Ils ont à peu près la même marche, avec cette différence, que l’Abbé de Saint-Pierre. ne s’écarte point de son systême, ne dénature point les événemens, ne donne point dans des bévues, & qu’il développe, d’une maniere plus étendue, l’Histoire de notre Gouvernement, de notre Législation, & de nos Etablissemens.
S’étant imaginé qu’une composition en quatre volumes valait la peine d’être méditée, il a perdu son temps à chercher une idée fondamentale, à la développer bien ou mal dans un plan bon ou mauvais, à disposer des scènes, à combiner des effets, à étudier des mœurs de son mieux ; en un mot, il a pris son ouvrage au sérieux.
La notion de la dégénérescence, introduite d’abord par Morel dans la science, développée par vous avec génie, s’est, entre vos mains, déjà montrée extrêmement féconde dans les directions les plus diverses. […] Le poète, le musicien doivent annoncer ou deviner, tout au moins laisser pressentir, dans quelles formes la civilisation continuera à se développer. […] L’auditeur musical a l’habitude de développer involontairement un peu en pensée chaque motif surgissant dans un morceau de musique. […] Il n’est pas besoin d’une idée fondamentale, d’un exposé progressif qui développe Cet état d’âme. […] Il réunit chez lui une fois par semaine des poètes et des écrivains en germe, et développe devant eux des théories d’art.
Michelet a développé chez tous les historiens venus après lui le sens de la vérité historique ; Renan et Taine en particulier ont subi profondément son influence. […] Ses études théologiques ont développé en lui les qualités du critique et du savant et l’ont dégoûté des systèmes métaphysiques. […] Il fallait songer à placer le jeune garçon dans un milieu où il pût satisfaire son goût pour l’étude et développer les rares qualités qu’il avait déjà manifestées. […] On dit parfois que pour développer l’imagination il faut la nourrir, l’enrichir ; c’est le contraire qui est vrai, il faut l’appauvrir et l’affamer. […] Il n’insistait jamais, ne développait pas.
Aussi ne fait-il pas de politique : s’il écrit dans les journaux sur les choses du jour, ce n’est guère que pour développer des idées générales, très philosophiques, et qui ne peuvent avoir d’aboutissement pratique. […] Il a donc fait son chemin tout seul, loin des coteries, loin des écoles, favorisé d’ailleurs par un succès rapide, qui lui a permis de développer et d’affirmer librement sa personnalité. […] Oui, je pourrais lui dire ces choses, et les développer, et les envelopper d’autres remarques du même ordre et de divers arguments. […] Jusqu’à un certain point, la race dépend morne de ces éléments infinis : son organisme collectif ne se développe qu’à condition que les millions d’organismes particuliers dont il est formé se développent également ; le progrès d’un peuple dont tous les citoyens seraient en décadence est un non-sens, comme le courage d’une armée dont tous les soldats seraient des lâches, ou la prospérité d’une famille dont tous les membres seraient gueux. […] Surtout, il développe un défaut déplorable, le défaut qui est par excellence celui des écrivains, comme il est l’éternel écueil des plus belles intelligences : l’orgueil.
Le genre humain dans son ensemble a grandi, s’est développé, a mûri comme un de nous. […] Ainsi voilà un principe étranger à l’antiquité, un type nouveau introduit dans la poésie ; et, comme une condition de plus dans l’être modifie l’être tout entier, voilà une forme nouvelle qui se développe dans l’art. […] Il s’est formé, dans les derniers temps, comme une pénultième ramification du vieux tronc classique, ou mieux comme une de ces excroissances, un de ces polypes que développe la décrépitude et qui sont bien plus un signe de décomposition qu’une preuve de vie, il s’est formé une singulière école de poésie dramatique. […] Chez lui, le vers embrasse l’idée, s’y incorpore étroitement, la resserre et la développe tout à la fois, lui prête une figure plus svelte, plus stricte, plus complète, et nous la donne en quelque sorte en élixir. […] Il y a surtout une époque dans sa vie où ce caractère singulier se développe sous toutes ses formes.
Enfin, et c’est ce qui lui vaudra l’immortalité, il s’aperçut que le genre niais de l’ancienne école française ne convenait plus au goût sévère d’un peuple chez, qui commençait à se développer la soif des actions énergiques.
Si l’on fait attention au caractere de cet Auteur, développé dans ses propres Ouvrages, on verra qu’il n’écrivit son Livre de la Sagesse, que pour réfuter les doutes de quelques Beaux-Esprits de son temps, au nombre desquels étoit son ami Montagne.
Pour mériter des suffrages éclairés, il ne suffit pas d'avoir un coloris brillant, le style passager du jour, de savoir dialoguer une Scene, égayer un instant par de bons mots ; il faut inventer un sujet, le dessiner avec justesse, le développer avec grace, le conduire à un dénouement facile & pourtant imprévu.
Et la littérature s’est développée par le fait que se développaient les idées générales, comme la peinture par la croissante précision des visions. […] Car les musiciens, arrivés à tenir les éléments d’une technique, s’affolèrent en la joie de leurs technicités ; ils cessèrent être artistes et se firent virtuoses : les vains contre-points se développèrent ; le précieux agencement des motifs prévalut sur leur suite émotionnelle : et ce trésor longuement amassé de rythmes, de mélodies, de timbres expressifs périssait dans la négligence universelle, lorsque naquît le vénérable Jean-Sébastien Bach. […] Un littérateur est un homme dont l’esprit, né dispos aux généralisations, a été développé par l’éducation suivant sa tendance native ; dès sa maturité, l’esprit du littérateur sera devenu éminemment capable de littérature ; et éminemment signifie presque exclusivement ; la puissance de vision linéaire et la puissance de perception musicale se seront atténuées par le fait de la croissance de l’autre faculté ; et la prédominance de la capacité littéraire sera telle qu’un spectacle sensible sux esprits ordinaires sous une part égale des trois facultés, à lui littérateur apparaîtra — naturellement — redondant de littératures. […] XI Dans la première partie de ces notes j’ai exposé une interprétation du développement de l’art ; dans la seconde, j’ai pris un exemple de ce développement dans le cours de l’œuvre wagnérienne ; je veux enfin montrer sous le Parsifal l’exemple d’un couronnement, une œuvre d’art donnant la somme majeure des sensations par le moyen de la musique ; car je définirai : l’art wagnérien est — non pas l’évocation d’une vie par le moyen-de plusieurs arts — mais l’évocation de la vie par le moyen d’un art infiniment développé et qui est la musique.
La phrase non plus réduite à une élégante armature dans laquelle s’enchâssent n’importe quels mots bas, ordonne des vocables sonores, colorés et beaux, les rythme en retentissantes cadences, développe de nobles visions, splendides, grandioses ou d’une haute horreur. […] Car dans les caractères mêmes de la syntaxe et du vocabulaire de Flaubert, sont incluses les contradictions plus générales que développe son œuvre. […] En fonction de cette science, il existait dans l’intelligence de Flaubert d’une part une série de données des sens et une sérié de mots qui s’accordaient avec elles et les exprimaient naturellement ; de l’autre, une série de formes verbales acquises, et développées, auxquelles correspondaient non des données sensorielles, mais de simples prolongements idéaux et qui tendaient pourtant comme les autres vocables, à être articulées. […] Le mot, qui, selon les linguistes allemands (Steinthal, Geiger), est à l’idée ce que le cri est à l’émotion, ne peut constituer l’antécédent de l’idée, que lorsque le langage, énormément développé par des génies verbaux de premier ordre, devient quelque chose que l’on apprend, que l’on emmagasine, et non un mince bagage traditionnel, qu’il faut utiliser et augmenter selon ses besoins. […] La signification de ce procédé d’analyse est excellemment développée dans les Essais de psychologie de M.