Quand elle a un désir, elle n’est pas femme à négliger un moyen (26 avril 1701) : Je vous ai marqué par mes dernières que j’avais pris la résolution d’écrire à M. le duc de Savoie sur ce que vous avez eu la bonté de me mander. […] on mesure le chemin qu’avait parcouru dans l’intervalle cette femme capable, énergique, et qui, comme la plupart des grands ambitieux, avait eu beaucoup à user de sa souplesse dans l’intérêt de son orgueil. […] Mme des Ursins nous apparaît dans ses lettres tout à fait telle que l’on se figure la femme politique accomplie ; elle en offre l’idéal, si un pareil idéal existe. […] La galanterie, qui ne quitte guère jamais ces sortes de femmes, n’est que sur le second plan, et reste subordonnée ou même subalterne : la grande comédienne et la belle joueuse sont seules toujours en avant. […] Le côté femme (car il faut bien qu’il se retrouve toujours) paraît avoir été dans une certaine vanité de pompe, dans cette chimère de la souveraineté (ayant été si longtemps sujette, et glorieuse de cesser de l’être), et dans des illusions sur son âge.
S’il nous est venu du Nord bien des conquérants, il nous est venu, il nous vient encore de là des femmes conquérantes. […] Tantôt c’est la femme politique toute pure, sans la galanterie ou sans rien du moins qui y ressemble par la grâce, la femme politique âpre, active, ardente, desséchée comme la joueuse qui a passé des nuits autour du tapis vert, ayant besoin de tenir les cartes à tout prix et de jouer la partie de l’Europe pour ne pas mourir comme d’inanition, pour ne pas hurler d’ennui. […] Dans ses méditations sur la vieillesse, Mme Swetchine pense surtout aux femmes, si négligées d’ordinaire dès qu’elles ont passé la moitié de la vie. […] Elle ne prétend à rien moins qu’à réhabiliter la vieille femme ; elle aspire à lui rendre tout son prix. […] Les femmes d’esprit sont bien capables d’apercevoir ce qu’un valet de chambre ne soupçonne pas. — Ô vérité nue, ô vérité vraie, qu’on a donc de peine à vous trouver et de difficulté à vous dire !
Il connut la femme d’un homme qui avait à la Cour un office subalterne ; elle l’aima, et, le mari étant mort, il eut la charge en épousant, le 27 novembre 1756, cette veuve qui avait nom Marie-Madeleine Aubertin. […] On fait circuler de fausses lettres de lui ou contre lui ; on insinue qu’il s’est défait par le poison de ses deux femmes, des deux veuves qu’il avait successivement épousées. […] C’est alors que, dans sa détresse et son désespoir, on lui apprit qu’il y avait un moyen d’arriver jusqu’au cabinet de ce juge ; c’était de faire quelque cadeau à sa femme. […] La pauvre femme ! […] Jamais une femme ne pleure que je n’aie le cœur serré. » Même dans ce procès de 1773, où il dénonce et désole une femme, il a pour le sexe en général de ces hommages qui viennent là on ne sait pourquoi ni comment : « Objet de mon culte en tout temps, ce sexe aimable est ici mon modèle !
Quant au cresson, il est mortel pour les femmes enceintes. […] Il faut dire que beaucoup d’hommes sont femmes sur ce point et que beaucoup de femmes résistent à la tyrannie de leur sexe. […] La plupart des hommes qui disent du mal des femmes disent du mal d’une seule femme. […] Ces lettres de femmes, du temps que les femmes ne savaient pas l’orthographe ! […] Mépris biblique de la femme : « Tu ne prendras pas la femme de ton voisin, ni son bœuf, ni son âne. » Mépris administratif de la femme : Dans notre statistique des douanes, les cheveux de femme sont classés parmi les « dépouilles d’animaux ».
Pas d’amour, pas de femmes, ni dans les uns, ni dans l’autre : et, sans femme et sans amour, pas de roman. […] Les femmes ? […] » La pauvre femme était morte sur le coup. […] Aucun par des femmes. […] Or, ce sont les femmes surtout qui lisent les romans.
Elle se retrempe aux sources ; les femmes elles-mêmes se prennent d’engouement pour les sciences. […] À la séance publique de l’Académie des Inscriptions, les femmes du monde applaudissent des dissertations sur le bœuf Apis, sur le rapport des langues égyptienne, phénicienne et grecque. […] — Libéralisme des femmes. […] C’est grâce aux femmes, à leur attendrissement, à leur zèle, à la conspiration de leurs sympathies, que M. de Lally parvient à faire réhabiliter son père. […] E. et J. de Goncourt, la Femme au dix-huitième siècle, 371-373. — Bachaumont, I, 224 (13 avril 1763).
Il croit que le juge, l’avocat en ont à sa bourse, que le curé, le moine en veulent à sa femme. […] Mais la fondamentale préoccupation de son esprit, c’est sa femme, parce qu’en elle sont ramassées toutes les possibilités désagréables qu’il envisage. […] De là le thème éternel de la farce, et son éternel trio, le mari, la femme, l’amoureux. La femme est une rusée coquine : le spectateur reconnaît sa femme et toutes les femmes. […] Ce trio devient un quatuor par le valet niais ou rusé, doublure du mari ou de la femme.
La foule ne demande qu’une action, les femmes de la passion. […] Dans Angelo, Catarina, la Tisbe, c’est « la femme dans la société, la femme hors de la société », donc en deux types, « toutes les femmes, toute la femme » ; en face, deux hommes, le mari et l’amant, le souverain et le proscrit, symboles de « toutes les relations que l’homme peut avoir avec la femme d’un côté, et la société de l’autre ». […] La femme de Saverny, répudiée par, lui, le fait assassiner par le Sarrasin Yacoub le soir de ses noces avec une autre femme. Richard Darlington, fils du bourreau, devenu membre du Parlement, jette sa femme par la fenêtre pour épouser une femme plus riche. […] Un gentilhomme rebuté par une femme, déguise son valet en seigneur et lui donne ordre de se faire aimer de cette femme : il y a là un scénario de farce.
Elle était femme, femme d’esprit et maîtresse du terrain ; elle se vengea. […] Ce furent de rudes années, et qui vieillirent avant l’âge cette faible et gracieuse femme entraînée à une lutte plus forte qu’elle. […] Elle a prouvé dans ses derniers moments que son âme était un composé de force et de faiblesse, mélange qui, dans une femme, ne me surprendra jamais. […] qu’est-il resté de cette femme qui nous a épuisés d’hommes et d’argent, laissés sans honneur et sans énergie, et qui a bouleversé le système politique de l’Europe ? […] Cette gracieuse femme rajeunit la Cour, en y apportant la vivacité de ses goûts bien français, de ses goûts parisiens.
Elle croyait, la pauvre femme, que son enthousiasme ne s’éteindrait jamais ; elle espérait que le cœur en qui elle s’était confiée ne méconnaîtrait jamais la grandeur de ses sacrifices. […] « Tous les soirs, en me souvenant de la journée accomplie, en prévoyant la journée prochaine, je bénirai la sérénité harmonieuse de ma destinée, et sur les plaisirs tumultueux des autres femmes j’abaisserai un regard de pitié. […] Dans la crédulité de son cœur, elle attendra de ce nouvel engagement la paix et la sécurité qui ont manqué au premier ; elle croira que les autres femmes, humiliées de son triomphe, se rallieront autour d’elle. […] Comme si elle se repentait d’avoir obéi, la femme donne à toutes ses prières la forme d’un commandement. […] S’il aimait une autre femme, s’il s’était laissé prendre à une affection passagère, je concevrais le pardon ; ce serait générosité pure, et la reconnaissance pourrait assurer la fidélité à venir.
Le mari a le droit de lire et même d’intercepter les lettres que reçoit ou qu’écrit sa femme, mais la femme n’a aucun droit de ce genre. […] Quelle femme bien née voudrait se plier à une telle tyrannie ? […] Si les maris ont acquis le droit de surveiller la correspondance de leur femme, c’est peut-être que les femmes n’ont pas su défendre leur liberté. […] Mais une femme aurait été là un paradoxe un peu ironique. […] La saison était ambiguë, comme une femme.