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1136. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 21, du choix des sujets des comedies, où il en faut mettre la scene, des comedies romaines » pp. 157-170

Elle veut, en nous faisant rire aux dépens des personnages ridicules, nous corriger des défauts qu’elle jouë, afin que nous devenions meilleurs pour la societé.

1137. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Gabrille d’Estrées et Henri IV »

Mais il est indifférent à cette vérité comme un homme, un diplomate, sur le soir d’un beau jour, qui aurait pris enfin son parti sur la présence du vice dans les choses humaines, et qui même irait jusqu’à croire qu’il y entre comme un ingrédient… Tels sont, en somme, les qualités et les défauts de ce livre à double titre, qui s’appelle également Gabrielle d’Estrées ou la Politique de Henri IV, et dont le second titre pourrait bien être le premier dans la pensée de son auteur.

1138. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Μ. Jules Levallois » pp. 191-201

C’était toujours vif et spirituel, ce qu’il écrivait, délié et nerveux dans le bon sens du mot, presque aigu, mais n’allant pas jusqu’à la pointe, n’ayant jamais ce défaut du pointu que les esprits aigus ne savent pas toujours éviter.

1139. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Comte de Gramont »

Un livre qui a des défauts littéraires d’autant plus grands qu’il est le produit d’un système, mais qui a aussi une valeur absolue, un mérite qui ne passera pas, c’est-à-dire la vérité presque maladive d’une inspiration qui ressemble à un empoisonnement, les Poésies de Joseph Delorme, datèrent bien ce commencement d’une époque traversée par nous maintenant, mais Dieu sait à quel prix !

1140. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXV. De Paul Jove, et de ses éloges. »

En France, Godefroi de Bouillon, chef de la seule croisade qui ait réussi ; Charles VIII, qui conquit et perdit le royaume de Naples avec la même rapidité ; Louis XII, qui fut tour à tour dupe de ses amis et de ses ennemis, mais à qui on pardonna tout, parce qu’il était bon ; François Ier, qui, à beaucoup de défauts, mêla des qualités brillantes ; le maréchal de Trivulce, sur la tombe duquel on grava : Ici repose celui qui ne reposa jamais ; le maréchal de Lautrec, également opiniâtre et malheureux ; Gaston de Foix, si connu par son courage brillant et par la bataille de Ravenne qu’il gagna et où il perdit la vie ; enfin, ce connétable de Bourbon, si terrible à son maître, et dont l’âme altière eut à la fois le plaisir et le malheur d’être si bien vengé.

1141. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre VII. De la physique poétique » pp. 221-230

. — Par suite du même défaut de réflexion, les héros étaient ouverts, incapables de dissimuler leurs impressions, généreux et magnanimes, tels qu’Homère représente Achille, le plus grand de tous les héros grecs.

1142. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome I pp. 5-537

Outre ces défauts, remarquez celui-ci ; il y a cinq épithètes dans ces deux vers. […] Ce seul défaut causerait chez nous la chute inévitable de cet ouvrage. […] Les Grecs eux-mêmes n’ont point d’exemples de cette sorte de perfection ; et le reproche que les bons critiques ont adressé justement à Euripide, l’attaque en un défaut contraire. […] (A) D’accord, Monsieur ; mais le jugement d’une société savante condamna ces mêmes défauts dans cette illustre tragédie. […] Le fait, tel que l’arrange Crébillon, cause une horreur sans pathétique ; et ce défaut, malgré les beautés que nous remarquerons dans cette pièce, rend le dénouement plus hideux que terrible.

1143. (1894) Études littéraires : seizième siècle

C’était le cas de Louis XL II avait ses défauts. […] Ses qualités sont acquises, et sont souvent des défauts corrigés. […] La parodie consiste à prendre les défauts des autres pour en faire éclater le ridicule. […] On s’en aperçoit surtout quand on prend garde à ne pas l’admirer pour ses défauts. […] Quelque bon qu’il fût, il avait un défaut, relativement léger, mais irrémédiable.

1144. (1856) Réalisme, numéros 1-2 pp. 1-32

Quant à ceux qui opposent l’idéalisme au vrai, leurs idées sont de beaucoup inférieures à celles qui précèdent, et qui sont nettes, pratiques, saisissables sans autre défaut que d’être grotesques. […] J’avais pensé à m’arrêter aux défauts de ce travail, mais je préfère l’analyser et en faire ressortir deux ou trois idées remarquables et importantes. […] Les réalistes n’ont pas songé à faire, dans les articles cités, une exposition complète ; les autres cherchent vainement à dégager une formule pour tout concilier, et ce défaut de résultat définitif au bout de cette lutte est si évident que M.  […] Les gens d’imagination tombent toujours dans ce défaut. […] « Le grand défaut du temps est l’ambition d’aller plus loin que le vrai.

1145. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. RODOLPHE TÖPFFER » pp. 211-255

Une certaine légèreté d’agrément qui est, à proprement parler, l’honneur poétique et littéraire, manqua donc à la culture genevoise ; Senebier le reconnaît lui-même et en recherche les raisons : « La plupart des écrivains genevois, profonds dans l’invention et la déduction de leurs idées, sont faibles pour le coloris et pesants dans le style ; ces défauts ne naîtraient-ils pas de la gravité et de la réflexion que le sentiment de la liberté inspire, que le goût de prononcer sur les objets importants du gouvernement nourrit109… » Cela me paraît venir surtout de ce qu’en écrivant, les auteurs genevois, même ceux qui ont le sentiment du style, ne se sentent pas complétement chez eux dans leur langue ; la vraie mesure, le vrai niveau si mobile de cette langue, n’est pas au bord du Léman, mais au bord de la Seine ; ils le savent bien, ils s’efforcent, ils se contraignent de loin pour y atteindre, et l’on s’en aperçoit. […] Quelle triste chose alors que de découvrir tardivement dans cet ami des défauts, des imperfections ; d’être conduit peut-être à rompre ces relations commencées, pour en former de nouvelles qui ne sauraient plus avoir ni l’attrait ni la fraîcheur des premières ! […] Il se plaît à la force, à la vivacité brillante qui distingue ses jeunes ans ; il jouit aux qualités qu’amène son âge mûr, aux défauts qu’il corrige ou tempère ; il estime surtout les qualités que ne lui ôte pas la vieillesse, et souvent (qui n’en a pas été le témoin ?)

1146. (1860) Cours familier de littérature. IX « Le entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier (2e partie) » pp. 81-159

La modestie du duc de Laval était son seul défaut ; très capable des premiers rôles, il n’aspirait jamais qu’aux seconds ; il plaçait son ambition dans son cousin ; son amitié ne désirait point un succès pour lui-même. […] Cette indifférence de l’homme qui décernait alors d’un coup d’œil la célébrité ou la faveur laissa dans l’âme de madame Récamier une froideur qui dégénéra plus tard en aversion : le défaut d’attention est une négligence que la beauté pardonne difficilement au pouvoir. […] Il était un de ces hommes qu’on ne pouvait voir que vêtus ; la toilette était nécessaire à son génie ; aussi la draperie est-elle le défaut de son style, jamais le nu.

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