Ce soir chez la princesse, ce drôle de corps du général Fleury, favori bizarre et original, tout en ironie, en persiflage, à la moquerie flûtée, légère, effleurante, tombant du demi-sourire de ses grosses moustaches, sur toute la cour, sur lui-même, sur les autres, sur son service, sur son maître, sur sa maîtresse, — au fond ayant l’air d’un homme dans une bonne stalle, regardant, sceptiquement jouer une comédie, un bout de sifflet entre les dents.
Un général qui s’appelle Bataille ; un comte de Fitz-James, un membre du Jockey-Club, un aimable gentilhomme, un vieux grognard de l’amour ; un fabricant de plumes de fer un M***, un personnage venimeux et vénéneux qui manque aux comédies de Barrière, un type curieux de la médiocratie exaspérée ; une femme d’Odessa ; des Grecs anémiques.
Il nous esquisse le portrait d’un ivrogne qui, pour boire son verre d’eau-de-vie du matin, s’était marié à une fille de maison, pour vingt kopecks, un ivrogne dont il a fait éditer une comédie remarquable.
Les vers des comédies modernes par exemple, ou de Molière, n’ont rien de poétique ni ceux de la plupart des poèmes didactiques, des fables, de plusieurs épopées.
Est-ce que ce n’est pas là cette Divine Comédie dont Dante a donné le titre à son poème du Ciel, du Purgatoire et de l’Enfer, mais poème et drame que Job avait réalisés bien avant lui ?
C’est la moralité de cette comédie, dit le poète au dernier vers.
Et, à ce sujet, je ne puis m’empêcher de vous faire observer, en passant, que l’enfant, l’adolescent, le jeune homme, l’homme fait prendraient bien plus de goût à la littérature et à la poésie si les maîtres qui la leur enseignent proportionnaient davantage leurs leçons et leurs exemples aux différents âges de leurs disciples ; ainsi, aux enfants de dix ou douze ans, chez lesquels les passions ne sont pas encore nées, des descriptions champêtres, des images pastorales, des scènes à peine animées de la nature rurale, que les enfants de cet âge sont admirablement aptes à sentir et à retenir ; aux adolescents, des poésies pieuses ou sacrées, qui transportent leur âme dans la contemplation rêveuse de la Divinité, et qui ajournent leurs passions précoces en occupant leur intelligence à l’innocente et religieuse passion de l’infini ; aux jeunes gens, les scènes dramatiques, héroïques, épiques, tragiques des nobles passions de la guerre, de la patrie, de la vertu, qui bouillonnent déjà dans leur cœur ; aux hommes faits, l’éloquence, qui fait déjà partie de l’action, l’histoire, la philosophie, la comédie, la littérature froide, qui pense, qui raisonne, qui juge ; la satire, jamais !
Tu accepteras en toute bonne foi le vieux récit de la Genèse, où Jéhovah donne au premier Adam la royauté sur tout ce qui existe ; et si cette royauté est dérisoire, si tu es à la fois l’acteur et le héros inconscient d’une comédie ridicule, tu t’y prêteras de bonne grâce, puisque somme toute le meilleur pour toi est encore d’accepter la duperie et de te résigner !
Ce Monsieur voulait à tout prix faire partie d’une société qui se disposait à jouer la comédie à l’hôtel du comte de Castellane. […] (À ce propos, mon cher Monsieur, sachez-moi gré de toutes allusions que je ne vous fais pas à propos du monde, qui n’est qu’une vaste comédie, etc., etc.)
Dans cet air de Paris, on veut vivre vite, se hâter et assister à la vie comme à une sorte de comédie dont les actes sont divers, dont le décor est sans cesse renouvelé. […] La nature est insensible, et Vigny, dans une pièce fameuse, suppose qu’il s’adresse à la nature, qu’il lui demande si elle sympathise avec l’homme, et voici ce que lui répond cette nature : Elle me dit : « Je suis l’impassible théâtre Que ne peut remuer le pied de ses acteurs ; ……………………………………………… Je n’entends ni vos cris ni vos soupirs ; à peine Je sens passer sur moi la comédie humaine Qui cherche en vain au ciel ses muets spectateurs.
Il n’a pu aimer, et il a joué la comédie de la passion. […] Les discours prenaient une allure plus ou moins capricieuse, et on arrivait à une sorte de surexcitation désordonnée ; mais, pour obéir au goût prétentieux de l’époque, il fallait donner à ces parties de jeunesse un caractère solennel ; on les appelait des orgies, on y jouait la comédie de l’ironie et du désenchantement, et on se donnait des airs sataniques. […] On sait que Théophile Gautier a écrit une Comédie de la mort, avec ces deux sous-titres : La Vie dans la Mort ; la Mort dans la Vie (1838).