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517. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « MM. Jules et Edmond de Goncourt » pp. 201-216

Pour des imaginations comme MM. de Goncourt, dont la nature poétique a toujours résisté au prosaïsme de leur système quand ils ont voulu faire de cette prétendue réalité, qu’ils appellent cruelle et que j’appelle simplement crue, les femmes sont, en effet, ce que je sais de plus dangereux et de plus mortel pour la supériorité d’un homme, — pour son sang-froid, sa justice et son impartialité. […] Le sans-cœur Richelieu n’est qu’un petit garçon à côté de cette femme sans cœur. […] De toutes les sœurs, qui ne furent que des femmes, celle-là fut un démon que l’enfer reprit à Louis XV, et elle l’aurait foulé, si elle n’était pas morte, à ses pieds hautains, comme jamais la Pompadour, cette bourgeoise, et la Dubarry, cette fille du peuple, ne le foulèrent aux leurs ! […] » C’est particulièrement de ces deux femmes que MM. de Goncourt ont dû écrire l’histoire. […] Séduction de la perversité humaine arrivée à l’idéal de la perversité absolue dans une femme divine de beauté et d’esprit, et séduction, peut-être, hélas !

518. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Edmond About » pp. 91-105

Gustave Flaubert dans sa Madame Bovary, mais il a une légèreté plus navrante encore… Cherchez un cri, un monosyllabe, un geste, un pli de bouche arraché par le dégoût au conteur, dans toute cette affreuse histoire d’une femme affreuse, vous ne le trouverez pas ! […] Un grand d’Espagne, plus riche à lui seul que la monarchie espagnole, le comte Gomez de Villanera, vit publiquement avec une femme sortie d’un bureau de tabac et mariée à un officier de marine qui court les mers pendant que sa femme court les rues. […] Alors l’idée d’égorger cette femme, qui lui prend tout, la remord au cœur avec plus de rage que jamais. […] Les femmes entretenues doivent le trouver beau, comme les bourgeois le trouvent spirituel. « Elle vit (c’est un rêve de Germaine) une autre « femme, dont il lui fut impossible de reconnaître la figure.

519. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXIII. P. Enfantin »

Enfantin pour cacher et faire accepter à la pudeur publique, qu’elle outrage, une doctrine qui se trouvait plus religieuse d’aller toute nue, quand elle était plus jeune, il ne faut pas perdre de vue qu’il s’agit ici, comme au temps où le saint-simonisme cherchait la femme, de la réhabilitation de la chair. […] Autrefois, celui qu’on lui reconnaissait était dans sa figure, qui ne lui avait pas coûté un sou, comme dit Sterne, et qui lui avait procuré cette sublime fonction d’hiérophante saint-simonien qui ouvrait irrésistiblement les bras, en disant à la femme libre et à la chair qui se sentait : « Venez à nous !  […] La plume qui a écrit ce petit chef-d’œuvre de polémique aiguisée est une main de femme, qui a signé Marie Recurt. […] Enfantin est une femme. […] … Franchement, nous eussions aimé à le voir entrer en lice contre cette femme qu’il s’est attirée, lui qui demande l’émancipation de la femme et la dresse dogmatiquement, d’égale à égal avec l’homme.

520. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XII » pp. 100-108

Des femmes de la cour se mirent de la partie. […] La cour, de son côté, mit sous les armes les femmes dont elle disposait. […] Les femmes qui prirent parti contre la cour furent : Mademoiselle de Montpensier, âgée de vingt-un ans ; la duchesse de Longueville, sœur du prince de Condé, âgée de trente-neuf ans ; la princesse de Condé elle-même ; la duchesse de Chevreuse, âgée de quarante-huit ans ; la duchesse de Nemours, fille de la duchesse de Longueville (l’Uranie de Cottin) ; la duchesse de Montbazon ; la comtesse de Fiesque ; la comtesse de Frontenac. Dans les intérêts du gouvernement étaient les femmes de la maison de la reine, et les sept nièces du cardinal, qu’il avait fait venir d’Italie en 1647 : cinq du nom de Mancini ; deux du nom de Martinozzi. […] Elles avaient sous leurs ordres et pour aides de camp, d’autres femmes de qualité.

521. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 30, de la vrai-semblance en peinture, et des égards que les peintres doivent aux traditions reçuës » pp. 255-265

Une femme qui assiste au jugement de Suzanne, et qu’on ne reconnoît point à son air de tête ou à ses traits pour être la soeur ou la mere de Suzanne, ne doit pas montrer le même degré d’affliction qu’une parente. […] La crainte d’un esclave n’est pas celle d’un citoïen, ni la peur d’une femme celle d’un soldat. […] La grande fraïeur peut rendre une femme immobile ; mais le soldat éperdu doit encore se mettre en posture de se servir de ses armes, du moins par un mouvement purement machinal. Un homme de courage, attaqué d’une grande douleur, laisse bien voir sa souffrance peinte sur son visage ; mais elle n’y doit point paroître telle qu’elle se montreroit sur le visage d’une femme. […] Ce prince, contre la verité qui nous est connuë, paroît donc beau comme une femme dans ce tableau.

522. (1904) Propos littéraires. Deuxième série

Quelle femme, en lisant ceci, ne s’écriera : « J’aurais aimé cet homme-là !  […] Il n’y a pas meilleure paire d’amis. — Eh bien, pourquoi pas femme d’Étienne ? […] Henriette pourrait être fille d’Étienne ; sa femme, non pas. […] Tout le monde la comprendra, surtout les femmes. […] D’abord il y a contradiction ; et, « s’il y a plus de force dans une régence de femme que dans une régence de prince », c’est contre la régence de femme que Lamartine devrait être.

523. (1894) La bataille littéraire. Sixième série (1891-1892) pp. 1-368

Voilà le discours de Richard Norton à sa femme. […] De mon nom de jeune fille ou de mon nom de femme ! […] … Là dans ce lit qui avait bercé nos caresses, je voyais sur les oreillers froissés une tête de femme endormie, et — suprême horreur — cette femme était vieille. […] Elle a eu raison, la pauvre femme. […] Lettres de femmes. — 1893.

524. (1857) Réalisme, numéros 3-6 pp. 33-88

Les fleurs et les femmes ! […] il savourait ces fleurs et cette femme ; ô bois ! […] Les femmes n’en veulent plus, il les a méconnues et trahies. […] À qui en veulent les femmes ? […] Les femmes réclament l’égalité, donc l’égalité n’existe pas.

525. (1902) Propos littéraires. Première série

J’ai connu des femmes de cette sorte. […] Cette femme, cette pauvre femme… l’aimiez-vous ?  […] Le second est celui des femmes un peu vulgaires, et, surtout, des femmes plutôt que des jeunes filles. […] Est-ce cette femme-là que M.  […] Eh bien, Bel-Ami, l’exploiteur de femmes, le comédien froid et féroce de l’amour, soyez sûr qu’il a commencé par aimer les femmes.

526. (1895) La comédie littéraire. Notes et impressions de littérature pp. 3-379

Il était beau et aimé des femmes. […] Il a des nerfs de femme et des fureurs de tribun. […] — La pauvre femme ! […] Les femmes raffolèrent de ces nouvelles peut-être parce qu’elles y étaient maltraitées… Remarquez en effet que Mérimée peint la femme sous un jour assez désavantageux. […] Frida refuse ; la conspiratrice disparaît, la femme subsiste.

527. (1889) La bataille littéraire. Première série (1875-1878) pp. -312

Deux femmes montaient l’escalier en courant. […] (Heurtant avec intention une pauvre femme.) […] (La pauvre femme se dérange.) […] Y a-t-il des femmes, nom d’un ! […] Il avança vers les deux femmes.

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