De plus, madame Gay, après avoir possédé une opulente fortune, était tombée dans une médiocrité d’existence qu’elle ne soutenait que par le travail littéraire, souvent si mal rémunéré ; elle craignait la pauvreté après elle pour cette enfant : elle pouvait penser que le double talent de la mère et de la fille, et leur double travail, apporteraient un peu plus d’aisance à la maison, que sa fille se ferait avec ses vers une propre dot de sa gloire. […] malgré cette médiocrité d’existence de ces deux femmes, les plus beaux noms de France et d’Europe se pressaient dans cet entresol. […] Et quant au tendre reproche qu’elle m’adresse du fond de son cercueil sur la froideur et sur la déception de mon amitié pour elle, ce reproche serait pour moi un cruel remords, si ce n’était un malentendu de nos deux existences.
« Non-seulement il ordonna qu’ils récitassent les rhapsodies dans leur suite naturelle, sans omission ni altération, mais encore il établit un souffleur ou autorité censoriale pour assurer l’obéissance à ses ordres » ; ce qui implique l’existence d’un ensemble ou agrégat régulier, généralement reconnu et consacré, et aussi l’existence de certains manuscrits.
Elle avait pourtant un ami vrai, Formont ; un ami d’habitude, le président Hénault, et assez de liaisons du monde pour combler une autre existence moins exigeante ; mais le tout ensemble ne suffisait au plus qu’à distraire la sienne. […] Concluez de là que vous m’êtes aussi nécessaire que ma propre existence, puisque, tous les jours, je préfère d’être avec vous à être avec tous les gens que je vois : ce n’est pas une douceur que je prétends vous dire, c’est une démonstration géométrique que je prétends vous donner.
À propos de ces perpétuels dérangements que les incartades de Voltaire apportaient dans l’existence de Mme du Châtelet, les bonnes âmes d’alors ne tarissaient pas ; on la plaignait hautement ; le président Hénault, un des meilleurs amis, écrivait un jour à Mme Du Deffand : « La pauvre Du Châtelet devrait faire mettre, dans le bail de toutes les maisons qu’elle loue, la clause de toutes les folies de Voltaire. […] La mort de Mme du Châtelet brisa l’existence de Voltaire et la remit en question.
On se console des revers de cette existence présente en songeant que la postérité nous rendra plus de justice. […] On conçoit que, sage et sans passions, satisfait et désabusé, Rulhière n’ait pas vu sans une impression profonde la grande commotion qui ébranlait la société et toutes les existences.
Vieux, arrivé au terme d’une existence jusque-là des plus favorisées et des plus également douces, l’abbé Barthélemy se vit tout d’un coup privé par la Révolution de la fortune, de l’aisance et de la liberté ; dans ces instants d’ennui et de retraite, il eut l’idée d’écrire des Mémoires sur sa vie, restés inachevés, mais suffisants, et qui sont la source où l’on apprend le mieux à le connaître. […] Lorsque, arrivé à l’âge de soixante-dix ans, on lui conseilla de ne plus différer de publier son Jeune Anacharsis, l’ouvrage de toute sa vie, il hésita longtemps, et, lorsqu’il se décida enfin à le laisser paraître, en décembre 1788, c’est-à-dire à la veille des États généraux, son espoir était que l’attention publique, occupée ailleurs, ne se porterait que peu à peu et insensiblement sur le livre, et qu’il n’y aurait lieu ainsi ni à un succès ni à une chute : « Je voulais, dit-il, qu’il se glissât en silence dans le monde. » En tout ce qui précède, je n’ai voulu présenter l’abbé Barthélemy que dans l’ensemble de son existence et dans la distinction tempérée de son caractère : il nous en sera plus facile de parler de l’ouvrage même.
Kahn les appelle des « unités », et il s’agit de les apparenter, de leur donner par des allitérations, des assonances, la cohésion qui en fera des vers véritables, « possédant leur existence propre et intérieure » 207. […] Henri de Régnier, malgré qu’il aime les mourantes muettes, oublie aussi leur existence, parfois, car est-il bien sûr qu’en écrivant : Qu’ils portent en grappes aux pans de leur robe écarlate il ait voulu un vers de quatorze syllabes ?
Je sais cependant qu’au Bouré on croit à l’existence d’un guinné qu’on appelle Sanou (c’est-à-dire l’Or ou le semeur d’or). […] La durée de la vie des guinné n’est pas indéfinie, leur existence est longue et leur croissance lente et dès qu’ils ont atteint un âge avancé ils meurent pour recommencer à vivre.
Anarchistes Ceux qui prêchent le droit à l’existence et à la paresse par tous les moyens sont les Anarchistes. […] De nombreux écrivains l’ont déjà compris et toute une légion de poètes latents est prête à affirmer avec eux l’existence de l’école socialiste. » Mais si le succès du socialisme semble assuré pour l’avenir, on ne peut pas dire que cela soit vrai pour l’heure présente.
Ils avaient l’un et l’autre une misanthropie foncière, un grand mépris de leurs semblables ou des conditions d’existence de beaucoup de leurs semblables. […] Ils reconnaîtraient que ce qui fait le génie de la France s’agite, plus ou moins obscurément, dans toute la France ; que les paysans, les ouvriers, les bourgeois des moindres bourgs n’ont pas seulement un esprit qui leur est propre, mais un fond de qualités solides sans lesquelles un peuple ne survivrait pas à tant de causes de désagrégation, bon sens, courage, initiative, générosité, et le reste ; ils diraient ce monde merveilleux de travail qu’est notre patrie, et comment nulle race n’est peut-être mieux douée pour la diversité des métiers et des arts ; et quelles preuves d’endurance et de probité peuvent offrir les plus humbles existences.
Une grande partie de mon existence était gouvernée par la cathédrale. […] Elle avait une existence régulière. […] Elle lui a refusé ce principe d’une existence, qu’il cherchait. […] — À travers toutes les existences ? […] … Cette existence durement réparatrice dura des années.