/ 1798
1726. (1902) Les poètes et leur poète. L’Ermitage pp. 81-146

À ceux qui s’étonneraient, je répondrai : « Considérez que ce poète, peu lu et mal connu, jugé d’après ses théories étroites et paradoxales, fut harmonieux comme Lamartine, profond comme Baudelaire, poignant comme Musset, grave comme Alfred de Vigny et musical comme Verlaine ; songez que les Poèmes barbares ont précédé la Légende des Siècles et la surpassent certainement en largeur épique ; méditez enfin religieusement cette œuvre parfaite, où la langue poétique n’a été maniée qu’avec ce respect sacré que possèdent seuls les génies.

1727. (1896) Le IIe livre des masques. Portraits symbolistes, gloses et documents sur les écrivains d’hier et d’aujourd’hui, les masques…

On appelle réaliste le romancier qui ne travaille que d’après l’observation minutieuse des faits de la vie ordinaire, mais un romancier qui ne serait que réaliste ne serait que la moitié d’un romancier, ou moins : on le vit bien lorsque le réalisme fut manié par le déplorable Champfleury. […] Ils ont vraiment cueilli les fruits les plus beaux et les plus variés de forme, de couleur et de saveur ; ils ont dit de l’homme, des choses, de la vie tout ce qu’ils avaient à en dire, et cela méthodiquement, d’après un plan secret, mais certainement élaboré dès leurs premières années de travail.

1728. (1940) Quatre études pp. -154

Parce qu’Homère a composé un poème épique qui s’est classé au rang des chefs-d’œuvre immortels ; parce qu’Eschyle, Sophocle et Euripide ont donné la formule de la tragédie ; parce que l’éclat de ces génies a ébloui les générations successives ; parce que les hommes sont généralement paresseux et faibles, et qu’instinctivement ils courent après le succès : pendant des siècles on recommencera à écrire poèmes épiques et tragédies, d’après les modèles qui ont réussi. […] La molécule ainsi obtenue, toute molécule se trouve douée, d’après lui, d’états d’âme, désirs, répugnance, mémoire, raison… Il fit judicieusement le premier pas en transformant la monade incorporelle en molécule physique ; mais en lui accordant une activité physique supérieure, il se sépara de la nature, ou, si l’on veut, dévia vers l’idéalisme. » 64.

1729. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre III. La Déformation de l’Idéal classique (1720-1801) » pp. 278-387

. — En dehors de ses Romans, de son Louis XI, et de ses Considérations, on a de Duclos : 1º Un certain nombre de Mémoires dans le Recueil de l’Académie des inscriptions, dont les deux plus importants sont relatifs à l’Origine et les révolutions des langues celtique et française ; — une édition annotée de la Grammaire de Port-Royal, 1754, et imprimée d’après un nouveau système d’orthographe ; — la Préface de la 4e édition du Dictionnaire de l’Académie, 1762 ; 2º Des Mémoires secrets sur les règnes de Louis XIV et de Louis XV, qui n’ont paru qu’en 1791 ; et dont l’intérêt a beaucoup diminué depuis la publication de ceux de Saint-Simon ; 3º Des Considérations sur l’Italie [1766-1767], également publiées pour la première fois en 1791 ; 4º Un Essai sur les corvées, 1759, et des Réflexions sur le même sujet, 1762, qui sont bien du même auteur, sans qu’il soit d’ailleurs absolument prouvé que cet auteur soit Duclos. […] Lintilhac, Beaumarchais et ses œuvres, d’après des documents inédits, Paris, 1887 ; — A.

1730. (1891) Lettres de Marie Bashkirtseff

Ça lui fait de la peine, et on ne sait pas combien je l’aime et on me juge d’après les apparences. […] Et lorsque munita de tanta sapientia me riscabo à faire immensa toila d’après natura, enfonçatos Carolus, Tony et altros precursorès.

1731. (1891) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Première série

Le christianisme, pour de Maistre, confirme et consomme le système de philosophie pessimiste que nous venons d’exposer d’après lui, en ce qu’il est ce système lui-même, avec une dernière conclusion qui l’éclaire et en même temps le purifie. […] L’abolition du Tribunat, les Députés silencieux, le Sénat sans pouvoir, sont des institutions impériales pour lesquelles il n’a que des éloges ; et à qui il réserve ses colères, c’est à ceux qui en établissant, ou voulant établir, une monarchie parlementaire, ont tenté « d’affermir la Révolution sur la base de la Légitimité. » — Mais, d’après les idées mêmes de Bonald sur l’ancien régime et la Révolution, la « monarchie selon la charte » n’est point, ce semble, la monarchie selon la Révolution, mais bien la monarchie selon l’ancien régime compris en son vrai esprit. […] Il fallait, d’après les principes, que la pensée humaine n’eût pas sommeillé pendant le moyen âge. Mme de Staël l’affirme d’après les principes, sans essayer de le prouver par les faits. […] On ne peut pas savoir si, à y séjourner plus longtemps, elle n’eût pas désiré d’en sortir. » — Je suis à peu près de l’avis du critique anglais ou américain que je suppose. — Et encore je ferai remarquer que Mme de Staël n’a pas été si aveuglée par toutes les raisons que, d’après lui, elle avait de l’être.

1732. (1922) Gustave Flaubert

En tout cas, c’est avec lui, après lui et d’après lui que l’esprit médical, les nécessités et les déformations médicales sont incorporées à la littérature. […] — D’après moi76. » Il faut se défier en général des on-dit, mais je suis bien certain que celui-ci n’est pas de l’invention d’une vieille demoiselle. […] Mais pour l’Éducation on peut croire à ces mots de Maxime Du Camp : « Il a raconté là, très sincèrement, une période ou, comme il disait, une tranche de sa vie ; il n’est pas un des acteurs que je ne puisse nommer, je les ai tous connus ou côtoyés, depuis Frédéric, qui n’est autre que Gustave Flaubert, jusqu’à Mme Arnoux, qui est l’inconnue de Trouville transportée dans un autre milieu102. » Ajoutons que Mme Dambreuse est faite en partie d’après la propre maîtresse de Du Camp, Mme Delessert, la Vatnaz d’après une demoiselle de lettres qui s’en fâcha, que le surnom de la Maréchale évoque celui de la Présidente, Mme Sabatier. […] Et cet homme de politique et d’affaires n’est nullement dans le roman le délégué à la bêtise ; pour trouver une variante (très épisodique) d’Homais, il faudrait aller chercher, dans les repas chez Dambreuse, l’industriel Fumichon, préposé aux énormes âneries, grosse artillerie de la défense sociale, avec son visage d’après les liqueurs, qui menace d’éclater comme un obus quand il défend la propriété.

1733. (1896) Impressions de théâtre. Neuvième série

Le poète n’a pas cru devoir ajouter, fût-ce en tout petits caractères : « d’après Euripide » ; et cette omission m’étonne un peu. […] L’Œuvre : le Chariot de terre cuite, cinq actes, d’après la pièce du théâtre indien attribuée au roi Soudraka, par M.  […] Il semble bien que, dans la pensée de l’auteur (ou plutôt d’après ce qu’on en a dit et écrit), Magda soit un poème de révolte, un drame d’esprit ibsénien, c’est-à-dire néo-romantique.

1734. (1895) La vie et les livres. Deuxième série pp. -364

Ce grand prophète disait, bien avant de commencer à écrire la Vie de Jésus : « Ce serait certes une œuvre qui aurait quelque importance philosophique, que celle ou un critique ferait, d’après les sources, l’histoire des origines du christianisme. […] Il pourrait nous répondre (et il l’a fait à maintes reprises) que la philosophie est une ouvrière de science, non pas un instrument d’éducation et de gouvernement, qu’on ne doit pas juger une doctrine d’après son plus ou moins d’appropriation aux besoins de notre cœur faible, de notre cerveau malade ou de notre société infirme. […] Après tout, qui peut se vanter de décrire d’après nature, sans quelques ressouvenirs ?

1735. (1901) Figures et caractères

Vigny n’est point de l’heure juste, il est d’avant et d’après ; il devance et il survient. […] Imaginons-le, d’après le souvenir qui est resté de lui, avec sa figure belle et froide, la correction de ses manières polies non sans affectation ; son souci aristocratique de ne point se commettre et un peu, comme l’a dit l’aigre Sainte-Beuve, son sourire de « bel ange qui a bu du vinaigre ». […] Les hommes se connaissent fort bien entre eux d’après ce qu’ils se disent réciproquement.

1736. (1774) Correspondance générale

D’après tout cela, vous croirez que je tiens beaucoup à l’Encyclopédie et vous vous tromperez. […] D’après ce que j’ai l’honneur de vous exposer, je me constitue juge dans cette affaire. […] Dès qu’ils ont tourné des regards menaçants contre la majesté du ciel, ils ne manqueront pas le moment d’après de les diriger contre la souveraineté de la terre.

/ 1798