« Le prince qui règne sur le pays, c’est l’amour coquet, frère de l’amour, mais frère bâtard, enfant de la nature et du désordre, dont les dérèglements et la débauche sont plus habituels que la raison. […] On admet comme excuse la maladie du père et de la mère, et point celle du mari et de ses enfants. […] Ne serait-il pas absurde de mettre sur la scène deux vieilles filles qui s’émancipent, et qui sont rappelées aux soins d’un petit ménage et aux habitudes d’économie la plus minutieuse par un père né et vivant dans la médiocrité, et fort éloigné de vouloir se méconnaître et être méconnu de ses enfants, pour faire une leçon d’économie à des femmes dont les pères et les maris sont comblés de richesses héréditaires ?
Adieu, mon cher ami, je vous embrasse, vous, votre chère épouse et vos petits enfants que j’aime comme les miens. […] En attendant, je prie Dieu qu’il vous comble de prospérités, vous, votre digne épouse et vos enfants. […] Une de celles qui me fera 93 le plus de plaisir, c’est la vôtre, si vous y joignez surtout des nouvelles de votre aimable épouse et de vos chers enfants.
», Non, très illustre micrographe, un chant de l’Iliade ne parlera pas à l’intelligence de l’enfant, comme lui parle une histoire bêtement merveilleuse de vieille femme, de nourrice. […] Il a une bonne gaîté et un rire d’enfant qui sont contagieux, et dans le contact de la vie de tous les jours, se développe, en lui, une grosse affectuosité, qui n’est pas sans charme. […] Encore enfant, au temps des confitures, son père et sa mère le chargeaient d’aller chercher un pain de sucre, chez un distillateur de leurs amis, qui demeurait rue des Cinq-Diamants.
Les blés d’alentour mûrs avant que la nitée… Voici le récit d’une semaine à la campagne, à l’époque des blés mûrs : … avant que la nitée Se trouvât assez forte encor Pour voler et prendre l’essor, De mille soins divers l’alouette agitée S’en va chercher pâture, avertit ses enfants D’être toujours au guet et faire sentinelle. […] c’est à cette heure… — Non, mes enfants, dormez en paix : Ne bougeons de notre demeure. » L’alouette eut raison, car personne ne vint. […] Il faut qu’avec notre famille Nous prenions dès demain chacun une faucille : C’est là notre plus court ; et nous achèverons Notre moisson quand nous pourrons. » Dès lors que ce dessein fut su de l’alouette : « C’est ce coup qu’il est bon de partir, mes enfants !
Lui, l’enfant docile et respectueux de l’Église, il a dû connaître les deux terribles minutes qui précèdent les grandes décisions. […] Pour arriver plus tard jusqu’à Rome, on devait d’abord passer sur le cœur des enfants de Loyola ; on devait diminuer Rome partout où elle était, et elle existait partout où il y avait des Jésuites. […] Ô mes enfants, chers amis de la Compagnie qui n’est plus !
Après la prise de Saint-Maixent, qui a capitulé (1586), ayant envoyé à l’avance ses maréchaux de logis, il entre dans la ville, lui, toute sa cour et les gens de guerre, « tout ainsi que si elle n’eût point été conquise par les armes, toutes les boutiques y étant trouvées ouvertes, et tous les hommes, femmes et enfants épandus aux portes et par les rues, criant : Vive le roi ! […] Henri, dès qu’il l’aperçut, lui ordonna de mettre ses arquebusiers à pied afin qu’ils servissent d’éclaireurs et d’enfants perdus ; il le plaça, lui, avec sa compagnie de gens d’armes à son aile droite, et, l’emmenant un moment sur la ligne : « Tenez avec moi, dit-il, car je vous veux montrer toute la disposition des deux armées, afin de vous instruire à votre métier. » Rosny, même à la guerre, n’est qu’un élève de Henri IV.
Il a horreur des mésalliances, et il appelle de ce nom les mariages des enfants de la noblesse d’épée « aux fils et filles de ces gens de robe longue, financiers et secrétaires, desquels les pères ne faisaient que de sortir de la chicane, de la marchandise, du change, de l’ouvroir et de la boutique ». […] Voyant cependant une guerre prochaine très probable avec le duc de Savoie, Henri IV revient à Rosny, lui confie son embarras, lui explique qu’il ne peut ôter cette charge à M. d’Estrées, au grand-père de ses enfants, sans lui faire affront, et propose l’expédient de retirer la charge de lieutenant général de l’artillerie au vieil officier qui en est chargé, de rehausser cette lieutenance générale de plusieurs prérogatives singulières : Étant rendue ainsi honorable, ma résolution, lui dit Henri IV, serait de la bailler à un certain homme que je connais et vous aussi, qui a le courage bon, l’esprit vif, est actif, diligent, a toujours affectionné cette fonction et témoigné en plusieurs occasions qu’il n’en est pas ignorant… Or, devinez maintenant qui est cet homme-là, et m’aidez à le persuader, car il est fort de vos amis.
Racine a fini par être le premier des poètes dans Athalie, et Corneille a été le dernier dans plus de dix pièces de théâtre, sans qu’il y ait dans ces enfants infortunés ni la plus légère étincelle de génie, ni le moindre vers à retenir. […] Si Voltaire avait été ministre, il y a des jours où Mme Denis aurait été obligée de l'enfermer sous clef et de le cacher, pour qu’il ne parût pas un enfant.
Admirablement bien élevé par un père d’apparence modeste, et qui, dans sa longue patience, recelait toutes les ambitions, dussent-elles n’éclater au complet et ne s’épanouir que dans la personne de ses enfants, Louvois, secrétaire d’État en survivance dès l’âge de quinze ans, nourri au sein des affaires, eut l’art, auprès de Louis XIV son aîné de bien peu, de se donner comme l’élève le plus disposé à profiter des leçons du maître, et qui n’aspirait qu’à le bien servir. […] Ce n’est pas à réussir sur l’heure et pour un jour qu’il vise, comme cela suffit aux charlatans, c’est à s’acquérir l’estime des connaisseurs et de ceux qui en jugeront plus tard à l’usage : « Ce n’est pas ici un jeu d’enfants, écrivait-il à propos de ce même Dunkerque, et j’aimerais mieux perdre la vie que d’entendre dire un jour de moi ce que j’entends des gens qui m’ont devancé. » Plein de bonnes raisons, et de celles qu’il donne, et de celles qu’il garde par devers lui dans un art qui a ses secrets, il s’impatiente et s’irrite même des chicanes et des objections qu’on élève quand il a le dos tourné ; il s’en plaint au ministre et d’un ton parfois un peu brusque.
On y arrive d’ordinaire avec sa prévention, avec son symbole tout fait ; on se préoccupe, à l’exemple des commentateurs, de ce mot Psyché qui veut dire âme ; on cherche des sens profonds et mystérieux dans un conte de vieille qui n’a été fait et mis en ce lieu-là que pour divertir et empêcher une belle enfant de pleurer ; on y voit une allégorie, un mythe, quelque chose de pareil à ce que de graves et pieux commentateurs ont cherché dans les fables de l’Odyssée. […] Il est un âge pour ces fleurs d’or de l’imagination, pour ces productions spontanées du génie humain enfant ou adolescent.
Je ne comprends pas ces générations qui se prévalent de quelque indifférence acquise pour faire les supérieures et se donner de grands airs superbes à l’égard de leurs aînées et devancières, pour les traiter du haut de leur grandeur et comme des enfants qui faisaient assez bien pour leur âge : générations hautaines et gourmées, je ne sais comment on vous traitera vous-mêmes un jour, mais vous êtes bien peu agréables en attendant, et bien peu équitables aussi. […] Nous approchons de 1822 et de la lièvre d’enthousiasme pour les Grecs. — La Vie d’un soldat (suite de lithographies de Delpech) : ses premiers jeux ; départ du jeune conscrit, pleurs de sa maîtresse ; équipement militaire du jeune Grivet (il est dragon) ; premier fait d’armes du jeune Grivet, il est blessé au bras, etc. — Ces diverses scènes, celle de l’Apprenti cavalier (un soldat sur un âne qui rue, 1819), et la Cuisine militaire et la Cuisine au bivouac, et le galant hussard, et le jeune invalide qui fait danser l’enfant sur la seule jambe qui lui reste, sont plutôt des caricatures du genre, et Horace Vernet ici côtoie le Charlet.