En conséquence de ce principe, il s’est appliqué à développer le vrai sens, la véritable acception des mots qui ont entre eux une premiere ressemblance de signification, & c’est-là ce qu’il faut entendre par les mots synonymes.
Dans un siecle où l’apparence même de l’esprit étoit toujours sûre d’être bien accueillie, on dut entendre avec plaisir ces quatre vers de la Sophonisbe de Mairet.
On l’entend et on va prévenir ses père et mère.
Je pince maintenant une patte ; vous entendez un petit cri bref. […] Je blesse maintenant profondément le bulbe rachidien ; je pince de nouveau un membre postérieur, il y a des mouvements réflexes ; mais il n’y a plus de cri… Remarquez bien les caractères de ces cris que vous venez d’entendre : ce sont des cris réflexes, bien différents des cris qui sont des manifestations de douleur. » Il y a dans le bulbe, comme dans les divers segments de la moelle, une mécanique qui peut agir, soit directement par l’irritât ion des nerfs sensitifs qu’elle reçoit, soit indirectement par l’effet des sensations éveillées dans le reste de l’encéphale. […] Mais, d’autre part, il en est très proche ; car l’aphasie est ordinairement compliquée d’amnésie ; si la lésion s’étend un peu au-delà de la région indiquée, non seulement le malade ne peut plus prononcer de phrases sensées et suivies, mais encore, faute de signes pour penser, son intelligence s’affaiblit ; il ne comprend plus les mots qu’il lit ou qu’il entend ; il est plus ou moins imbécile. […] Bien entendu, la conception à laquelle on peut Arriver aujourd’hui n’est qu’approximative. […] Quand nous lisons le nom d’un objet, aussitôt, par association, nous imaginons cet objet lui-même ; de plus, nous prononçons mentalement son nom, nous entendons mentalement ce nom prononcé, et, si nous savons d’autres langues que la nôtre, nous lisons, entendons, prononçons mentalement le nom correspondant dans chacune des autres langues.
Il s’accuse lui-même, il prend soin d’étaler son vice, et sous sa voix on entend la voix de l’écrivain qui le juge, qui le démasque et qui le punit. […] Volontiers ils sont frondeurs ; volontiers ils entendent insinuer les choses défendues, et souvent, par abus de logique, par entraînement, par vivacité, par mauvaise humeur, ils frappent à travers le gouvernement la société, à travers la religion, la morale. […] Il nous semble entendre des instructions de collége ou des manuels de séminaire. […] Nous venons écouter un homme pour entendre de lui des choses nouvelles. […] On oublie l’auteur, on entend le vieux colonel, on se trouve transporté cent ans en arrière, et l’on a le contentement extrême et si rare de croire à ce qu’on lit.
Il fut un merveilleux critique d’art, un analyste passionné des sentiments compliqués, mais il n’entendit rien à la nature. […] À les contempler, cependant, à les entendre notre âme n’éprouve pas de grandes, d’épuisantes émotions. […] Ah, si ces poètes regardaient à leurs alentours, ils y verraient des scènes courantes, y entendraient d’usuels dialogues. […] Et certains qui entendent les rythmes constituent de naïves oreilles. […] Beaucoup lui préférèrent Baudelaire et la plupart n’entend rien à son génie populaire.
Elle suit son chemin, discrète et sans entendre Ce murmure d’amour élevé sur ses pas.
Sainte-Beuve Il n’est jamais plus heureux que lorsqu’il entend et qu’il peut emprunter d’un artisan ou d’un laboureur « un de ces mots qui en valent dix ».
Il vit, il pense, il regarde, il voit, il entend, il va parler.
J’avoue que si au lieu d’ouvrir une porte de dessous, on eût construit un grand et vaste escalier à la place de cette porte ; qu’on eût décoré cet escalier comme il convenait ; le morceau d’architecture en eût été mieux entendu et plus beau.
Des ingrats se lassèrent d’entendre ces hommes respectables énumérer des actes glorieux qui justifiaient bien des excès, et l’on alla jusqu’à dire du long discours de Lindet, qu’il fallait l’imprimer aux frais de l’orateur, parce qu’il coûterait trop à la République. […] Thiers l’a rêvé aussi, ce rôle idéal ; il s’en fait l’interprète pour tous, et de même que dans les chants du chœur antique, dans ces vœux, ces prières, ces conseils jetés au milieu de l’action sans la hâter ni la ralentir, le spectateur aimait à entendre le cri de la nature humaine et à reconnaître ses propres impressions, de même, en lisant l’historien, on éprouve une vive et continuelle jouissance à retrouver partout l’accent simple et vrai d’une émotion qu’on partage et à sentir un cœur d’homme palpiter sous ces attachants récits.