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111. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXVIII » pp. 113-116

. — le discours du cardinal pacca. — sénilité fleurie. — notes de mon voyage a rome. […] — Le journal des Débats de ce matin 7 vous dira assez de nouvelles : La triste et affreuse catastrophe arrivée à la fille aînée de Victor Hugo, mariée il n’y a pas plus de six mois, âgée de dix-neuf ans au plus25 ; — Les inventions néo-surannées de Lamartine : la vieille réforme électorale ; — le discours enfin du cardinal Pacca. A propos de cette sénilité fleurie, paterne et tout à fait romaine, voici quelques notes tirées de mon voyage à Rome : le discours de ce cardinal me les a tout à fait remises en mémoire comme très-exactes : notes d’un voyageur en 1839.

112. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXVII. Des éloges en Italie, en Espagne, en Angleterre, en Allemagne, en Russie. »

Les Italiens vont entendre un discours à peu près comme ils entendent un concert. […] Cependant le discours, semblable à de l’harmonie sans caractère, s’arrête à la surface des sens ; l’âme n’a aucun des plaisirs qui l’intéressent ; elle n’est ni remuée par des passions, ni attachée par des idées. […] » Ce discours finit par une apostrophe à l’âme du czar, qui est sans doute dans les cieux, d’où l’orateur le prie de veiller sur son empire. […] Léonard Salviati, jeune homme de vingt-deux ans, prononça aussi un discours en l’honneur de Michel-Ange. Ces deux discours furent publiés avec une foule d’inscriptions et d’éloges en vers.

113. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 303-308

Mais où l’Ecrivain est absolument exempt de ces défauts, & se développe avec une supériorité qui étonne, c’est dans les Discours préliminaires. […] Ces Discours renferment la quintessence de tout ce qu’on a pensé de plus sage sur l’établissement, les progrès & les révolutions de la Religion Chrétienne. […] Bossuet, en un mot, n’est ni plus lumineux, ni plus sublime, dans son Discours sur l’Histoire universelle.

114. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 293-297

Ces Discours portent l'empreinte d'un esprit cultivé, d'une ame honnête, uniquement occupée du désir d'honorer les talens, de relever l'éclat des vertus, & de faire sentir la perte des Académiciens dont il rappelle le souvenir. […] Outre l'Eloge de M. le Chevalier de Solignac, M. l'Abbé Ferlet a publié d'autres Discours, qui lui donnent le droit de figurer parmi les Littérateurs de nos jours qui ont cultivé l'Eloquence avec une sorte de distinction : tel est celui où il examine le bien & le mal que le commerce des femmes a faits à la Littérature, & qui a mérité le prix de l'Académie de Nancy ; tel est encore son Discours sur l'abus de la Philosophie par rapport à la Littérature, Ouvrage dont l'élocution se ressent un peu de la jeunesse de l'Auteur, mais dont les vûes & les principes annoncent un esprit vraiment éclairé & capable d'éclairer les autres.

115. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Note »

Lainé jeune, plus libéral que l’ancien, plus libéral que les ci-devant libéraux eux-mêmes, leur mettant sous les yeux à l’occasion et développant aux yeux de tous leurs inconséquences, leurs imprudences et leur manque de vue (comme il fit dans ce magnifique discours au sujet des cendres de Napoléon), — un M. […] Même dans le discours de réception de Lamartine à l’Académie, en 1830, on trouve un grand parallèle établi entre la poésie et l’action, entre la vie du littérateur en temps régulier et cette même existence dans les siècles d’orage, en « ces époques funestes au monde, glorieuses pour l’individu. » Dans les temps calmes, chacun est classé, chacun suit sa voie ; avec plus ou moins de distinction, selon nos forces ou nos faiblesses, « nous arrivons au terme. […] Et pourtant… Mais avec Lamartine il ne faut jamais analyser. » « — Ces mêmes gens qui, hier encore, auraient voulu lapider Lamartine à cause de ses Girondins et de ses discours de Mâcon, lui élèveraient aujourd’hui des autels : mais sur cet autel il faudrait inscrire : Élevé par la Reconnaissance et par la Peur. »|75}} « — Lamartine est au fond un roué, mais un roué de la race de Fenelon.  […] » « — Lamartine veut aujourd’hui (Voir son discours aux Italiens, du 28 mars 1818) qu’on raye Machiavel de la liste des grands hommes politiques. […] Comme un homme qui vient de faire cent discours et d’embrasser cent mille hommes » (toujours le poëte qui se pose un peu). — « (M.)

116. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Les Caractères de La Bruyère. Par M. Adrien Destailleur. »

Après la publication de son livre, le Discours de réception de La Bruyère à l’Académie a été le grand événement de sa vie littéraire ; c’est le seul même qui soit arrivé jusqu’à nous dans un parfait éclaircissement. […] Son Discours de réception était fort attendu ; on prétendait qu’il ne savait faire que des portraits, qu’il était incapable de suite, de transitions, de liaison, de tout ce qui est nécessaire dans un morceau d’éloquence. La Bruyère, ainsi mis au défi, se piqua d’honneur, et voulut que son discours comptât et fît époque dans les fastes académiques. […] Son discours, un peu long, était certes le plus remarquable que l’Académie eût entendu à cette date, de la bouche d’un récipiendaire. […] Attaqué avec tant de mauvaise foi et de violence, La Bruyère crut devoir répondre en faisant précéder son Discours, à l’impression, d’une Préface excellente, bien qu’un peu longue.

117. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Conduite de l’action dramatique. » pp. 110-232

Tout est action sur le théâtre ; et les plus beaux discours même y seraient insupportables, s’ils n’étaient que des discours. […] Ou ils n’ont pas mis les époux dans des situations assez fortes pour déployer une passion vive ; ou ils n’ont pas mis dans leurs discours les mêmes sentiments de délicatesse, ni cette chaleur qu’ils prodiguaient dans les discours des amants : en un mot, ils ont moins fait sentir la passion que le devoir, et il est vrai que ce n’est pas assez. […] Observons que presque tous les moyens de comique, qui excitent les éclats de rire, sont pris dans le comique bourgeois ; tels sont le contraste du geste avec le discours, du discours avec l’action, etc. […] Non seulement le passage du discours au chant, et le retour du chant au discours, auraient quelque chose de désagréable et de brusque ; mais ce serait un mélange monstrueux de vérité et de fausseté. […] Les discours longs et oisifs ne seraient nulle part plus déplacés.

118. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Histoire de la Restauration par M. Louis de Viel-Castel. Tomes IV et V. (suite et fin) »

C’est, lui qui, la veille du discours de réception de Victor Hugo à l’Académie, disait à quelqu’un qui ne paraissait pas sûr de pouvoir y assister : « Il faut y aller, on s’attend a de l’imprévu. » Et après la séance, il dit au glorieux récipiendaire, en manière de compliment : « Monsieur, vous avez fait un bien grand discours pour une bien petite assemblée. » C’est lui qui, à un célèbre candidat pour l’Académié46, qui s’étonnait d’apprendre de sa bouche qu’il n’eût pas lu ses ouvrages, fit cette réponse qui a couru et qui court encore : « Je ne lis pas, Monsieur, je relis. » On aurait pu trouver quelquefois qu’il usait et abusait du poids de sa parole pour écraser les gens. […] Berryer, après son premier discours à la Chambre, si quelqu’un tout bonnement disait ; « C’est un grand talent. » — « Ce n’est pas un talent, répliquait M.  […] On a fort remarqué les discours qu’il prononça dans la discussion sur la loi d’élection, pour combattre la majorité qui s’obstinait à repousser la loi même proposée par le Gouvernement, et à en substituer une autre, toute dans son intérêt et à sa guise. […] Royer-Collard, dans deux mémorables discours contre le droit que voulait s’arroger la Chambre, professa une théorie qu’il modifia et parut contredire plus tard dans le cours de sa carrière publique : il refusait alors, en effet, à la Chambre élective un droit inhérent à elle et lui appartenant, qui est dans l’essence du régime parlementaire et qu’il semble, quelques années plus tard, lui avoir expressément accordé. […] Royer-Collard, ses Discours et ses Écrits (2 vol. in-80, Didier, 1861), a donné tous les détails désirables sur ce Conseil royal secret qu’avait Louis XVIII en France, et dont, à un moment, M. 

119. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre I. La poésie »

Il corrige donc les caractères des dieux, des héros, leurs actions brutales, leurs injurieux discours, la prolixité des descriptions, la négligence des redites, tout ce qui choque la morale, la politesse, le goût d’un siècle éclairé. […] Je ne parle pas de l’ennuyeux Racine ou de l’innocent Delille : les Discours sur l’homme de Voltaire, en s’enveloppant de la dignité du vers, ont perdu ce trait, ce mordant, ce jaillissement d’idées, d’ironie et d’esprit, toutes les qualités les plus constantes enfin et les plus séduisantes de l’humeur voltairienne. […] Jullien, Hachette, in-8, 1859 (réimpression des discours et préfaces critiques de La Motte). […] — Voltaire, la Henriade (la Ligue, Genève [Rouen], 1723, in-8), Londres, 1723, in-4 ; Discours sur l’homme, 1738 (éditions séparées), 1739 (recueil) ; Poème sur la loi naturelle, Genève, 1756, in-8 et in-12. — Bernis, Œuvres, 2 vol. in-12, 1770 et 1781

120. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXVI » pp. 301-305

Eh bien, cette qualité moyenne de Casimir Delavigne est marquée adroitement dans tout le discours de M. […] Ces discours académiques inspirent toujours un grand effroi, même aux hommes habitués à paraître ailleurs en public ; la quantité de femmes et de chapeaux roses qui émaillent l’auditoire ne nuit pas à ce genre d’émotion. […] Victor Hugo a eu de très-belles parties dans son discours qu’il a débité trop pompeusement.

121. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Réception de M. Vitet à l’Académie française. »

Le discours de M.  […] Un bon sens élevé, éloquent, règne dans tout ce discours si bien pensé et si littéraire par l’expression comme par l’inspiration. […] Au discours du récipiendaire, l’un des plus élevés et des plus généreux qu’on ait entendus, M. le comte Molé a répondu, au nom de l’Académie, avec le goût qu’on lui connaît. Cette faveur du public à laquelle il est accoutumé et qui avait accueilli avidement son précédent discours, qui avait comme saisi ce discours au premier mot, si bien que c’était à croire (pour employer l’expression du moment) qu’on venait de lâcher l’écluse, — cette faveur ne lui a point fait défaut cette fois sur une surface plus unie et dans des niveaux plus calmes.

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