Mais Dieu les connaît. […] Il désira me connaître. […] Je serais bien fâché de ne pas l’avoir connu. […] … elle ne nous connaît pas ! […] … nous ne les connaissons pas !
J’ai lu les Portraits après décès 12 de Charles Monselet, et j’ai appris à le connaître, lui… — heureusement avant son décès ! Jusqu’ici, je ne le connaissais pas. Je connaissais l’homme sympathique, souriant, aimé de tout le monde, et dont chacun dit un peu trop camaradesquement « Monselet » tout court, dans ce café de mauvais ton qui s’appelle la Littérature. […] Je connaissais enfin le Monselet de la vieille note, agréable, mais monotone, que les violonistes de la publicité tiennent depuis si longtemps… et badaud, comme pas un ! […] », une plaisanterie dont ses amis riaient, c’est-à-dire tout le monde, mais dont moi seul je ne riais pas, car je sais trop que rien n’est impuni pour l’esprit qui se permet tout, et je connais la tyrannie d’une seule mauvaise pensée.
Les affaires difficiles, et dont le succès a quelque chose ae fâcheux, laissent toujours beaucoup à raisonner, et la bonne conduite que l’on y tient est peu connue et peu pénétrée. […] Cette armée connaissait son avantage et ne demandait qu’à combattre. […] Je lui ai répondu qu’il fallait se laisser juger ; que les campagnes heureuses sautaient aux yeux, que les autres demandaient trop de discours en public pour en faire connaître le mérite. […] L’on en tirera le profit que Sa Majesté connaîtra l’attention que mérite cette frontière et qu’il ne sera pas si aisément détourné de ce qui lui est proposé pour sa sûreté, par le sentiment de ceux qui ne la connaissent point, et qui ont pu lui faire concevoir là-dessus des facilités qui n’y sont point. » Catinat ne croyait pas cette utilité réelle pour l’avenir trop payée d’un léger désagrément personnel. […] Catinat le connaissait bien ; à peine apprend-il sa nomination : « Ah !
leurs noms sont connus dans le monde. […] Qui connaît les noms des fils de rois des autres pays, et les noms des maréchaux malgré leurs bâtons, et des généraux malgré leurs cordons ? […] Et les autres, on ne les connaît que parce qu’ils sont remarquables par leur grande iniquité ou par leur grande stupidité, comme on connaît dans une petite ville les noms des brigands du voisinage, et les noms de l’escamoteur ou du fou qui flâne dans les rues pour amuser le peuple. Or telle est la gloire du czar Nicolas, ou du petit czar don Miguel, ou du petit czar de Modène, de plusieurs rois et ministres que vous connaissez. […] Un hymne de M. de La Mennais à la Pologne termine ce volume avec la douceur et l’harmonie d’une virginale prière ; car ce grand écrivain, assez connu par l’énergie brûlante de sa plume, une fois hors de la polémique, retrouve une onction tendre et une délicieuse fraîcheur d’âme.
Car n’est-ce pas une pitié que, pouvant connaître la terre entière et multiplier par là notre vie et notre être, nous demeurions confinés dans notre clapier ? […] Car, s’il n’avait connu qu’une ou deux régions, il risquait de se confiner dans leur description et de recommencer éternellement avec artifice ce qu’il aurait fait d’abord avec sincérité. […] Cette turquerie si connue, si usée, Pierre Loti a su la rajeunir. […] Or ce sentiment apporte avec lui une tristesse : par lui nous connaissons clairement notre infimité, et que nous ne pourrons jamais jouir à la fois de tout l’univers. […] Nous ne pouvons point contrôler ces peintures ; cette abondance de détails ne se rapporte à rien de ce que nous connaissons… » Dirai-je que j’ai cet enfantillage, de trouver des charmes au mystère de ces mots ?
Il est connu principalement par son Poëme de Roland l’Amoureux. […] Il choisit un sujet connu, parce qu’il ne voulut point qu’il fût étranger aux spectateurs. […] Mais en France ce Poëme singulier ne commença à être connu que par la traduction françoise qu’en donna M. […] Une Dame a donné parmi nous une imitation en vers de son Paradis perdu, c’est Madame du Bocage connue avantageusement sur notre Parnasse. […] Zacarie, est l’ouvrage de la jeunesse & le coup d’essai d’un Poëte déjà bien connu chez nous, & distingué par ses productions.
Pour se connaître, il se divise, et c’est une partie de lui-même qui prend connaissance de l’autre partie. […] Le moi ne connaît de lui-même que des formes cadavériques, que des fantômes vagues et multiples évoqués par le souvenir. […] D’un point de vue plus positif encore il apparaît que par le fait de sa division avec lui-même il ne se connaît jamais que partiellement. […] En même temps, il faut constater que s’il se conçoit nécessairement autre qu’il n’est par le fait de sa division avec lui-même, il ne connaît aussi les objets du monde extérieur qu’indirectement par le rapport incomplet dans lequel ils entrent avec la fausse et partielle représentation qu’il se forme de lui-même. […] Vers quelque solution que l’on incline, il reste toujours que le moi psychologique, pour se connaître, se conçoit nécessairement autre qu’il n’est, que cette fausse conception de lui-même entraîne une fausse conception des choses et frappe la connaissance tout entière d’une tare sans remède.
Supposez que Nestor cherche à modérer les passions d’Antiloque, il citera d’abord des exemples de jeunes gens qui se sont perdus pour n’avoir pas voulu écouter leurs pères ; puis, joignant à ces exemples quelques maximes connues sur l’indocilité de la jeunesse et sur l’expérience des vieillards, il couronnera ses remontrances par son propre éloge et par un regret sur les jours du vieux temps. […] Je meurs ; le voile tombe, un nouveau jour m’éclaire : Je ne me suis connu qu’au bout de ma carrière. […] Des dieux que nous servons connois la différence : Les tiens t’ont commandé le meurtre et la vengeance, Et le mien, quand ton bras vient de m’assassiner, M’ordonne de te plaindre et de te pardonner. […] Quand nous disons un idéal de vérité, ce n’est point une exagération ; on sait que ces vers : Des dieux que nous servons connais la différence, etc., sont les paroles mêmes de François de Guise25. Quant au reste de la tirade, c’est la substance de la morale évangélique : Je ne me suis connu qu’au bout de ma carrière.
Le nom de la marquise de Créqui a été fort remis en vogue depuis quelques années : il ne s’agit plus que de connaître la véritable. […] Il s’est exposé à ce qu’un journal malin qui avait, découvert la fraude et qui connaissait l’ancien texte du roman, en fit paraître un jour un chapitre en disant : « Nous donnons ici le feuilleton que M. […] Ces hommes qui rejettent les dogmes du catholicisme, admettent toutes les superstitions connues. […] Il établit comme un point indubitable que la marquise ne pouvait connaître directement les Necker ni daigner les visiter. […] Elle nous dit elle-même, en parlant de sa santé : « Je n’ai jamais connu ce bien-là, ni celui de la jeunesse. » Toute la première moitié de sa vie est simple, uniforme, et dans la ligne stricte du dévouement et du devoir.
De même encore, il affecte de connaître et d’aimer les derniers raffinements du luxe contemporain ; il s’en voudrait d’avoir ignoré un seul détail de la plus élégante façon de vivre inventée par les derniers civilisés. […] Paul Bourget définit et explique avec une égale précision, on peut distinguer ceux qu’il éprouve naturellement et qu’il préfère, et ceux qu’il a fait quelque effort pour s’approprier, et connaître enfin quels sont, entre les écrivains dont il s’occupe, ceux dont il tient le plus. […] Le danger, c’est que l’écrivain doué d’un pareil instrument d’analyse ne soit tenté d’en user avec un peu d’indiscrétion et ne décompose parfois, avec un soin et un luxe d’anatomie un peu excessifs, des états d’âme assez simples et assez connus. […] Qui n’a connu cette impuissance d’aimer, d’aimer absolument et avec tout son être, d’aimer autrement que par désir et curiosité ? […] Il ne peut aimer Hélène parce qu’il ne la croit pas quand elle lui dit qu’il est son premier amant ; mais, puisqu’il connaît tant les femmes, il devrait bien sentir que celle-là dit vrai !
Mais Mallet du Pan, qui le connaît aujourd’hui parmi les jeunes générations ou même parmi les générations intermédiaires ? […] C’est à Mallet du Pan, alors retiré en Suisse, que Joseph de Maistre, sans le connaître personnellement, adressait son premier écrit politique en manuscrit, avec prière de le faire imprimer s’il l’en jugeait digne. […] Il mourut d’épuisement à l’œuvre et à la peine, le 10 mai 1800, dans sa cinquante et unième année, pauvre et pur, hautement estimé et considéré de tous ceux qui l’avaient connu. […] On voit que Mallet connaissait son monde de l’émigration : c’étaient bien en 1793 les mêmes gens qu’on a vus rentrer en 1814, pour retomber en 1830. Il ne connaissait pas moins bien les cabinets d’Europe, et il en espérait peu, tout en leur adressant ses conseils.