/ 1980
398. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Eugène Gandar »

Il se plaisait à vérifier avec lui ce qu’il faut seulement y chercher, le premier aspect, « l’apparence pittoresque, sinon la réalité essentielle des choses », le premier essai largement jeté de la ligne ou de la couleur. […] Cette mer bleue qui caresse les plages de Grèce ; ces riantes villas de Naples et d’Albano, éclairées par un ciel si pur ; ces grandes ruines d’Athènes ; ces lignes élégantes et ces éclatantes couleurs des paysages d’Italie et d’Orient auront gardé quelque chose de mon cœur quand, plus avancé dans la vie et séparé de ma jeunesse, je jetterai en arrière un regard découragé… Mais, oh ! […] La brise était silencieuse, l’horizon brumeux et borné ; les nuages confondaient avec les flots endormis leurs couleurs fines et vaporeuses, un peu pâles, presque effacées. […] On avait parié d’une modification dans l’ordre des couleurs nationales. […] Havet : « … Cette lumière plus précise que chaude, ces couleurs plus harmonieuses que tranchées, ces lignes de la mer et ces montagnes si nettes quoique lointaines, et si grandioses quoique resserrées dans un espace relativement assez étroit… » 161.

399. (1902) Les poètes et leur poète. L’Ermitage pp. 81-146

Sans doute Hugo a découvert aux mots un sens nouveau de couleur et de pittoresque ; il a conféré aux vocables une vie inattendue ; il nous a révélé le pouvoir et les séductions de la rime, jusque-là traitée en esclave. […] Nul n’eut dans sa forme plus de couleur, dans sa pensée plus de délicatesse et dans sa vie, si prématurément fauchée, plus d’heureuse harmonie. […] Mais Hugo contient Verlaine dans sa mâle synthèse comme la couleur contient la nuance. […] On en sort l’imagination éblouie par la richesse des couleurs, la sonorité d’un vocabulaire surabondant et la prodigieuse variété du spectacle ; — mais le merveilleux charme cesse avec le contact. […] Des goûts comme des couleurs on ne discute pas… Et puis ce serait trop long à expliquer ; vingt-cinq lignes n’y suffiraient pas.

400. (1904) Essai sur le symbolisme pp. -

La nature offre ses couleurs à Géricault, à Delacroix, à Devéria, et la représentation vivante de la réalité, en s’opposant aux dessins de David, de Regnault, d’Ingres, se substitue au genre académique. […] Ou plutôt, à mesure que nos sens s’affinent, que notre intelligence s’élargit, plus cosmopolite, plus compréhensive, le prisme à travers lequel se réfracte le réel change de couleur. […] Je vois des couleurs et les reproduis, je décompose des formes géométriques et les recompose. […] Il existe, par exemple, autant d’intermédiaires que l’on voudra entre la couleur verte et la couleur jaune, entre un son et un autre son. […] De la série des couleurs passez à un son, un intervalle se dresse.

401. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lantoine, Albert (1869-1949) »

C’est un poème en prose, plein de vie et haut en couleur : « Et un grand souffle d’amour passa sur Israël.

402. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Penquer, Mme = Salaün-Penquer, Léocadie (1817-1889) »

Traversez un moment leur sphère, mais pour rentrer bientôt dans la vôtre ; restez la muse du foyer toujours, avec ce je ne sais quoi de raisonnable et de modéré jusque dans l’essor, avec la mesure du cadre qui donne un fonds solide aux couleurs.

403. (1759) Salon de 1759 « Salon de 1759 — Vien » pp. 95-96

Mais la couleur m’a paru vraie.

404. (1761) Salon de 1761 « Peinture —  Briard  » pp. 159-160

Pour se tirer d’un pareil sujet, il eût fallu la force d’idées, de couleurs, et d’imagination de Rubens, et tenter une de ces machines que les Italiens appellent opera da stupire.

405. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Jollain »

C’est barbouiller de la toile et perdre de la couleur.

406. (1897) La vie et les livres. Quatrième série pp. 3-401

Rien de plus caressant que ces couleurs à la fois très vives et très douces. […] Pourtant il n’abuse pas de cette sorte de couleur locale, que l’on obtient en pillant les dictionnaires exotiques. […] Leur lanterne magique agrandit les proportions, amplifie les gestes, avive les couleurs. […] Laloux nous fait voir, en une série de planches, les fraîches couleurs du décor où ces choses se sont passées. […] La façade brille, étincelante d’or, enluminée de joyeuses couleurs.

407. (1905) Études et portraits. Portraits d’écrivains‌ et notes d’esthétique‌. Tome I.

Les nuances de la même couleur ne sont appréciables qu’à des intervalles d’intensité toujours fixes. […] Quoi d’étonnant si les écrivains se complaisent à brosser ces toiles pour lesquelles les couleurs sont là, toutes préparées ?‌ […] Même la couleur de la vie n’est pas non plus de son domaine, il ne peut qu’en jeter une touche à peine marquée et que complète le lecteur. […] Il a le droit de prendre toutes les nuances d’expression, parce qu’aussi bien toutes les nuances se mélangent dans cette trame de la vie, tapisserie à mille teintes que les siècles tissent avec du fil couleur de sang et du fil couleur d’espérance, sur un dessin fantastique de tragédie tour à tour et de farce grossière. […] Elles font certitude, elles ne font pas couleur, et l’on se prend à regretter que M. 

408. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Daudet, Julia (1844-1940) »

Parmi ses Impressions de nature et d’art, elle a jeté, comme des fleurs entre les pages, des vers d’une grâce triste, d’une couleur fine, d’une facture minutieuse et savante, délicatement ouvragés.

/ 1980