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755. (1896) Les idées en marche pp. 1-385

Brunetière donne un intérêt à des questions qui semblaient épuisées, par un groupement fécond des phénomènes littéraires d’après la doctrine évolutionniste. […] Le philosophe chinois Lao-Tzeu a, dans son Tao, prêché une doctrine analogue. […] Les jeunes, qui prêchaient ces doctrines, sont aujourd’hui de vieux et de stériles ratés. […] Enfin la plupart des moralistes apportent avec leurs doctrines quelque chose de terne, de pluvieux, de protestant qui les empêchera toujours, je le crains, d’agir sur la masse ou sur l’élite française, éprise avant tout de lumière et de jets théoriques. […] Je ne veux point ici prendre fait et cause pour la doctrine du héros, de Carlyle ou de Nietzsche, pas plus que pour celle du nivellement des premiers chrétiens, de Pascal, du socialisme moderne.

756. (1887) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Troisième série pp. 1-326

« On connaît l’importance métaphysique de l’unité dans la doctrine cartésienne, dit quelque part M.  […] Et quand il ajoutait, à quelques lignes de distance : « Une philosophie sérieuse est naturellement pessimiste ; le pessimisme est l’une des doctrines, ou l’une des bases de la doctrine de Pascal », les théoriciens du pessimisme contemporain, s’ils étaient déjà nés, étaient du moins bien obscurs. […] et croyez-vous que Vinet se trompât quand il y voulait voir la doctrine ou au moins l’une des bases de la doctrine des Pensées ? […] Nous ne rechercherons donc même pas comment cette doctrine de la souveraineté de la passion s’ajuste avec les prétentions ordinaires de Prévost. […] Mais nous en avons dit assez sur cette doctrine de la souveraineté de la passion que Prévost a enseignée le premier dans l’histoire de notre littérature.

757. (1857) Réalisme, numéros 3-6 pp. 33-88

. — Un peintre français m’a aussi dit un mot plaisant : « Vos doctrines sont subversificatrices » Wegsters. […] Avec cette doctrine j’ouvre, il est vrai, la porte à toutes les hypocrisies de l’écrivain. […] Proudhon à découvrir le fond d’idées et l’unité de doctrines de messieurs les économistes. […] j’en attends l’éclat de pied ferme, bien sûr qu’il sera peu terrible et que je trouverai dans ma seule doctrine la force de le recevoir sans colère et sans haine. […] Cette fois, ce sera non pas comme doctrine littéraire, mais comme doctrine philosophique que je le considérerai ; et ce côté de la question n’en est pas le moins grotesque.

758. (1856) Cours familier de littérature. II « Xe entretien » pp. 217-327

Cette littérature prépara par ses doctrines l’avènement d’un Macchabée ou d’un Cromwell, s’il y en avait un dans les armées de la France. […] Haïr en tout était son talent ; son inspiration était la colère ; son équilibre était l’alternative entre deux excès ; son humeur chagrine et ses doctrines de fraternité mielleuse juraient perpétuellement et presque comiquement ensemble. […] Cette doctrine, tout orientale et toute biblique, fascinait alors ma jeune imagination. […] Royer-Collard était déjà profondément détaché de ce petit groupe politique de disciples qui s’étaient parés de ses doctrines, mais qui n’avaient fait de son nom qu’un marchepied de principes pour leur domination.

759. (1903) Articles de la Revue bleue (1903) pp. 175-627

* *   * Quand on examine d’un peu près le xixe  siècle littéraire, ce qui attire tout d’abord l’attention, c’est le nombre des écoles et la diversité des doctrines qu’elles professèrent. […] Pendant des années, tant le spiritualisme cousinien, doctrine officielle du second empire et même de la troisième République, était odieux à tous les esprits réfléchis, on s’est défié de tout ce qui pouvait rappeler le spiritualisme. […] Nous verrons que presque toutes les doctrines secrètes des religions, ainsi que M.  […] Burnouf l’ont établi, reposent sur des inspirations analogues et que le bouddhisme, le brahmanisme, l’hermétisme, les doctrines de Pythagore et probablement le christianisme des très grands esprits qui s’en tiennent à cette explication du monde, forment une suite étonnante d’une même idée.

760. (1874) Premiers lundis. Tome II « Des jugements sur notre littérature contemporaine à l’étranger. »

Quand Racine fut convaincu de la doctrine de Nicole, il cessa de faire des tragédies.

761. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « L’Âge héroïque du Symbolisme » pp. 5-17

Cette incursion dans la politique est loin de desservir le Symbolisme dans l’esprit des foules, mais heureusement pour elle, la doctrine a des motifs plus sérieux de retenir l’attention des gens éclairés.

762. (1890) L’avenir de la science « IX »

L’éclectisme ne s’est affaibli que le jour où des-nécessités extérieures, auxquelles il n’a pas pu résister, l’ont forcé à embrasser exclusivement certaines doctrines particulières, qui l’ont rendu presque aussi étroit qu’elles-mêmes, et à se couvrir de quelques noms, qu’on doit honorer autrement que par le fanatisme.

763. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Préface. de. la premiere édition. » pp. 1-22

Aussi, par les fruits de cette désolante doctrine, voit-on presque partout une dégradation générale ; les esprits retrécis, abattus ; les cœurs resserrés, desséchés, languissans ; les mœurs corrompues, dégradées, ou plutôt entiérement anéanties ; le génie national totalement défiguré & perverti.

764. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 24-41

On voit cependant, par certains morceaux, qu’il ne tenoit qu’à l’Auteur de le rendre intéressant ; il ne falloit, pour cet effet, qu’écarter des subtilités que la Poésie rejette, que mieux choisir les épisodes, que substituer le sentiment à la doctrine.

765. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préfaces des « Odes et Ballades » (1822-1853) — Préface de 1824 »

Et remarquons, en passant, que, si la littérature du grand siècle de Louis le Grand eût invoqué le christianisme au lieu d’adorer les dieux païens, si ses poëtes eussent été ce qu’étaient ceux des temps primitifs, des prêtres chantant les grandes choses de leur religion et de leur patrie, le triomphe des doctrines sophistiques du dernier siècle eût été beaucoup plus difficile, peut-être même impossible.

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