Avoir des gloires communes dans le passé, une volonté commune dans le présent ; avoir fait de grandes choses ensemble, vouloir en faire encore, voilà les conditions essentielles pour être un peuple.
L’auteur, on le voit, ne se dissimule aucune des conditions rigoureuses de la mission qu’il s’est imposée, en attendant qu’un meilleur vienne.
Il va sans dire que les conditions de l’art doivent être d’abord et en tout remplies.
Ménandre fut le père de la comédie nouvelle, dont les personnages sont de simples particuliers, et en même temps imaginaires ; c’est précisément parce qu’ils sont pris dans une condition privée, qu’ils pouvaient passer pour réels sans l’être en effet.
Parfois la vie, sans que ses éléments changent de relation, y est plus clémente ; parfois dans les mêmes conditions, pire. […] Les mêmes métiers se prolongent dans les mêmes conditions primitives ; la librairie au temps de Rutebeuf est celle qui vendait, toutes fraîches et vives, les odes d’Horace. […] Il s’agit d’accommoder sa nature aux conditions vitales du milieu et aux traditions morales. […] Elle ne crée ni les poèmes, ni les statues ; mais elle crée les créateurs des poèmes et des statues ; elle leur enseigne le langage, qui est la condition de leur science, le mensonge qui est la condition de leur art, la conscience qui leur donne le génie. […] Nietzsche devançant la science, dit : « Le mensonge comme condition de vie. » — Cette note est complétée, page 119.
Suzanne Moraines et l’actrice Colette, qui ne sont qu’une même femme dans des conditions sociales différentes, sont tout uniment des voluptueuses. […] Il y est un créateur, ce qui est la condition indispensable pour être un maître. […] S’il se prête volontiers aux idées générales, encore est-ce à condition qu’elles se ramènent à la conduite de la vie. […] Les délégués des étudiants français ont signé, mais à condition qu’un autre télégramme fût aussitôt expédié à l’adresse de M. […] Il a montré qu’elle est une conséquence de la liberté et la condition elle-même du mérite.
N’étaient-ils pas, eux, quant à la condition matérielle s’entend, des bourgeois, de vrais bourgeois, vivant bourgeoisement ? […] Une des premières conditions d’un bon roman, c’est un bon plan. […] La première condition de l’art, c’est d’être moral. […] Hors de ces conditions de facture, un sermon ne serait plus un sermon. […] Parmi les conditions essentielles à la rédaction d’un bon style de journal, le respect de la langue s’impose par-dessus tout.
Quitter Recanati lui semble la condition première, non pas du bonheur, — il affirme à mainte reprise qu’il y a renoncé, — mais de cet « art de ne pas souffrir » qui est « le seul qu’il tâche d’apprendre » et auquel il s’exerce. […] N’était-ce pas l’éternelle fable du bûcheron, que débitent sans cesse les gens heureux de vivre à ceux qui perdent leur temps à déplorer les conditions humaines ? […] Si nous cherchons, dans le seul genre du roman, la démonstration pratique de cette différence entre les conditions des deux littératures, nous verrons qu’en France il est toujours possible d’établir une sorte de parenté intellectuelle entre plusieurs écrivains ; il est certain, par exemple, que George Sand, J. […] Mais il suffit d’y regarder d’un peu près pour voir que ce n’est pas la faute avec ses péripéties plus ou moins dramatiques qui préoccupe l’auteur, que ce sont les causes de la faute et leurs rapports avec les conditions de la société. […] Au fond, les conditions religieuses de la société moderne l’occupent plus que la religion même, et il devait finir par s’inquiéter assez peu des dogmes et beaucoup des rapports entre l’Église et l’État.
Il n’en est aucun pourtant qui ait plus réfléchi que lui sur cet idéal, qui se soit plus appliqué à le définir, à en fixer les conditions, à disserter sur l’ensemble des qualités qui le composent, et à les enseigner en toute occasion. […] Comme, selon lui, le propre de l’ honnête homme est de n’avoir point de métier ni de profession, il pensait que la cour de France était surtout un théâtre favorable à le produire : « car elle est la plus grande et la plus belle qui nous soit connue, disait-il, et elle se montre souvent si tranquille que les meilleurs ouvriers n’ont rien à faire qu’à se reposer. » Ce parfait loisir constitue véritablement le climat propice : être capable de tout et n’avoir à s’appliquer à rien, c’est la plus belle condition pour le jeu complet des facultés aimables : « Il y a toujours eu de certains fainéants sans métier, mais qui n’étoient pas sans mérite, et qui ne songeoient qu’à bien vivre et qu’à se produire de bon air. » Et ce mot de fainéants n’a rien de défavorable dans l’acception, car « ce sont d’ordinaire, comme il les définit bien délicatement, des esprits doux et des cœurs tendres, des gens fiers et civils, hardis et modestes, qui ne sont ni avares ni ambitieux, qui ne s’empressent pas pour gouverner et pour tenir la première place auprès des rois : ils n’ont guère pour but que d’apporter la joie partout39, et leur plus grand soin ne tend qu’à mériter de l’estime et qu’à se faire aimer. » Voilà les f ainéants du chevalier. […] Qui n’a rencontré dans le monde, depuis qu’on n’a plus le loisir d’y être parfaitement honnête homme , de ces gens qui sont charmants avec vous le soir, à condition d’être brusques s’ils vous rencontrent le matin, et de s’arranger, du plus loin qu’ils vous avisent, pour ne vous point reconnaître ? […] On fit pourtant le traité à des conditions plus douces, et le tumulte finit agréablement. » Ainsi voilà, en si beau monde, un sage mari qui, pour être en pointe de vin, se met à jouer un très-vilain jeu, et si au vif que la dame alarmée dégaine l’épée de quelqu’un de la compagnie pour se défendre. […] Il avait été gros joueur et s’était mis sur le corps force dettes, il en convient, et une foule de créanciers, quoiqu’il n’ait point fait entrer cette condition dans sa définition de l’honnête homme57.
Ce sentiment intime et transparent que les figures comiques doivent avoir de la profonde insignifiance de leurs desseins et de leurs actes est une condition essentielle de l’art qui n’est pas imposée par la morale seulement, mais qui résulte de la nature propre du comique. […] Par cette épuration profonde, leur théâtre serait seul digne d’être comparé à celui des Grecs, si la rhétorique qui s’y fait trop applaudir ne rappelait pas plutôt les déclamations de Sénèque que les chefs-d’œuvre classiques221, surtout si les conditions nouvelles d’un art romantique en dépit de lui-même n’avaient pas imposé à leur poésie dramatique des allures et des mœurs contraires à l’antique plasticité. […] Comment être poète dans ces conditions ? […] Mais, pour le comique, nous devons exiger une condition plus profonde. […] … Le comique, par conséquent, se rencontre plutôt dans les conditions inférieures de la société, parmi les hommes simples, qui sont me fois pour toutes ce qu’ils sont, et qui, incapables d’ailleurs de toute passion profonde, ne mettent cependant pas le moindre doute dans ce qu’ils sont ou ce qu’ils font.
I — Sur le choix de la ville de Bayreuth Lettre à un ami : 1er novembre 1871 « … Lorsque j’aurai dit les conditions que j’exige pour l’emplacement du théâtre, il ne sera pas difficile, de deviner pourquoi j’ai choisi justement Bayreuth. […] La propriété matérielle résultent de cette entreprise commune devra être considérée comme étant à ma disposition et sera plus tard soumise aux conditions que je jugerai les plus utiles selon le sens idéal de l’entreprise. […] Sous des conditions très différentes, M. […] Que serait, dans ces conditions, la littérature wagnérienne ? […] [NdA] L’orchestre, sous Schuch, est admirable, les cuivres incomparables ; mais l’instrumentation se rapproche de celle de Parsifal, et, toujours, on sent que cette musique est écrit pour des conditions acoustiques autres que celles de nos théâtres.