensongère d’un cœur qui croit avoir tué la passion, parce qu’il a longtemps lutté corps à corps avec elle. […] Sa parole majestueuse et sereine force l’incrédulité à l’indulgence, et l’espérance au respect.
L’homme se croit encore la dernière œuvre de la force créatrice. […] L’école de ce jésuite est celle de la dignité et de la force. […] Si peu, cela prouve la force de résistance de la race et sa jeunesse. […] L’homme aussi est une proie ; mais sa capture ne lui enlève qu’un peu de force absolue. Sa force relative n’est pas atteinte, puisque tous ses frères tombent aux même rets.
Dirons-nous que la santé, consistant dans un heureux développement des forces vitales, se reconnaît à la parfaite adaptation de l’organisme avec son milieu, et appellerons-nous, au contraire, maladie tout ce qui trouble cette adaptation ? […] Or il peut se faire que, au lieu de fortifier l’organisme, ils diminuent sa force de résistance et, par conséquent, accroissent les risques mortels. […] Au lieu de prétendre déterminer d’emblée les rapports de l’état normal et de son contraire avec les forces vitales, cherchons simplement quelque signe extérieur, immédiatement perceptible, mais objectif, qui nous permette de reconnaître l’un de l’autre ces deux ordres de faits. […] Mais nous oublions qu’il lui est beaucoup plus facile qu’au sociologue d’apercevoir la manière dont chaque phénomène affecte la force de résistance de l’organisme et d’en déterminer par là le caractère normal ou anormal avec une exactitude pratiquement suffisante. […] Il faut que la communauté dans son ensemble les ressente avec plus de vivacité ; car ils ne peuvent pas puiser à une autre source la force plus grande qui leur permet de s’imposer aux individus qui, naguère, leur étaient le plus réfractaires.
… La science philosophique, ou ce qu’on appelle de ce nom, n’aboutissant, par tous ses rayons, qu’à un scepticisme inévitable, les philosophes ne sont guère plus que des gymnastes dans un exercice de l’esprit… Leur effort seul et la mesure de leur force, font tout leur mérite et leur gloire. […] Ils n’osent pas aller, pour le payer du mal qu’il a fait, jusqu’au terme de grand, quand il s’agit de caractériser, sous sa double face d’écrivain et de philosophe, cet esprit sans force, sans décision, sans héroïsme, même dans le mal. […] Sans la puissance de s’affirmer, le style manque de solidité et de mouvement ; la phrase ne sait ni se tenir debout, — ce qui est la force, — ni se lancer en haut, — ce qui est le mouvement et l’emportement vers l’idéal ! […] C’est la force et l’ensemble de ce vaste tourbillon ! […] Renan n’a pas manqué de noter la force et la profondeur de ces infiltrations… Chose fatale !
La force de M. […] Ce sera une question de tact et de force. […] C’est alors qu’il sentira sa force. […] Il est la force de notre âge. […] Notre seule force est là.
et c’est là qu’apparaît la force de la civilisation. […] Mais le barbare arrivant avait toujours à la bouche le mot war, her, le mot qui faisait sa force. […] Le verbe habere a perdu, dans cette phrase, sa force primitive, et a pris un sens accessoire, comme dans nos langues modernes. […] Cette chevalerie gardait même sur le champ de bataille les préjugés de son noviciat, avec une force vraiment inconcevable. […] C’est alors que les alliés poussent la guerre avec plus de force ; la ville de Constantinople est prise et pillée le jour de Pâques fleuries.
Malheureusement ses forces étaient épuisées : sa vie s’était usée dans les efforts que ce noble désir lui avait fait faire. […] Il avait peut-être pressenti leurs exigences, et, sentant ses forces épuisées, il a voulu se retirer de la lutte d’une manière violente.
Il appartenait au spiritualisme de notre époque de faire l’histoire de ces influences, qui sont maintenant dans l’ordre des faits intellectuels ce que sont les forces dans l’ordre des faits physiques. […] Sans remonter bien haut, dans le Jacques Cœur 4 de Pierre Clément, dont nous parlions récemment, nous nous rappelons un excellent chapitre sur la littérature du xve siècle qui prouve, avec une grande autorité, combien déjà au xve siècle le génie littéraire de la France avait de vie intime et de force, et avec quelle puissance il commençait, semblable au lion de Milton s’arrachant au chaos qui l’enveloppe encore, de se détirer des obscurités et des empâtements de sa native originalité.