On se demande, après l’avoir lu, comment un homme a pu trouver dans son imagination tant de supplices différents, qu’il semble avoir épuisé les ressources de la vengeance divine ; comment il a pu, dans une langue naissante, les peindre avec des couleurs si chaudes et si vraies, et, dans une carrière de trente-quatre chants, se tenir sans cesse la tête courbée dans les Enfers.
Assis en ce lieu sublime et d’où il embrasse tout l’horizon, il ne se met point à discourir sur la formation du monde ; ce sont de ces sujets à garder pour le sommet de l’Etna ; mais il médite sur les ruines mêmes de la Grèce ; il se demande quelles sont les causes qui ont précipité la chute de Sparte et d’Athènes, et ces considérations d’une haute et sommaire histoire, pleines de vigueur et environnées de lumière, nous montrent à la fois ce qui manque dans les deux sens à l’estimable ouvrage de l’abbé Barthélemy.
Ici, l’étude des relations entre les sentiments de l’œuvre et la nature morale de l’auteur demande plus de soins.
Les peintres tirent de grands secours de ces compositions allegoriques de la seconde espece, ou pour exprimer beaucoup de choses qu’ils ne pourroient pas faire entendre dans une composition historique, ou pour répresenter en un seul tableau plusieurs actions dont il semble que chacune demandât une toille separée.
Mais, cette hétérogénéité une fois reconnue, on peut se demander si les représentations individuelles et les représentations collectives ne laissent pas, cependant, de se ressembler en ce que les unes et les autres sont également des représentations ; et si, par suite de ces ressemblances, certaines lois abstraites ne seraient pas communes aux deux règnes.
Mais j’aurais demandé de plus longues lueurs.
Supposons qu’on demande à M.
Quiconque a touché, même de loin, la philologie, sait qu’elle demande une vocation spéciale.
Au contraire, les symbolistes demandent à leurs sentiments intimes de les aider à mieux apprécier le monde ; ils en disposent comme d’un moyen, pour voir, représenter, décrire. […] C’est donc à ces siècles magiques de la Renaissance que Giraud demande presque toute son inspiration. […] Ils suivaient les cours de l’Université de Gand en 1886, et venaient de publier leurs tout premiers vers à Paris dans La Pléiade de Rodolphe Darzens (où Maeterlinck signait encore Mooris Maeterlinck), lorsqu’ils demandèrent à Rodenbach l’hospitalité de la Jeune Belgique. […] Il n’est pas inutile de rappeler, pour prouver la fatalité de cette influence, que les « Jeunes Belges » dans leur Manifeste, en 1881, avaient annoncé l’intention de créer une littérature nationaliste, qui ne demandât rien aux littératures étrangères. […] Destrée demande dès maintenant la séparation administrative entre Wallons et Flamands.
Cependant, nous ne pouvons ouvrir tout d’abord ces écrits des XIIe et XIIIe siècles, ces vigoureuses ébauches marquées d’une touche déjà puissante, sans nous être posé auparavant plus d’une question, sans nous demander d’où elles sortent, elles et la langue qui nous y semble parfois si heureusement balbutiée […] » Le jardinier ne comprend pas ; le légionnaire renouvelle sa demande avec humeur ; seulement, au lieu d’employer quorsum, il se sert de ubi, se rappelant sans doute quelles sont à cet égard les habitudes du langage populaire : Ergo igitur œgre subjiciens miles : ubi, inquit, ducis asinum istum ?
Devant sa langueur et son délire, la pitié éclot, puis la tendresse, puis l’amour, « comme une campanule des Alpes, humide de larmes matinales, auprès de quelque froid glacier, fragile d’abord et faible, mais qui de jour en jour prend de l’éclat1533. » Un soir, il revient à lui, épuisé, les yeux encore troublés de visions funèbres ; il la voit flotter devant lui comme un rêve, ouvre péniblement ses lèvres pâles, et lui dit tout bas : « Si vous êtes cette Ida que j’ai connue, — je ne vous demande rien ; mais si vous êtes un songe, — doux songe, achevez-vous. […] Il a trop demandé aux choses ; il a voulu d’un trait, âprement et avidement, savourer toute la vie ; il ne l’a point cueillie, il ne l’a point goûtée ; il l’a arrachée comme une grappe, et pressée, et froissée, et tordue ; et il est resté les mains salies, aussi altéré que devant1545.