Nos facultés nous mènent ; nos talents nous égarent ou nous instruisent ; notre structure primitive nous suggère nos erreurs et nos découvertes. Décomposer un esprit, c’est démêler en abrégé et d’avance ses découvertes et ses erreurs. […] Noter au passage les sentiments les plus délicats, les plus singuliers, les plus obscurs, suivre les détours de leur ligne capricieuse et brisée, sans fatigue, sans efforts, sans erreur, se plier de soi-même aux ondulations incessantes de la passion changeante et sinueuse, ainsi qu’une feuille légère qui coule et tourne avec les remous incertains de l’eau qui la mène, on a déjà vu par l’Histoire de la direction au xviie siècle combien ce genre d’imagination est en lui naturel et puissant. […] Elle assemble en amas les découvertes et les erreurs. […] L’esprit, à ce moment, part d’un essor subit ; cette force imprévue dont il n’avait pas conscience, et qui depuis longtemps s’était accumulée en lui sans qu’il la sentît, se déploie, et l’emporte à travers toutes les pensées, toutes les vérités et toutes les erreurs.
Le savant éditeur et commentateur a seulement constaté d’assez fortes erreurs ou contradictions dans les dates, mais on sait combien il s’en rencontre fréquemment de telles dans les écrits du Moyen Âge (et même de temps plus proches), et Antonio paraît avoir rédigé ses souvenirs assez longtemps après les événements. […] La Salade a été imprimée au xvie siècle, mais avec bien des erreurs ; nous n’en possédons qu’un manuscrit, conservé à Bruxelles, et il se trouve malheureusement que l’imprimé et le manuscrit ont la même source, une copie déjà assez fautive, en sorte que le texte est par endroits altéré sans qu’on puisse le corriger avec certitude. […] Ce texte, sauf quelques erreurs, est lisible ; il s’appuie essentiellement sur le ms.
Lorsque Laurence paraît sur la scène, l’esprit du lecteur est si bien préparé, qu’il partage l’erreur de Jocelyn et ne devine pas la femme sous l’enfant. […] Pourtant il est facile d’indiquer des épreuves que la prudence avoue, et qui rendent l’erreur très improbable. […] C’est une erreur à mon avis ; car au commencement de la guerre les forces sont neuves, après plusieurs engagements l’énergie s’émousse, et plus d’une femme s’est rendue d’épuisement et de fatigue.
C’était une erreur.
Il s’était glissé dans mon premier travail une bien grave erreur que je suis trop heureux de pouvoir réparer : j’avais dit que la race d’Aïssé était éteinte, elle ne l’est pas.
À peine avertis de leur erreur, ils admiraient le prodige de cette glace si pure.
La plupart de nos préjugés sont des erreurs.
On prétend qu’il bannit l’idéal : il ne le fait que si par idéal on entend le vain caprice, la fantaisie mensongère ; le rêve trompeur et malsain d’une imagination qui croit s’élever : comme si l’on pouvait s’élever en quittant la vérité pour l’erreur !
Cependant, une erreur est toujours possible à cet égard, lorsqu’il s’agit d’un seul point commun de ressemblance dans toute l’organisation ; mais, lorsque plusieurs de ces particularités caractéristiques, de si peu de conséquence qu’elles soient au point de vue physiologique, se présentent constamment ensemble dans des groupes entiers et nombreux d’organismes adaptés à des habitudes différentes, on peut être à peu près certain, d’après la théorie de descendance modifiée, que ces caractères fixes sont l’héritage d’un commun ancêtre ; et nous savons de quelle valeur sont de semblables agrégations corrélatives de particularités caractéristiques en matière de classification.
Napoléon a hérité de la révolution française, Pierre le Grand de la guerre sibérienne, Luther de l’ignorance du clergé, moi de l’erreur de la doctrine de Newton. » Certes !
Or ce serait une erreur de croire que les positivistes, malgré leurs dédains pour toute doctrine transcendante et leurs préférences pour la méthode expérimentale, aient pu se passer de métaphysique.