Il est à la besogne lorsque Thétis lui demande des armes pour son fils ; il s’agite haletant autour de ses fournaises, dans le coup de feu d’un travail urgent. […] Content de la sécurité qu’ils lui laissent, il se soumet au succès, respecte le fait accompli et ne demande plus qu’à vieillir en paix. […] » Prométhée reconnaît la fille d’Inachos et les Océanides lui demandent curieusement son histoire. […] Elle demande au Titan ce qui lui reste encore à souffrir, quel sera le terme de son vagabondage délirant. […] Il s’y réjouit de la criée des enchères, du mouvement des denrées, de la circulation des monnaies, des ruses de l’offre et de la demande.
Il faut qu’un Socrate, un Descartes, viennent lui demander de quel droit il les possède, et que les attaques opiniâtres d’un impitoyable scepticisme l’obligent de se les approprier en les défendant. […] Demandez-leur pourquoi la jurisprudence antique des Romains fut entourée de tant de solennités, de tant de mystères ; ils ne savent qu’accuser l’imposture des patriciens. […] Demander la moindre explication serait un blasphème. […] Les exceptions, les privilèges sont souvent demandés par l’équité naturelle ; aussi les gouvernements humains savent faire plier la loi dans l’intérêt de l’égalité même. […] Un autre devint par sa mauvaise conduite la honte de sa famille, et Vico fut obligé de demander qu’il fût enfermé.
Droz demanda au prince s’il n’était pas fatigué, et s’il ne voulait pas prendre le temps de se reposer avant de commencer sa lecture. […] Il y avait déjà quelque temps, mais à une époque qui n’était pas très éloignée, la duchesse de Dino, étant tombée malade à la campagne, avait demandé à recevoir les sacrements. […] La déclaration, au moment de signer, fut lue à haute voix devant lui, et quand on lui demanda quelle date il désirait y attacher, il répondit : « La date de mon discours à l’Académie. » — Ces deux démarches préméditées, celle de ses adieux au public et celle de son raccommodement avec l’Église, étaient liées dans son esprit. […] C’est un fait qu’à Mayence, il demanda à un prince très haut placé : Combien Talleyrand vous a-t-il coûté ? […] Se rappeler, dans Célimare le bien-aimé, le mari qui vient dire à l’amant de sa femme le mot convenu : « Ma femme m’a dit de venir te demander les Nord. » 59.
On se demande ce qui les arrête, pourquoi ils ne sont ni plus féconds, eux si faciles, ni plus certains, eux autrefois si ardents ; on se pose, comme une énigme, ces belles intelligences en partie infructueuses. […] Je me suis demandé souvent si M. Jouffroy avait bien rencontré sa vocation la plus satisfaisante en s’adonnant à la philosophie ; je me le suis demandé toutes les fois que j’ai lu des pages historiques ou descriptives où sa plume excelle, toutes les fois que je l’ai entendu traiter de l’Art et du Beau avec une délicatesse si sentie et une expansion qui semble augmentée par l’absence, ripae ulterioris amore, ou enfin lorsqu’en certains jours tristes, au milieu des matières qu’il déduit avec une lucidité constante, j’ai cru saisir l’ennui de l’âme sous cette logique, et un regret profond dans son regard d’exilé. […] Jouffroy, il est une œuvre qu’avant de finir nous ne pouvons nous empêcher de lui demander, parce qu’il nous y semble admirablement propre, bien que ce soit hors de sa ligne apparente. […] Si je dis que M. l’abbé Delille est un homme de lettres distingué, est-il quelque Français qui s’avise de me demander par quoi ?
Je vois maintenant un prince révolutionnaire demander grâce tour à tour aux royalistes d’être un fils de la Convention, aux républicains d’être un roi sur un trône, aux étrangers d’être l’élu d’une insurrection, aux bonapartistes d’être un Bourbon, à la démocratie d’être un petit-neveu de Louis XIV, à l’aristocratie d’être l’élu d’une démocratie ; je le vois forcé de faire effacer ses armoiries sur les portes de son palais, comme un crime de sa naissance envers un peuple qui ne veut plus d’ancêtres ; forcé de donner à sa nièce, dans les cachots de Blaye, la question de la pudeur sacrée de la femme, de constater le flagrant délit de son sexe pour déconsidérer, par-devant témoins, ses partisans ; supplice que l’antiquité n’avait pas inventé et qu’un parti acharné contre la royauté exige d’elle comme une concession à l’ignobilité de sa haine. […] Cela était bien faux ; car le roi venait pour la seconde fois de me demander une entrevue secrète ; j’y avais consenti par pure déférence respectueuse pour nos anciennes relations. […] Je lui écrivis pour lui demander si les circonstances de sa participation aux événements du 31 mai étaient vraies, et si, dans le cas où ce bruit aurait quelque fondement, il voudrait bien consentir à me recevoir et à me donner sur la mort de ses amis les informations utiles à l’histoire. […] Il ne fallait lui demander que les figures. […] On l’a bien vu, quand, porté un moment, par le hasard de ma vie et des événements, à la place même où Robespierre avait reçu le coup de pistolet vengeur du sang qu’il avait demandé et qu’il demandait encore, mon premier acte politique a été de proposer au gouvernement de la seconde république, qui partageait mon impatience d’humanité, de porter le décret d’abolition de la peine de mort en politique, et de désarmer, en nous désarmant, le peuple de l’arme des supplices, qui déshonore toutes les causes populaires quand elle ne les tue pas.
Que j’ai demandé à Dieu son salut, prié, supplié ! […] « Hier allée à Cahuzac entendre la messe pour toi en union de celle que le prince de Hohenlohe offrait en Allemagne pour demander à Dieu ta guérison, hélas ! demandée trop tard. […] Je me le demande en revenant sur les printemps passés, sur les jours et les lieux où cette rose a fleuri ; mais rien ne revient de ces choses perdues. […] J’ai demandé Notre-Dame de Paris, que jusqu’ici je n’avais pas voulu lire.
Il faut donc, comme Wagner le demande, que le poème, la musique et le décor se complètent l’un l’autre, que l’un soit conçu pour l’autre et qu’ils constituent, en leur trinité, une œuvre une et parfaite. […] Tristan, chargé de l’aller demander, part déguisé en marchand, et revient avec elle en Cornouailles. […] Il s’en alla avec Brangien et, lorsqu’ils entrèrent dans la tour, un garde demanda : — Quelle est celle-ci ? […] Les Bretons ne virent jamais femme d’une telle beauté ; ils s’émerveillent dans la cité, et se demandent d’où elle vient et qui elle est. […] Le drame wagnérien qui mêle musique et texte, chant et mise en scène, demande à être représenté.
« Demandez la Question-Wagner, par la Revue Française, dix centimes ! […] Quelques-uns, nos amis Fourcaud, Jullien, Grammont, ont dès l’abord demandé et approuvé la représentation de Lohengrin. […] En dehors de cela, le tout demande un dévouement extraordinaire : si l’on ne fait pas au moins deux fois plus de répétitions scéniques avec orchestre que pour les autres opéras, on n’arrivera qu’à un « à peu près ». […] Lorsque dans la lettre ci-dessus, Wagner si hautement demandait la « mélodie », il savait déjà bien que la mélodie est la seule forme de la musique, et que les deux sont inséparables ; il avait déjà la profonde conviction que la musique est l’expression, mais il ne savait pas encore ce que c’est que la mélodie qui donnerait l’expression idéale musicale, à l’esprit allemand, dans le drame. […] Chacune des études suivantes sera demandée à l’un de nos littérateurs wagnériens ; nous remercions M.
Il faut expliquer tout ce qui le demande, et rien au-delà. […] Il est le représentant de la Grèce ; il vient demander à Pyrrhus le fils d’Hector ; enfin, son rôle est si bien lié à l’action qu’il est impossible de l’en séparer. […] C’est même souvent dans ces monologues que le musicien déploie tout le brillant de son art ; il peut se livrer à son génie ; il n’est point gêné, par la présence d’un interlocuteur qui demande à chanter à son tour. […] Voyez la belle scène du Cid, où Rodrigue vient demander la mort à son amante : N’épargnez point mon sang ; goûtez sans résistance La douceur de ma perte et de votre vengeance. […] Il est encore à propos, pour la vraisemblance, qu’un des personnages paraisse s’être aperçu que l’autre avait parlé, et lui demande ce qu’il a dit, comme Harpagon qui fouille son valet dans l’Avare de Molière.
Laissons le bric-à-brac littéraire qui se cogne et retentit dans ses rapports de secrétaire d’académie ; laissons les airs de connaisseur qu’il doit à sa fonction officielle, et demandons-nous nettement ce qu’il veut quand, à propos de Prix, il construit des phrases de cet amphigouri, transparent pourtant : « Évidemment, — dit-il, — aux fortes études d’antiquités, de philosophie et d’histoire, fut toujours liée la maturité (une maturité liée, par parenthèse, n’est pas excessivement académique), et elle n’aurait de déclin nécessaire que par l’oubli de ce qui a fait sa force. […] » Évidemment, si l’on comprend bien, c’est toujours là le gouvernement des classes moyennes, baptisé par Guizot et transporté dans l’instruction publique ; c’est toujours ce gouvernement des Montmorency de la bouteille à l’encre et des Bayards de la leçon d’une heure, qu’il faut reconstituer à tout prix et en vue duquel on demande plaintivement aujourd’hui, mais sans modification d’aucune sorte, le maintien de l’état de choses qui nous a régis tant d’années, sans nous conduire et sans nous diriger. […] Assurément, dans tout état de cause et dans tout autre moment nous n’aurions pas demandé à Villemain de la critique. […] Certes, nous ne pouvions pas demander une si grande chose à Villemain, mais, nous le lui dirions à lui-même, nous le croyions réservé à une moins triste fin que cette extinction de son ancien talent dans la littérature fusionniste et les fautes de français ! […] Cet oubli tombé sur l’œuvre de Pindare, cet oubli qui lui fait demander aujourd’hui à toute la France la charité d’une traduction, dans les trente-neuf chapeaux de ses confrères d’Académie ajoutés au sien, il ne s’en explique pas la cause.
Mais je me demandais avec anxiété si nous l’aurions longtemps encore, si nous aurions l’infatigabilité de l’émotion et de l’admiration à la troisième, ou à la quatrième, ou à la cinquième fois que Victor Hugo nous apporterait son stock d’épopées. […] Ainsi, après avoir passé par la première Légende des Siècles, ces sublimes Petites Épopées qui me faisaient demander la grande, Victor Hugo ne s’est pas renouvelé. […] Priam demandait à genoux le corps d’Hector à Achille et pleurait sur ses mains sanglantes… Hugo était tout à la fois Hector et Achille, et nous lui demandions de donner les restes de son génie, qu’il tuait, à la poésie du poème épique qui pouvait seule le ressusciter ! […] Aux plus mauvais jours de notre Histoire, sous le sordide et abominable Philippe le Bel, on vit, aux États Généraux de France » Pierre Dubois, un des conseillers du Roi, demander nettement l’abolition de la Papauté, mais à la condition de faire une pension au Pape sur le patrimoine de saint Pierre. […] S’il a été jamais un soleil, Hugo est dans ce livre un soleil qui se couche, et ses idées bourgeoises contre l’Église et la Papauté le coiffent du bonnet de coton de ceux qui se couchent et qui ne sont pas le soleil… Littérairement, et à ne voir son Pape que comme une œuvre de l’esprit pure du déshonneur du pamphlet, on se demande ce que c’est et comment on pourrait classer cette composition, qui n’est un poème que parce qu’elle est en vers, et qui est dialoguée comme un drame, sans être un drame.